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À quelle heure est-ce que je devrais terminer ma journée de travail?

Ou comment déconnecter sans remords.

Par
Sonia Kwemi
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Lorsque Jean-Pierre [NDLR le rédacteur en chef de Quatre95] m’a proposé d’écrire À quelle heure je devrais finir ma journée de travail, il me mentionnait que bien des travailleurs trouvaient un peu gênant d’être le premier de leur équipe à se déconnecter ou à quitter le bureau. Il soulevait d’ailleurs la pertinence de donner des trucs et astuces pour ne pas se sentir coupable.

J’ai trouvé ça intéressant et challengeant en même temps, parce que je dois vous avouer que je n’ai absolument aucun moment de guilt lorsque vient le temps de se déconnecter. Entre mes mandats, mon emploi, mes projets, ma famille et mon bien-être, je suis (semi) rodée au quart de tour. Lorsque j’ai tout donné dans un volet, je passe à l’autre.

J’ai donc décidé d’écrire cet article un peu à l’inverse et de vous expliquer pourquoi c’est inutile de rester connecter lorsqu’on a fini sa journée de travail.

Le présentéisme, ça vous dit quelque chose?

Différentes formes existent. Wikipédia en parle ainsi: « Le présentéisme contemplatif ou absentéisme moral consiste à être présent au travail, mais à faire autre chose que travailler pour son employeur. Le présentéisme stratégique consiste à rester tard le soir pour se faire bien voir en montrant sa motivation au travail. Le surprésentéisme consiste à travailler même quand son état de santé est dégradé et exigerait un arrêt maladie. Le surprésentéisme désigne aussi parfois le fait de faire des heures supplémentaires sans être payé.»

Le présentéisme c’est être présent physiquement alors qu’on est ailleurs psychologiquement ou qu’on devrait faire autre chose.

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En bref, le présentéisme c’est être présent physiquement alors qu’on est ailleurs psychologiquement ou qu’on devrait faire autre chose. Lorsque je travaille, je suis concentrée le plus possible et je donne vraiment tout mon jus de cerveau. Alors lorsqu’il est temps de me déconnecter, que je sois la première ou la dernière je n’éprouve absolument aucun remords.

Bon, je vous mentirais si je vous disais que ça ne m’arrive jamais d’en avoir. Comme vous, je suis humaine, mais je sais très bien que si je reste connectée pour rien alors que je devrais aller chercher mon fils ou faire le souper, mon niveau de stress augmente et mon travail finit par me générer de la frustration. Tout ça, à cause de moi.

On a tous une vie

Pandémie ou pas, on a tous des obligations et les collègues ne sont pas nécessairement au courant des obligations des uns et des autres. Cas de figure: si un collègue est toujours connecté à 18h ou 19h, rien n’exclut qu’il ait peut-être une entente avec son gestionnaire pour aller chercher son enfant à la garderie à 16h. Les heures qu’il fait le soir sont en fait de la reprise de temps.

Aussi, depuis le début de la pandémie et avec les nombreuses fermetures, nos centres d’intérêt ont beaucoup diminué. Plusieurs collègues peuvent donc se retrouver avec beaucoup de temps libre, soit parce que leurs familles sont à l’étranger, soit parce qu’ils sont célibataires, soit parce que leurs centres d’intérêt sont fermés. Donc au lieu de se retrouver seuls dans leurs pensées pendant de longues soirées, certaines personnes peuvent décider de donner une heure de plus par jour.

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Le sens du devoir et la performance

Ce sont deux éléments qui poussent les gens à se déconnecter tardivement ou, dans une autre mesure, à ne pas prendre de journée de maladie quand ils en ont besoin. Et je comprends.

Je peux lire dans vos pensées: vous ne voulez pas que votre gestionnaire ou vos collègues croient que vous êtes moins engagé dans votre rôle ou encore que vous regardez l’heure pour vous défiler le plus rapidement possible.

Les raisons qui justifient que vous pouvez être le premier déconnecté sont souvent multiples et c’est bien correct!

D’abord, je peux vous assurer trois choses:

1— Tout le monde ne passe pas son temps à regarder qui est en ligne ou pas. Ben oui, je vous le promets!

2— Ceux qui le font sont certainement en train de perdre bien du temps de travail, pour du contrôle inutile.

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3— Si vous savez que vous êtes motivé et que vous donnez votre 110%, ne gaspillez pas votre énergie sur ce que vos collègues pourraient potentiellement penser. D’ailleurs, je peux vous assurer que dès qu’ils voient votre statut offline ils doivent être pas mal contents de se déconnecter la seconde d’après.

Bref, les raisons qui justifient que vous pouvez être le premier déconnecté sont souvent multiples et c’est bien correct! Si vous continuez de vous sentir mal à l’aise, je peux vous garantir qu’il y a un ou deux collègues qui utilisent un logiciel pour bouger automatiquement leur souris et qui sont confortablement étendus sur leur canapé à 16h47!