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Apprendre à investir en Bourse tout en s’amusant

Ça demande pas mal plus d'introspection que je pensais.

Par
Alexandre Perras
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C’est vendredi avant-midi. C’est jour de tempête et j’ai eu toute la misère du monde à me rendre au bureau. Je suis douloureusement en retard dans ma liste de tâches à compléter avant la fin de semaine, mais pour mon plus grand plaisir, on m’offre l’opportunité de m’initier à l’investissement boursier. À noter qu’il n’y a aucune ironie ici.

C’est avec la motivation dans le tapis que je souhaite découvrir cet univers qui m’est si peu familier et qui sait, déconstruire les a priori peu favorables que j’ai à l’égard de cette pratique.

Parce qu’avec l’univers vicié de Jordan Belfort dans The Wolf of Wall Street et la crise financière mondiale de 2008 comme référents de base sur ce à quoi pourrait ressembler l’investissement boursier, mes préjugés sur la chose sont plutôt bien ancrés.

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Et parce qu’on aime bien les défis et qu’on n’est pas à une compétition près chez URBANIA, on a décidé de faire l’exercice d’investir de l’argent fictif en Bourse pour voir qui est le ou la kingpin de l’investissement au bureau. Un genre de pool de hockey, mais avec la Bourse. J’y reviens tantôt.

Mes bases

Mes connaissances techniques, qui partent de très loin, vont clairement en bénéficier. Ma seule expérience avec la Bourse a eu lieu dans le jeu vidéo Grand Theft Auto V. Malgré l’argent fictif et les entreprises fictives, je trouvais quand même le moyen de me retrouver dans le rouge!

Je dois dire que j’ai aussi la crainte de placer mon argent et de le voir s’engouffrer dans le « monstre » de la Bourse. De l’extérieur, ça me semble particulièrement compliqué. Cue, tableau de cotes de la Bourse avec des flèches et des chiffres rouges et verts qui fluctuent.

Autrement, j’ai déjà entendu parler du Dow Jones, mais je ne pourrais pas vraiment le définir. Je tenterai de clarifier la chose d’ici la fin de l’expérience.

Si je sors vainqueur de cette compétition, je vous garantis que ce sera à cause d’un coup de chance.

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La base (de la base)

Tout le monde qui participe à l’exercice a eu droit à une courte formation sur l’investissement donnée par Julien Brault, le fondateur de Hardbacon, une application de suivi et d’analyse de portefeuille boursier.

Je vous préviens, c’est pas maintenant que vous allez apprendre à devenir le ou la prochain.e Warren Buffett. Comme beaucoup d’entre vous, je pars de loin et je considère qu’apprendre qu’il existe des « fonds négociés en Bourse » est un grand pas en avant.

« C’est très important de se regarder dans le miroir, question d’être réaliste face à sa situation et de savoir si l’on est réellement apte à prendre des risques. »

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Toutefois, avant même de réfléchir à jouer à ce grand jeu, j’ai compris que c’est important de mieux me connaître financièrement. L’état de mes finances, le type de comptes que je possède (enregistré, non enregistré) – ou que je voudrais posséder –, mon horizon d’investissement (c’est pour un voyage au Sri Lanka à Noël ou pour ma retraite?) et ma tolérance au risque, et bien d’autres choses.

« C’est très important de se regarder dans le miroir, question d’être réaliste face à sa situation et de savoir si l’on est réellement apte à prendre des risques », lance Julien Brault. « Plus gros » sont les risques d’investir dans les entreprises et « moins gros » sont les risques d’investir dans des fonds d’obligations, par exemple. À vous de découvrir (avec de l’aide si possible!) votre tolérance au risque.

L’Autorité des marchés financiers offre d’ailleurs quelques judicieux conseils avant de tout placer ses économies en Bourse. Règle #1 : « Ne brûlez pas les étapes ».

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Après il est surtout question de se demander dans quoi on veut investir. Quelle est cette entreprise? Dans quoi investit ce fonds? Comment va-t-il? Quel est le contexte socio-économique? Le contexte de l’économie nationale du fonds ou de l’entreprise? Ou même de l’économie mondiale? Sans compter tous les imprévus qui surgissent tel un Covid-19 qui force Apple à revoir ses prévisions d’affaires.

Et puis voulez-vous des compagnies d’énergie fossile dans votre portefeuille? Des géants de la techno qui vendent vos données personnelles? Des multinationales qui font travailler des enfants? Investir dans des pays qui ont une longue feuille de route de violation des droits de la personne? Jusqu’où êtes-vous prêts à aller pour réaliser des investissements fructueux? Autant de questions que je devrai me poser au cours des prochaines semaines.

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Le pool

Pendant trois mois, j’aurai la chance de compétitionner contre une dizaine de mes collègues d’URBANIA dans un pool d’investissement. Les règles sont simples, le ou la gagnant.e sera celui ou celle qui aura su le mieux faire fructifier ses 100 000 dollars fictifs à la fin de l’exercice.

À l’aide des services offerts par Hardbacon, chaque participant.e s’est ouvert une compte de pratique afin de tester ses aptitudes.

