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7 livres à mettre dans votre backpack en voyage

On aurait pu en mettre plus, mais on ne voulait pas trop alourdir votre sac non plus.

Par
Ann Julie Larouche
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S’amener un paquet de livres en voyage, c’est s’entourer de petits copains.

Quand je reviens et que je repasse mes récits lus en vacances, ils me ramènent à des endroits où les autres livres n’arriveront jamais. Le quotidien est beau, est bien, mais n’a rien d’extraordinaire. Leur rôle déborde de la lecture de voyage- ils m’ancrent dans une autre réalité et d’autres paysages alors que nous sommes déjà ailleurs.

Ce sont les accompagnateurs, des veilleuses. Ils prennent un certain temps à traverser, comme une nouvelle ville.

Je préfère partir avec des plus petits formats et me laisser l’espace pour garnir mon sac au courant du voyage si je manque d’histoires. Je cherche celles qui vont aussi me faire découvrir un territoire autrement et qui vont laisser mon imaginaire s’activer sur les mots.

Quand ça s’effrite, se réfugier ailleurs, c’est amusant.

Nirliit – Juliana Léveillé-Trudel

Une jeune femme qui s’établit dans le Nord quelques mois par année depuis des années.

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Nirliit, qui signifie oie en Inuktitut, campe le personnage principal: elle vient du Sud, elle n’est pas en voyage, ce n’est pas sa maison. C’est naturel.

La beauté des routes, le caractère des rivières, la violence de la neige et des sons qu’on y entend, c’est le Nord qui y est dépeint avec une poésie douloureuse: «Vous mourrez. Vous n’en finissez plus de mourir.»

C’est une lecture d’un grand éclat. Une lumière vaporeuse. Elle adoucit tout l’espace et vous assure de voir avec exactitude toutes les craques dans le mur, sur notre solitude comme voyageur, aussi: «J’emporte ceux que j’aime avec moi, mais on est toujours tout seul dans un aéroport.»

Une parenthèse nordique où les printemps arrivent, mais ne sont jamais faciles.

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Kuessipan – Naomi Fontaine

Un quotidien d’une réserve innue raconté dans un livre d’une beauté cathédrale. Kuessipan signifie à toi ou à ton tour.

Et c’était à mon tour de découvrir le territoire de Naomi Fontaine, sur place et par la force de ses mots.

Le format est idéal pour un souper en solo sur un banc de parc en polar chaud et les mains froides.

Elle y décrit la chasse, la pluie qui réveille, les feux sans histoires et nous emmène où l’écorce est dure et les mères sont jeunes.

Walking: One step at the time – Erling Kagge

L’un de mes coups de cœur de l’année, qui a forcément teinté mon choix d’aller (trop) marcher en voyage.

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Erling Kagge est la première personne à avoir atteint les trois pôles (Nord, Sud et sommet du mont Everest) à pied.

Une philosophie nécessaire sur notre rapport au temps, au déplacement et à comment il s’articule entre les deux.

Entre des photos et des illustrations, Kagge croit fermement que la vitesse a des effets collatéraux sur notre intelligence, nos émotions et notre mémoire.

Des photos saisissantes de ses voyages sont aussi posées à des endroits stratégiques et nous urgent de développer notre tolérance à l’inconfort lié à de longues marches, pour avoir accès à ces images en marge de votre ordinateur.

«There are several ways in which one might experience this kind of feeling. You could fast, meditate, or pray. But for me, it’s walking.»

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Avec un poignard – Mathieu Leroux

La quête d’un homme brisé qui tente de se réparer à Vegas après trop de déceptions amoureuses.

Les casinos, la débandade, l’alcool et le sexe, autant de termes clichés qu’universels dans une route littéraire qui s’est avérée surprenante.

Le roadtrip final du narrateur dans le désert est la raison ultime pour consommer ce livre en voyage: les réalisations criantes qui peuvent nous nouer la gorge quand on a le tableau du vide désertique devant nous et pas celui de la liste de tâches à écouler.

Des personnages, des exemplaires uniques sont racontés avec une grande lucidité. Même les originaux souhaitent voir le désert, faire la fête, s’étourdir, retracer leur ligne…faire les choses autrement.

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Wild – Cheryl Strayed

Il y a de ces histoires qui happent et qui sont maintenant universelles- Wild en est un exemple.

Magnifiquement illustrée dans le film de Jean-Marc Vallée, c’est la trajectoire de Cheryl.

Divorcée, en deuil de sa mère qui vient de mourir du cancer, elle n’arrive plus à voir clair et elle marche, elle marche des mois, seule avec sa tente et ses livres sur la route du Pacific Crest Trail, une randonnée costaude qui dépasse les 4000 km. Sa sincérité est attirante.

Elle n’était pas prête pour cette distance et n’a pas de leçon à donner à personne sur les randonnées sécuritaires. Sur son audace et son courage, oui.

La nature peut réparer, elle.

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Filibuste – Frédérique Côté

Un récit porté uniquement par des femmes où se greffe une histoire de faits divers. Des soupers de famille acides encerclés de grande fatigue de s’aimer.

Les clins d’œil à notre télé-réalité sont savoureux et m’ont replongé dans mon adolescence. Je dévorais des yeux ces personnages plus grands que nature, comme les garçons trop grands trop beaux trop vieux au secondaire.

Il vous donnera aussi des cravings de sandwichs aux oeufs.

Je l’ai laissé à un de mes amis dans l’Ouest qui ne cuisine pas et qui ne lit pas. J’ai très hâte à mon grand souper sandwich surprise à son retour.

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Dirt – Bill Buford

C’est le tout dernier bouquin que j’ai entamé après avoir écoulé tous mes autres, en voyage.

Il m’a d’ailleurs inspiré à dresser cette liste pour vous proposer des histoires qui détiennent tout le potentiel d’élever vos trajets d’autobus beiges.

J’étais à Dawson, au Yukon, quand s’est dressée devant moi une vitrine où cohabitent des jeux d’eau gonflables, des porte-clés et des livres de Danielle Steel.

Charmant, comme cette ville curieuse, particulière, qui nous a servi les meilleurs sandwichs déjeuners.

Les focaccias fraîches sont meilleures à Dawson.

Ces déjeuners m’ont forcément guidé vers ce livre culinaire, qui marque le parcours d’un éditeur du New Yorker qui va s’établir à Lyon pour comprendre les rudiments de la cuisine française. On nous y sert aussi des recettes de beurre rouge et de sauce hollandaise.

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Un essai passionnant exposant tous les dommages collatéraux qu’on accepte quand on décide d’aller au bout de notre idée. Bonne ou mauvaise.

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