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À vélo à Paris sur les traces de Gustave Eiffel

La célèbre bâtisseur a laissé sa marque un peu partout dans la Ville lumière.

Par
Ismaël Houdassine
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Impossible aujourd’hui d’imaginer Paris sans la tour Eiffel. Des millions de visiteurs et visiteuses se rendent chaque année au cœur de la Ville Lumière pour contempler cette élégante Dame de fer qui n’a pas toujours fait l’unanimité. Et ce serait bien injuste de la résumer à la carrière de son concepteur, Gustave Eiffel, d’autant plus que le fameux ingénieur français a laissé derrière lui une pléthore de structures encore visibles dans les rues de la capitale.

Le meilleur moyen de découvrir ces trésors patrimoniaux demeure à vélo à travers les différents arrondissements. On vous y emmène pour une petite virée sur deux roues.

Rouler dans l’Histoire

La capitale française met d’ailleurs à disposition un dépliant Paris à vélo, le bon plan, disponible dans toutes les mairies d’arrondissement ou à la Maison du Vélo. Le document indique les pistes et itinéraires cyclables de la ville. Mentionnons aussi le service du Vélib, l’équivalent chez nous à Montréal du Bixi, le système de vélos électriques ou mécaniques en libre-service.

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C’est dans le 7e arrondissement au 5, avenue Anatole France que la tour Eiffel a vu le jour. Le monument érigé pour l’Exposition universelle de 1889 culmine à 324 mètres. Symbole de la force industrielle française, elle restera l’édifice le plus haut de la planète jusqu’en 1930, date de l’érection du Chrysler Building de New York.

La balade nous emmène d’abord jusqu’au 64, boulevard Haussmann en longeant le quai Branly jusqu’au pont de la Concorde. Non loin de l’opéra Garnier, les accros du magasinage reconnaîtront le Printemps, l’iconique grand magasin parisien construit en 1882 par Paul Sédille. On rentre à l’intérieur de ce bel édifice coloré – le premier à affirmer sa composition métallique jusque sur sa façade – pour découvrir la coupole Binet et le pont d’Argent, deux superbes structures Eiffel récemment rénovées.

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Et puis, le trajet bien balisé pour les cyclistes permet d’avoir une vue immanquable sur la Seine et d’aller tout droit en direction du musée de l’Orangerie, qui abrite Les Nymphéas, une série de huit peintures grandioses signées Claude Monet, peintre impressionniste contemporain de Gustave Eiffel.

Un autre magasin emblématique inspiré des travaux de l’ingénieur est la Samaritaine au 9, rue de la Monnaie. On y va pour admirer ce chef-d’œuvre imbriquant art nouveau et Art déco. Quelques coups de pédale ensuite en direction du Shack, 4, impasse Sandrié. L’adresse « Rive droite » chargée d’histoire littéraire et architecturale abrite un espace hybride de rencontre et de cotravail très charmant. Rien ne l’indique, mais l’intérieur des murs est en grande partie l’œuvre de Gustave Eiffel conçu en 1872 pour accueillir les anciennes imprimeries de la maison d’édition Calmann-Lévy.

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Tout l’héritage de Gustave Eiffel a été ici mis en valeur, des poutres aux structures en acier, en passant par la gigantesque verrière, les balustrades en fer forgé et l’impressionnant escalier à deux volées. Aujourd’hui, on peut même y prendre un verre ou y casser la croûte avec une carte sympathique conjuguant gastronomie hexagonale et cuisine asiatique.

La suite de l’itinéraire nous mène au nord-est de Paris sur un trajet de presque cinq kilomètres. En poursuivant dans le joli quartier Faubourg-Montmartre, on longe la rue Lafayette pour atteindre plus loin le parc des Buttes-Chaumont (1, rue Botzaris), dans le 19e arrondissement.

Planté au milieu du jardin bucolique, près de la porte Secrétan, voici le pont Eiffel, une passerelle suspendue en briques et pierres meulières du nom de son concepteur. Notons que c’est en 1858, à Bordeaux, que le bâtisseur visionnaire se lance dans la construction des ponts et passerelles. Il réalise dix ans plus tard à Paris cet impressionnant ouvrage de 65 mètres de longueur à treillis métallique reliant la partie ouest des Buttes-Chaumont à l’île du Belvédère.