L’application permet aussi (et surtout) de connecter de vrais comptes bancaires avec du vrai argent pour en faire le suivi. Un scénario beaucoup trop anxiogène pour moi qui stresse encore à l’idée de mettre un zéro de trop dans ses virements Interac. Oui, des problèmes de base, je le sais.

Mais ce pool est avant tout une activité plaisante entre collègues qui nous permettra de vivre la réalité boursière. On s’est donné trois mois et ce n’est vraiment pas un horizon de placement réaliste. De plus, cette compétition va probablement nous inciter à prendre des risques qu’on ne prendrait pas dans la vraie vie (et qu’on ne prendrait certainement pas avec du vrai cash). Parce que si vous investissez en bourse dans l’optique de faire une passe de cash à court terme, vous aurez probablement autant de chances de réussir que si vous aller tout mettre sur « rouge » à la roulette au casino.

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Tout ça pour dire que le ou la gagnante sera probablement « la personne la plus chanceuse parmi nous » plutôt que « le ou la prochain.e loup de Wall Street ».

Les collègues

Il faut dire qu’on ne part pas tous de la même place.

David, développeur web, a déjà investi son cash dans la vraie vie. Son plus gros frein, lors de ses premiers moves financiers, était de réaliser à quel point l’exercice est réellement plus facile qu’on peut le croire.

« Je pouvais pas croire que je pouvais simplement acheter des actions dans les plus grosses entreprises du monde et véritablement faire du cash avec ça. Mais il suffit juste d’être game et après tu gagnes en confiance. »

« On aura jamais à jongler avec 100 000$ dans la vraie vie! T’sais, je n’ai jamais eu 100 000$ qui était à ma disposition dans ma vie. Même si tout ça reste fictif, j’ai le goût de le garder cet argent-là! »

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Son plus gros frein dans le cadre du pool? « On aura jamais à jongler avec 100 000$ dans la vraie vie! T’sais, je n’ai jamais eu 100 000$ qui était à ma disposition dans ma vie. Même si tout ça reste fictif, j’ai le goût de le garder cet argent-là! »

Moi aussi David, moi aussi…

Marie-Christine, coordonnatrice au financement, « achète [s]es actions de la même manière qu'[elle] paye [s]on chocolat dans une distributrice : une pièce à la fois… »

De son côté, Olivier, directeur de comptes, ventes et créativité média, est extrêmement excité par le projet. Celui qui a longtemps parlé des marchés et du monde de l’investissement avec son père voit dans ce pool une façon de concrétiser ses acquis en la matière. « On a trois mois, j’ai un objectif clair et précis et je me suis créé un portfolio d’investissement en conséquence! » Oui, Olivier a déjà commencé à investir. Il a même lu sur le sujet afin d’être le plus efficace, le plus rapidement possible. Le gars est sérieux et remet profondément en question mes aptitudes à réussir ce défi. Gros merci, mon chum!

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Et il y a Philippe, le président, qui a investi 40 000$ de ses 100 000$ fictifs dans Apple avant même que l’atelier de formation ne soit terminé. J’aime ton enthousiasme, patron. J’espère toutefois que tu ne gères pas ton entreprise avec le même genre de coups de dés.

Et les stratégies?

Pour le moment, c’est assez varié puisque la majorité d’entre nous n’a toujours pas osé investir. 100 000$, c’est un peu trop beau pour être vrai pour la plupart d’entre nous.

Mais David risque d’y aller vraiment risqué, parce que t’sais, pourquoi pas! Jean-Pierre, chef de contenu de Quatre95, a mis 15 000$ dans le weed. 420 blaze it mon JP!

Barbara, rédactrice en chef d’URBANIA, tentera peut-être de laisser l’astrologie la guider dans ses choix d’investissements. J’espère que les étoiles te porteront conseil ma chère.

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Pour ma part, je dois dire que l’idée d’investir au Canada et au Québec, que ce soit dans des fonds communs, des fonds négociés en bourse ou des entreprises d’ici, m’intrigue. Peut-être est-ce trop se restreindre?

« Je devrais peut-être prendre le temps de m’asseoir et tenter de répondre aux questions concernant ma propre situation financière, tant qu’à m’initier au brassage de cash. »

En tout cas, je n’ai toujours pas investi mon argent fictif. Le chiffre de 100 000 dollars paraît très bien dans mon rapport de compte, même s’il est fictif. Je réalise que l’inconnu que représente cette pratique me met quelques bâtons dans les roues. Je réalise aussi que je ne m’y connais pas du tout financièrement. Je devrais peut-être prendre le temps de m’asseoir et tenter de répondre aux questions concernant ma propre situation financière, tant qu’à m’initier au brassage de cash.

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Mon défi sera donc triple d’ici la fin des trois mois de cette compétition. D’abord (et surtout!) mieux comprendre ma situation. Ensuite, replonger dans mes préjugés face à l’investissement boursier afin de mieux comprendre (et peut-être déconstruire) mes a priori! Et finalement, je souhaite terminer en milieu de peloton de la dizaine de participants à ce pool. Je me donne une chance. Je suis le plus jeune de la gang, après tout.