À 27 ans, elle a économisé 55 000$ en vivant chez ses parents

« Règlement de compte », c’est une série qui se mêle de vos affaires. Vous avez une situation financière particulière et êtes prêt.e.s à ouvrir votre portefeuille au monde entier? (Bon, OK, à l’audience de Quatre95.) Écrivez-nous!

La dépendance financière des jeunes adultes envers leurs parents est en augmentation : ce serait 56% des adultes américain.e.s de 25 à 29 ans qui compteraient encore sur papa et maman. C’est le cas de Sarah*, une coordonnatrice dans une agence d’artiste et étudiante à la maîtrise à temps plein de 27 ans qui habite toujours chez sa mère, sur la Rive-Sud de Montréal. Au temps de la récession, de la crise du logement et de l’inflation galopante, est-ce qu’être une Tanguy serait le remède à nos maux financiers?

*Nom fictif pour préserver son anonymat.

C’est un peu un concours de circonstances. J’ai fait mon collégial au Cégep du Vieux, alors je me suis habituée au voyagement entre la Rive-Sud et Montréal. Ensuite, je suis partie pendant un an en voyage en Australie. En revenant, comme j’étais habituée de faire la route, je suis restée à la maison pour faire mon bac.

Puis, la pandémie est arrivée : j’allais pas louer un appartement à Montréal pour rester enfermée dedans, alors j’ai télétravaillé à temps partiel et fait ma maîtrise depuis chez ma mère. J’ai juste pas quitté depuis.

La colocation se passe vraiment bien ; c’est sûr que ça aide! Et, de toute manière, est-ce que je dois vraiment avoir une excuse particulière pour encore vivre avec elle?

Je veux partir en appartement bientôt, mais personne ne me met de pression. Ma mère juge que, comme je suis aux études, elle n’a pas vraiment de raison de me demander de quitter. Elle est consciente de la crise du logement et de la hausse du coût de la vie, alors elle ne voudrait pas me mettre dans la marde, surtout en sachant qu’il me reste juste une année de maîtrise.

Honnêtement, ça ne me gêne pas d’habiter chez ma mère! Je me sens chanceuse. C’est sûr que des fois j’ai l’impression que les gens s’imaginent que j’ai un condo à Brossard quand je leur dis que j’habite sur la Rive-Sud – pas que je suis encore dans la maison familiale.

Quand j’étais au bac, j’avoue que ça m’a donné beaucoup de liberté : j’ai voyagé pas mal. J’ai aussi beaucoup économisé pendant la pandémie, comme j’avais peu de dépenses. Je remarquais que mes ami.e.s qui étaient en appartement vivaient un peu au chèque de paie – c’était pas mon cas du tout.

J’ai rendez-vous à la caisse dans 2 semaines pour ouvrir mon compte CELIAPP pour éventuellement acheter une propriété seule ou avec une amie. Un duplex, idéalement.

Pas financièrement, mais avec mon temps, oui. Je participe activement à la vie de maison. C’est moi qui fais pas mal tous les soupers. Je fais aussi l’épicerie et je suis en charge de beaucoup de choses.

Je suis déjà assez économe. Je vais chez Maxi pour économiser, même si je magasine avec l’argent de ma mère. J’ai déjà quitté la maison par le passé, donc je suis prête mentalement à tout ça.

Je vais peut-être couper sur les fromages fancy un peu trop chers la fin de semaine, et opter pour des choses plus abordables, mais c’est tout.