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Un peu plus au sud, on rejoint le canal Saint-Martin en longeant le très agréable quai de Valmy sur environ deux kilomètres. En chemin défilent les petits bistrots, brasseries, jardins et kiosques à musique jusqu’à l’écluse des Récollets. Tout près, on peut admirer la façade de l’Hôtel du Nord, rendu célèbre par le film éponyme réalisé par Marcel Carné et dans lequel joue Arletty, celle qui est derrière l’une des plus célèbres répliques du cinéma français : « Atmosphère! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère? »

Sur place dans le 3e arrondissement, on en profite pour faire un tour au musée des Arts et Métiers (63, rue Réaumur). On sait déjà que c’est Gustave Eiffel qui a imaginé l’ossature en fer de la statue de la Liberté. Eh bien, l’institution muséale conserve les maquettes et un modèle en bronze de ladite statue.

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Petits projets, grandes ambitions

Monsieur Eiffel s’est lancé corps et âme pour des projets ambitieux, mais il s’est aussi impliqué dans des constructions moins imposantes, mais qui lui permettait toutefois de mettre en pratique ses plans architecturaux à plus petite échelle. C’est le cas du Paradis Latin, le plus ancien cabaret de music-hall de la capitale, situé au 28, rue du Cardinal-Lemoine dans le 5e arrondissement.

Endommagé par un incendie durant la guerre franco-prussienne de 1870, le cabaret a été entièrement reconstruit en 1889 par Gustave Eiffel. On se rend à l’endroit qui a gardé son atmosphère d’antan en empruntant en ligne droite le boulevard Sébastopol, qui enjambe le pont Notre-Dame. La promenade urbaine est du pur enchantement puisque défilent sous nos yeux le Centre Pompidou et l’île de la Cité où se trouve la cathédrale Notre-Dame, en chantier depuis qu’un terrible incendie a détruit les toitures, ainsi que sa charpente.

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Il y a aussi le palais Galliera, le musée de la Mode au 10, avenue Pierre 1er de Serbie. Ce palais de style « beaux-arts » loge une ossature de métal réalisée en 1894 par l’entreprise de Gustave Eiffel, y compris les rampes d’escalier et les grilles du square. Pour s’y rendre, il faut compter un périple à deux roues d’une vingtaine de minutes, dont le segment sur le quai des Tuileries borde le musée du Louvre, le jardin des Tuileries et la place de la Concorde, surplombée de son obélisque antique venu tout droit de Louxor en Égypte.

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L’aventure se termine hors de Paris vers sa proche banlieue, à la rencontre des anciens ateliers de la société Gustave Eiffel & Cie. Le bâtisseur, qui était aussi un remarquable entrepreneur, a posé son entreprise à Levallois-Perret, d’où sortiront les pièces monumentales destinées à la construction de plusieurs structures, notamment celles de la tour Eiffel.

Même s’il ne reste plus grand-chose des ateliers qui ont vu passer dans son âge d’or plus de 400 ouvriers, hormis quelques murs encore debout, un crochet au cimetière de la ville s’impose afin de visiter la tombe du bâtisseur mort en 1923 à l’âge vénérable de 91 ans. Sa sépulture à la particularité d’être tournée vers la Tour qui l’a rendu éternel.

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Enfin, côté hébergement, pour celles et ceux qui veulent poursuivre l’expérience Belle Époque jusqu’au bout, il y a l’hôtel Swann, dédié à l’œuvre romanesque de Marcel Proust. L’auteur d’À la recherche du temps perdu fréquentait les mêmes cercles que l’ingénieur. À ce titre, l’établissement posé sur la rue de Constantinople, derrière la gare Saint-Lazare, a réussi à conserver l’ambiance du Paris de Gustave Eiffel.

On vous souhaite une bonne balade chargée en histoire à votre prochain séjour dans la Ville lumière!

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Pour des idées de parcours ou pour planifier une escapade, consultez le site de l’Office du Tourisme et des Congrès de Paris.