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5 types de plantes comestibles à cultiver à l’intérieur pendant l’hiver
Le mois de novembre est toujours un moment un peu triste quand on aime jardiner : alors que la neige recouvre le sol, on doit se résoudre à dire officiellement adieu à son jardin.
Or, les températures sous zéro ne sont pas une raison d’arrêter de cultiver! Il existe plusieurs façons de continuer de produire des aliments vitaminés après avoir fermé le potager. Parmi celles-ci, on retrouve la culture en pot de plantes comestibles tropicales et désertiques.
Rencontrée lors de l’exposition Québec-Vert, l’horticultrice et journaliste Hélène Baril nous guide dans le choix d’une plante comestible à cultiver à l’intérieur.
Agrumes
De nombreuses espèces d’agrumes sont adaptées à la culture intérieure : parmi celles-ci, on compte l’orange calamondin (Citrofortunella microcarpa), la lime des Antilles (Citrus aurantiifolia) et le citron Meyer (Citrus x meyeri).
Il est possible de cultiver les agrumes à partir de la semence : il suffit de sélectionner des fruits biologiques, de nettoyer les graines de la pulpe, puis de les planter dans un terreau pour semis.
Puisqu’il faudra attendre un minimum de cinq ans avant de pouvoir récolter des fruits, il est aussi possible d’acheter un plant mature dans une pépinière. On sort le pot l’été arrivé : de cette manière, on s’assure que les insectes puissent polliniser les jolies fleurs parfumées de l’arbre. On le rentre dès que la température tombe sous 10 °C la nuit.
Hélène Baril nous avertit : « Le choc causé par le déplacement vers un nouvel environnement pourrait causer la chute de quelques feuilles. C’est tout à fait normal. » Nulle raison de s’inquiéter, il faut simplement laisser la plante s’adapter à son nouvel environnement.
Terreau : Le substrat idéal est un mélange de terreau pour plantes d’intérieur et de compost.
Éclairage : Les fruits vont se développer à l’intérieur pendant l’hiver. Pour cette raison, l’arbre a besoin de beaucoup de lumière. Il faut le placer près d’une fenêtre orientée vers l’ouest ou loin d’une fenêtre orientée vers le sud. Une chaleur et une luminosité trop intenses pourraient faire tomber ses fleurs et sécher ses feuilles. Un éclairage artificiel peut être nécessaire lors des journées les plus courtes de l’hiver.
Fertilisation : Il existe des fertilisants formulés spécialement pour les agrumes et qui permettent d’acidifier le terreau. Il suffit de suivre les consignes sur la bouteille. On donne aussi un fertilisant riche en potassium au mois d’août afin d’offrir la vigueur nécessaire au plant pour supporter ses fruits.
Rempotage : Les agrumes aiment être assez serrés dans leur pot. On les rempote, au besoin, lorsque le plant semble fatigué ou que ses feuilles deviennent plus petites qu’auparavant.
Figuier de Barbarie (Opuntia ficus indica)
Le nopal, nom nahuatl du figuier de Barbarie, est un cactus aux tiges rondes et aplaties. Lorsqu’elles sont jeunes, ces dernières sont comestibles. On peut les cuisiner en salade ou en tacos : il suffit de bien les éplucher avant de les cuire. On peut aussi consommer ses fruits, pourpres et sucrés, frais ou en confiture. En zone aride, il peut mesurer jusqu’à trois mètres de hauteur.
Terreau : Le figuier de Barbarie aime être au sec : il nécessite donc un substrat drainant. Le terreau pour cactus est un excellent choix. On l’arrose abondamment, mais uniquement lorsque le substrat est complètement sec.
Éclairage : Comme tous les cactus, le figuier de Barbarie a besoin de beaucoup de lumière. On le place en plein soleil l’été et près d’une fenêtre orientée vers le sud ou l’ouest l’hiver. Attention néanmoins de le placer loin d’un calorifère.
Fertilisation : Même s’il tolère les sols pauvres, le figuier de Barbarie aime recevoir un engrais adapté à la culture de cactus à partir du mois de mars. Le potassium permet de favoriser la croissance des fleurs et des fruits; le phosphore permet un meilleur développement racinaire.
Rempotage : Si le plant menace de tomber sous son propre poids, il est temps de rempoter le figuier. Attention, des gants sont nécessaires pour la manipulation de cactus!
Figuier (Ficus carica)
Les figuiers sont des arbres pouvant résister à des rigueurs hivernales allant jusqu’à -10 °C et même -15 °C. Malgré tout, au Québec, nos hivers sont encore trop froids pour cultiver les figuiers sans abri. Plusieurs choix s’offrent à nous pour l’hivernation de ce fruitier.
Afin d’en profiter comme plante d’intérieur en hiver, on peut simplement rentrer le figuier à l’intérieur et le placer dans un coin très ensoleillé de la demeure. Il risque néanmoins de perdre ses feuilles les plus foncées : selon Hélène Baril, « c’est normal, c’est un cycle! ».
