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5 trucs pour éviter de se faire escroquer par une maison funéraire
« Est-ce que ton père a mis de l’argent de côté pour ses funérailles? », me demande mon ami. Je lui ai répondu : « Oui, mais comme il n’est plus là, ce n’est plus son argent. C’est rendu mon argent. »
Au moment d’écrire ces mots, je suis à la veille des services funéraires de mon père. Je suis en pleine tempête émotionnelle où deux gros tabous se rencontrent : l’argent et la mort.
La facture des frais funéraires : 9 278,48$. Le pire, c’est qu’on est restés très sobres, niveau dépenses. Et ça monte encore plus rapidement quand on ajoute à ça les services d’un thanatologue ou l’embauche d’un célébrant. Le prix du buffet (qui n’est pas donné) et de l’espace en columbarium (un genre de 2500$) n’étaient cependant pas encore finalisés.
Saviez-vous que ce montant est payable au moment de la signature du contrat au salon funéraire? Toute ma famille cherchait des façons de trouver des liquidités à la toute dernière minute. J’en suis sorti endeuillé avec une carte de crédit loadée.
Avoir su, j’aurais pu économiser davantage dans le processus. Parce que si vous trouvez qu’on vous escroque avec les prix à l’aéroport, soyez préparé mentalement avant d’entrer dans un salon funéraire.
Voici ce que je retire de cette expérience :
#1 Faites imprimer vos signets vous-mêmes
À l’époque victorienne, lorsque les nobles trépassaient, des petites cartes de prières personnalisées étaient distribuées. En plus de démontrer du respect envers le défunt, ils servaient aussi à faire l’étalage de sa richesse. Après tout, on employait la toute nouvelle technologie de l’époque : l’impression.
Depuis, la tradition s’est transformée pour donner les signets funéraires. J’ai très hâte de sauvegarder mon progrès dans ma prochaine bande dessinée de Batman en y glissant un signet avec la face de mon père dessus. En plus, ça me fait un point commun avec Bruce Wayne : nos pères sont tous les deux morts.
Dans le bureau du salon funéraire, le vendeur nous tend un catalogue de designs variés. Il nous informe que le prix de base pour les signets est de 100$ pour les 25 premiers. Ensuite, ça nous coûterait 50$ pour les 25 signets suivants.
Les 25 premiers signets coûtent donc 4$. Chacun.
Je m’excuse un instant pour sortir. J’ouvre Google Maps et j’appelle l’imprimeur le plus près de chez moi. Il peut m’en faire 100 pour 30$, taxes incluses. Bien sûr, ça prend quelqu’un pour faire un montage avec Photoshop (ou Canva, qui offre des modèles gratuits), mais ça nous aurait coûté 230$ avec les taxes pour en avoir autant. Une économie de 766%.
Quelle arnaque éhontée!
#2 Faites affaire avec un fleuriste
Le même principe s’applique aux fleurs. N’importe qui qui a déjà mis les pieds chez un fleuriste va trouver que ça coûte cher de la tige, une fois au salon funéraire. L’affaire, c’est qu’on est un peu pris à la dernière minute.
Dans le brouhaha des funérailles, nous sommes passés à travers un nombre incalculable de décisions, comme l’urne de mon père et celle de ma mère avec laquelle elle doit être bien agencée. (En passant, voir sa mère choisir sa propre urne, c’est vraiment lugubre et triste comme moment.)
Ça fait en sorte qu’on a cédé. Nous n’avions plus l’énergie pour aller magasiner des fleurs ailleurs, choisir un agencement qui nous plaît et aller le chercher le matin des obsèques.
Avoir su, j’aurais mandaté un cousin ou une cousine de cette besogne pour éviter de payer le gros prix, mais on n’aurait quand même pas pu éviter le choix et le ramassage.
#3 Soyez votre propre célébrant
Le prix du célébrant (qui peut s’élever à plusieurs centaines de dollars) a fait en sorte que j’allais animer le dernier hommage de mon père. Mon expérience d’humoriste que j’accumule depuis près d’une décennie fait que je suis à l’aise de parler devant des gens. Comme bien des éléments au salon funéraire, le prix n’est jamais le premier sujet abordé. En me fiant sur les signets, je peux que conclure que cet homme ne se déplace pas pour des pinottes.
Si vous connaissez quelqu’un dans votre entourage qui peut assurer ce rôle, demandez-le-lui. En plus, son discours sonnera plus authentique que celui prononcé par un inconnu.
#4 Faites la cérémonie chez un proche
Lorsque le vendeur nous a fait visiter les installations, il nous a montré le local dans lequel nous allons nous recueillir, suivi de la salle où nous irons avec les invités après la cérémonie. En plus de tout ça, on nous donnait accès à une petite chapelle pour faire nos discours, ce que nous avons refusé.
Tous ces prix varient énormément en fonction de la grandeur. Je n’ai donc pas de montant fixe à vous déclarer, mais la salle où nous irons manger plus tard coûte 100$ de l’heure.
Pour nous, je dois avouer que la salle de recueillement, c’était logique de payer pour. Comme l’urne de mon père sera placée au columbarium, accueillir les gens à quelques pas de là où on va aller le déposer pour le repos éternel, c’est rempli de sens.
Par contre, si ce n’est pas votre cas, la succession épargnera si vous faites ça à l’extérieur, par exemple chez l’un de vos proches. Quand je dis « la succession », je veux dire « vous, si vous êtes sur le testament ».
#5 Ne faites pas affaire avec le traiteur du salon
Lors de la visite des lieux, on s’est fait montrer la pièce qui servira pour la réception en plus de se faire informer qu’un traiteur a l’exclusivité de ce salon funéraire. Ça, ça réduit notre pouvoir de négociation.
Mais après avoir signé les documents, une question m’est venue en tête : pourquoi JE paye le buffet à tout le monde? Comment ça se fait que ça va ME couter de l’argent pour de vieilles connaissances de mon père que je n’ai jamais vues de ma vie? Tous ces adultes ont les moyens de payer leur bouffe, pourquoi j’ai dit oui à ça?
Par contre, tout se passe si rapidement et dans des tornades d’émotions que j’ai accepté quelque chose de contestable. Une solution simple, aurait été de tout simplement réserver une salle ou une section dans un restaurant avoisinant. Ce n’est pas moi qui aie payé cette facture, mais je sais que nous ne payons pas seulement pour la nourriture, mais aussi pour les serveurs et serveuses et toute la patente.
J’ai presque hâte de voir ce qu’on va nous servir, au prix que j’ai payé. J’espère que les petits sandwichs auront des croûtes et que le traiteur va me servir des raisins directement dans la bouche.
C’était donc cinq choses que je verrais d’un nouvel œil si c’était à refaire.
Aussi, rappelez-vous qu’un vendeur est un vendeur et que l’industrie funéraire est une industrie. Certaines maisons funéraires n’acceptent pas des urnes achetées ailleurs, ce qui leur donne le beau choix de vous charger le gros prix. Le vase qui contient mon père a coûté aussi cher qu’un MacBook, sauf qu’on ne l’utilisera pas aussi souvent. En plus, il n’y a même pas de wifi à ce montant-là.