LogoSponsor

Action de grâce : un ménage sur cinq sera contraint de changer son menu

La hausse de prix des aliments pousse les familles à changer leurs habitudes en cette période de fête.

Par
Billy Eff
Publicité

Si la tendance se maintient, on devrait avoir droit cette année à une Action de grâce qui ne sera pas marquée par l’influence de la COVID-19. Les familles qui célèbrent cette fête pourront enfin se retrouver pour partager la traditionnelle dinde et les atocas qui les accompagnent.

Malheureusement, on a droit à d’autres problèmes en 2022. Avec l’inflation qui vit un moment de gloire et une pandémie de grippe aviaire qui a décimé une partie de la population avicole au pays, les familles qui comptent célébrer devront s’attendre à dépenser un peu plus cette année.

Cela affecte les choix des consommateurs et consommatrices, et plus de 20 % des Canadien.ne.s devront revoir leur menu de l’Action de grâce à cause du prix élevé des aliments. C’est ce que révèlent entre autres des données du département d’agroalimentaire de l’Université de Dalhousie, en Nouvelle-Écosse, qui vient de publier une enquête menée auprès des Canadien.ne.s sur leurs habitudes et prévisions pour l’Action de grâce.

Publicité

Des choix difficiles au marché

C’est la phrase la plus populaire de 2022, mais elle est facile à constater : le prix de la vie augmente à un rythme fou. Et l’endroit où c’est le plus frappant, c’est à l’épicerie!

Entre août 2021 et août 2022, le prix moyen au marché a grimpé de 10,8 %, la cadence la plus rapide enregistrée depuis 1981 par Statistique Canada. Comme à peu près tous nos soucis économiques cette année, c’est attribuable en partie à la pandémie, aux coûts de transport et de main-d’œuvre, et à la guerre en Ukraine.

La viande de dindon représentait 5,9 % des ventes de viande dans la province en 2019, et a gagné 2 % de part de marché depuis.

Publicité

Si les expert.e.s s’attendent à ce que les prix redescendent d’ici la fin de l’année, il reste que pour l’instant, plusieurs familles moins fortunées se retrouvent à faire des choix difficiles au supermarché, comme acheter des produits de moins bonne qualité, voire en acheter moins.

Première chose à noter dans cette enquête, près de la moitié des répondant.e.s québécois.es ont affirmé qu’ils ne célébraient pas l’Action de grâce, alors que seulement une personne sur dix donnait la même réponse dans le reste du Canada. Et si 68 % des ménages comptent manger sensiblement le même repas qu’à chaque Action de grâce, près de 22 % des Canadien.ne.s se voient contraint.e.s de faire des changements au menu, en raison de l’augmentation des prix des aliments.

Un menu plus dispendieux

Le prix du traditionnel menu de l’Action de grâce est légèrement plus élevé, mais ça aurait pu être pire! En effet, la pandémie n’a pas été de tout repos pour les producteurs et productrices de dindon. Notamment, plusieurs éclosions de grippe aviaire dans les fermes avicoles ont forcé l’abattage de plusieurs milliers de bêtes.

Néanmoins, la dinde a gagné du terrain depuis 2019. Notamment, ses prix ont baissé, passant de 5,53 $ le kilo en 2020 à 4,01 $ en 2021. En période d’incertitude économique, cela a donné un bon élan à cette viande souvent réservée pour des occasions spéciales : elle représentait 5,9 % des ventes de viande dans la province en 2019, et a gagné 2 % de part de marché depuis.

Publicité

Si le prix de la dinde a baissé dans l’ensemble, c’est en grande partie à cause de la dinde congelée et du système de gestion de prix et des stocks des Éleveurs de dindon du Canada. Si vous voulez une bonne grosse dinde entière et fraîche pour votre repas de l’Action de grâce, il faudra compter environ 8 $ le kilo cette année.

« La hausse des prix des aliments modifie manifestement les projets de nombreuses personnes cette année », a déclaré le Dr Sylvain Charlebois, directeur du laboratoire d’analyse agroalimentaire de l’Université Dalhousie. « C’est la première fois que nous mesurons les intentions des Canadiens pour l’Action de grâce, mais on peut sentir que l’inflation des prix des aliments met une certaine pression sur les tables à manger ces jours-ci. »

Pas moins de 62 % des répondant.e.s de l’enquête plaçaient la dinde comme élément central de leur repas cette année. Les accompagnements de ce repas n’échappent pas non plus à la hausse généralisée des prix. Selon le rapport de l’Université de Dalhousie, le coût des patates a grimpé de 22 %, le pain de 13 %, tout comme le beurre, et les canneberges ont pour leur part subi une hausse de 12 % comparativement à l’année dernière.

Publicité

Autre spécificité régionale intéressante : le reste du Canada s’attend à manger une tarte à la citrouille en dessert, alors que c’est la croustade aux pommes qu’on préfère au Québec. Reste maintenant à voir si l’intérêt renouvelé des Québécois.es pour la viande de dindon sera soutenu une fois la période des Fêtes terminée.

Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
Soyez le premier à commenter!