Afin que la plante produise un maximum de fruits, il est nécessaire de la faire entrer en dormance. Pour ce faire, il est possible de la placer dans un endroit sombre et frais comme un sous-sol ou un garage, et ce, une fois toutes ses feuilles tombées. Elle entrera alors en dormance pour l’hiver et il suffira de la sortir de nouveau en avril ou en mai pour provoquer sa croissance.
Les plus braves choisiront peut-être de coucher le figuier au sol à l’extérieur et de le recouvrir de terre ou de paille. Cette technique de culture en pleine terre demande plus de travail, mais permettra à la plante de prendre plus d’ampleur – et donc produire davantage – que dans un pot.
Terreau : Un mélange de terreau pour plantes d’intérieur et de compost est idéal puisque le figuier est une plante gourmande.
Éclairage : Pendant l’été, on le met en plein soleil à l’endroit le plus chaud de la cour afin que ses fruits mûrissent rapidement.
Fertilisation : Un fertilisant fort en potassium est idéal pour la culture du figuier. Cet élément majeur encourage la floraison et le développement des fruits.
Rempotage : Le figuier est capricieux. Il aime être à l’étroit et n’apprécie pas être changé de pot. On le rempote donc à chaque deux ou trois ans dans un pot qui n’est qu’une ou deux tailles plus grandes que le pot précédent.
Hibiscus roselle (Hibiscus sabdariffa)
Les fleurs des plantes du genre Hibiscus sont très appréciées des jardiniers et jardinières. On en retrouve plusieurs variétés dans les pépinières et dans les centres jardins.
Les fleurs d’hibiscus ne sont pas toxiques; néanmoins, seule la variété Hibiscus sabdariffa est utilisée en cuisine. Cette dernière est connue sous plusieurs noms tels que l’hibiscus roselle, le bissap et l’oseille de Guinée. Ses calices, au goût acidulé, sont utilisés en infusion : c’est le jus de bissap très populaire au Sénégal.
Comment peut-on le cultiver au Québec? « Originaire de l’Afrique de l’Ouest, l’hibiscus est une plante vivace, mais frileuse, nous indique Hélène Baril. Ainsi, on doit cultiver la plante en pot afin de pouvoir la rentrer à l’intérieur à l’automne. »
Terreau : C’est une plante qui aime l’humidité. On mélange deux parts de terreau pour plantes d’intérieur et une part de compost afin d’augmenter la rétention d’eau du substrat.
Éclairage : Pendant l’été, on met l’hibiscus en plein soleil à l’endroit le plus chaud de la cour afin que ses fruits mûrissent rapidement.
Fertilisation : Les hibiscus aiment le potassium qui encourage la floraison. On choisit donc un engrais fort.
Rempotage : Il peut être rempoté régulièrement afin de maximiser sa croissance.
Bananier (Musa acuminata)
Il existe une grande variété de bananiers; ils ne produisent néanmoins pas tous des fruits comestibles. Plusieurs espèces du genre Musa sont uniquement décoratives. Leurs feuilles peuvent toutefois être utilisées en cuisine : on ne les mange pas, mais on les utilise pour faire cuire des aliments comme le riz, la viande ou le poisson. Fait intéressant, les fleurs sont aussi comestibles.
Les bananiers peuvent facilement mesurer jusqu’à trois mètres de hauteur, et ce, même en pot. C’est pour cette raison qu’il est sage de sélectionner un cultivar nain tel que le célèbre Cavendish. En effet, le bananier grandit très rapidement : beaucoup de place est nécessaire afin de le cultiver en hiver, à l’intérieur.
On peut aussi couper le stipe (son pseudotronc) et l’hiverner dans un endroit frais et sombre. Néanmoins, si on caresse le rêve de le voir un jour fleurir, après plusieurs années de culture, on doit lui offrir les conditions nécessaires pour qu’il poursuive sa croissance durant l’hiver.
Terreau : Le plant est gourmand. On fait un mélange composé de terreau pour plantes d’intérieur et de compost en parts égales.
Éclairage : Sans grande surprise, le bananier demande beaucoup de lumière. On le place donc près d’une fenêtre orientée au sud. En hiver, il est recommandé d’ajouter des lampes d’appoint afin de lui fournir 14 heures d’ensoleillement par jour. Hélène Baril conseille de vaporiser les feuilles régulièrement afin d’augmenter l’humidité près du plant et de reproduire les conditions tropicales dans lequel il croît habituellement.
Fertilisation : C’est tout simple, un engrais équilibré pour plantes d’intérieur est suffisant lors de sa croissance.
Rempotage : On rempote au printemps, tous les deux ou trois ans, dans un pot possédant un trou de drainage.
Pour en savoir plus :
- Le livre Jardiner à l’intérieur, sur la terrasse et au balcon, sur la terrasse et au balcon d’Hélène Baril (Broquet)