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6 questions à une pro de la courge
Pour ou contre les Pumpkin Spice Latte? La réponse ici.
Depuis les dernières semaines, des milliers de Québécois se ruent sur les montagnes et dans les vergers pour profiter des délices visuels et gustatifs de Gaïa et accessoirement garnir leur page Instagram de posts tous moins originaux les uns que les autres.
Le retour des couleurs et du temps frais signifie également l’avènement des potages à base de cucurbitacées de toutes sortes.
Pour célébrer (et rire un peu de cette saison où Marilou et Ricardo trônent au sommet des recherches sur Google), on a posé les VRAIES questions à Catherine Lauzon, copropriétaire du Centre d’interprétation de la Courge situé à Saint-Joseph-du-Lac.
Quels sont les défis d’avoir une business centrée sur les courges?
Catherine: Dans notre cas, on a une énorme variété de courges et de citrouilles donc on a beaucoup de gestion de semences à gérer, contrairement à un grossiste qui ne se spécialise que dans une seule sorte de courge. Il y a aussi l’aspect autocueillette qui n’est pas évident puisqu’on veut garder un grand choix de produits pour nos clients et varier les options chaque année, mais on doit composer avec les limites de nos champs et l’entretien, ce qui n’est pas évident.
Il y a aussi le côté «éducation» qui peut être «touché». Par exemple, ça arrive assez souvent que les gens nous disent que nos courges sont quasiment le même prix qu’à l’épicerie. Mais ils ne tiennent pas compte qu’ils paient en partie pour l’expérience. On a parfois des bands sur place, une aire de jeux pour enfants, des fiches techniques avec des informations sur les courges et plein d’autres initiatives. Certains ne se rendent pas compte aussi des coûts associés au maintien d’une telle entreprise et ne voient pas plus loin que le prix affiché.
Parlant d’expérience client, est-ce que ça arrive souvent que des gens fassent des photoshoots avec leurs bébés dans les champs? Comment réagissez-vous quand ça arrive?
Catherine: Oui! Il y a même parfois des photographes qui viennent faire des mini séances dans les champs. Évidemment, ce sont les citrouilles qui pognent le plus vu qu’on est dans la saison de l’Halloween. Personnellement, je trouve ça super cute!
Est-ce qu’il y a des types de courges mal aimées qui devraient être mises de l’avant davantage?
Catherine: Depuis un certain temps, on parle beaucoup d’utiliser la citrouille au-delà de la simple décoration d’Halloween pour éviter le gaspillage et je trouve ça très bien. On peut faire plein de choses avec une fois la fête passée, comme du potage, des galettes, des tartes, etc.
Sinon, la courge galeuse d’Eysines, qui est caractérisée par plein de petites boursouflures sur sa surface qui rappellent des gales, est notamment délicieuse en potage. Les gens ont tendance à l’acheter uniquement pour la décoration puisqu’elle a un aspect un peu «dégueu», mais son goût est franchement surprenant.
Quel est ton top 3 de cucurbitacées et pourquoi?
Catherine: Ma première est la Sucrine du Berry, qui est une genre d’hybride conçue à partir de la courge Butternut, mais avec une texture et un goût vraiment différents. Ensuite, je dirais la Delicata, un classique très populaire, et la Oranghetti, qui est nettement moins populaire que la courge spaghetti, mais qui est franchement meilleure.
Est-ce qu’il y a des recettes que tu ne ferais jamais?
Catherine: Honnêtement, les genres de poudings au chocolat maison «minceurs» avec des courges spaghetti, je trouve que ça a l’air dégueulasse. Je ne ferais jamais ça même si c’est soi-disant meilleur pour la santé.
LA QUESTION QUI TUE: que penses-tu des Pumpkin Spice Latte?
Catherine: Je trouve que c’est surutilisé, mais qu’il y a moyen de faire quelque chose de fun avec ça quand même. Je peux comprendre les gens qui prennent ça parce que ça rappelle l’automne, un peu à la manière des lattes de Noël, et c’est réconfortant. Mais est-ce que j’en boirais pour autant? Pas vraiment.