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5 sites naturels qui ont marqué l’histoire du Québec

Il n’y a pas que les grandes figures politiques qui ont eu un impact sur la province!

Par
Sandrine Gagné-Acoulon
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Les premiers Français à arriver en Amérique du Nord ont été marqués par la nature vaste et intacte qui recouvrait le continent. À la recherche d’un passage vers l’ouest, ils ont d’abord voulu cartographier le territoire, puis ont cherché à installer leurs premières colonies à l’abri de ses défenses naturelles, avant de baser leur économie naissante sur l’exploitation de ses ressources en fourrures et en bois.

En ce jour de fête nationale, soulignons quelques lieux qui ont particulièrement forgé l’identité et l’histoire du Québec.

La baie de Gaspé

Après 20 jours de traversée, l’explorateur malouin Jacques Cartier, en mission pour la France, atteint la côte est de Terre-Neuve, déjà fréquentée par les pêcheurs basques et les Vikings quelques siècles avant eux. La flotte de Cartier emprunte le détroit de Belle-Isle et pénètre dans le golfe du Saint-Laurent. C’est dans la baie qu’il baptise « baie des Chaleurs », futur lieu de naissance de René Lévesque, qu’il fait ses premières rencontres avec des Autochtones.

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Poursuivant son exploration du golfe en quête de richesses, Cartier croise dans la baie de Gaspé des pêcheurs iroquois venus du village de Stadaconé, plusieurs centaines de kilomètres en amont.

Le 24 juillet 1534, en faisant ériger au fond de la baie une grande croix ornée de fleurs de Lys, Cartier prend symboliquement possession du territoire au nom du roi de France. Cartier prétend qu’il s’agit d’un repère de navigation, mais le chef iroquois Donnacona, méfiant, proteste. Cartier orchestre alors l’enlèvement des deux fils de Donnacona, qu’il ramène à la cour de France comme curiosité, mais aussi afin d’en faire des interprètes pour la prochaine campagne, un an plus tard.

Théâtre de la prise de possession symbolique de la Nouvelle-France et de la rencontre entre Français et Autochtones, le lieu exact de l’édification de la croix fait objet de débat : certain.e.s croient qu’elle fut érigée à la pointe O’Hara, où se trouve aujourd’hui le centre-ville de Gaspé, alors que d’autres affirment qu’elle se trouvait plutôt à la pointe Penouille, en face, qui fait aujourd’hui partie du Parc national Forillon.

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Tadoussac

En 1600, huit ans avant la fondation de Québec, une première tentative pour établir une colonie en Nouvelle-France échoue lamentablement. Eh oui, on est passé proche d’une capitale aux côtés des baleines!

Au confluent du fleuve et du Saguenay, le lieu est déjà un site fréquenté par différentes nations autochtones pour le commerce.

Au début du 17e siècle, Pierre Chauvin de Tonnetuit se voit octroyer par le roi de France le monopole de la traite des fourrures au Canada pour dix ans, en échange de l’établissement d’une colonie. Pierre Chauvin, un armateur qui participait déjà à la traite des fourrures et à la pêche de la morue, décide d’établir son poste de traite à Tadoussac, préférant un site stratégique pour la traite à un lieu plus propice à l’agriculture.

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Le premier automne, Chauvin repart en France avec sa cargaison de fourrures, laissant 16 colons sur place. Mais ceux-ci ont grandement sous-estimé le froid canadien : seulement cinq colons survivent à l’hiver, grâce à l’aide des Innus.

Les printemps suivants, on trouve judicieux de ne pas renvoyer de colons. Pas sûre qu’il y avait beaucoup de volontaires! La mort de Chauvin en 1603 signe la fin de la tentative d’établissement d’une colonie à Tadoussac, mais son héritage pave la voie à Samuel de Champlain pour la fondation de Québec.

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Le cap Diamant

Nous connaissons tous et toutes la légende derrière le cap Diamant : Jacques Cartier aurait cru, en voyant le quartz des falaises scintiller au soleil, qu’il s’agissait de diamants. Soixante-dix ans plus tard, Champlain est dupé lui aussi : « Il y a, le long de la coste dudict Québec, des diamants dans des rochers d’ardoyse », écrit-il en 1603.

Si les falaises ne contiennent pas les richesses espérées, elles forment toutefois de formidables défenses naturelles. À l’endroit où le fleuve se rétrécit, le cap Diamant surplombe le Saint-Laurent et est surmonté d’un plateau. Champlain choisit d’installer sa colonie au pied de ces falaises. Des ouvrages défensifs seront construits au sommet, d’abord le fort Saint-Louis en 1620, puis une redoute par Frontenac en 1693, et enfin la Citadelle par les Anglais au 18e siècle.

C’est aussi sur ces falaises que se joue la conquête de la Nouvelle-France par les Britanniques. Le général Wolfe sait que Montcalm estime que le secteur de l’Anse-au-Foulon est impraticable, et qu’il est donc mal gardé. Les soldats anglais empruntent de nuit un sentier grimpant le cap pour atteindre les plaines d’Abraham au lever du jour. La suite appartient à l’histoire.

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Aujourd’hui, on peut admirer la vue imprenable sur le cap Diamant à bord de la traverse Québec-Lévis ou encore aller voir un show de la Saint-Jean sur les Plaines!

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Les rapides de Lachine

Ces imposants rapides ont dissuadé Jacques Cartier de s’aventurer plus à l’ouest et ont coûté la vie à deux coéquipiers de Champlain.

Entre le lac Saint-Louis et le bassin de La Prairie, le fleuve enregistre un dénivelé de 13 mètres en à peine 10 kilomètres. Le courant s’engouffre dans un goulot parsemé de rochers et de petites îles qui rendent difficile la descente et impossible la remontée. Même avec de petites embarcations et des guides expérimentés, on préférait emprunter les sentiers de portage.

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En revanche, cet obstacle à la navigation vers l’ouest s’est avéré bénéfique pour le développement de Montréal. Pour contourner les rapides, on a dû décharger les marchandises et les transporter par voie terrestre. La ville est devenue une plaque tournante du commerce.

Ce n’est qu’avec l’ouverture du canal Lachine en 1825 que l’intérieur du continent devient accessible par une voie navigable.

Pour se confronter à cette force de la nature, une descente en rafting ou une balade au parc des Rapides vaut le détour.

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Le Richelieu

Plus qu’un coin agréable où chiller en mangeant une crème molle, la rivière Richelieu a joué un rôle important dans notre histoire.

Son contrôle fut d’abord un enjeu stratégique, puisque la rivière était un lien navigable entre les colonies britanniques au sud et françaises au nord. Les Français établirent des forts le long de son cours, et ses berges furent le théâtre de nombreuses batailles.

Encore aujourd’hui, les noms des villes qui la bordent témoignent de son héritage militaire : Sorel, Contrecoeur ou Verchères sont les noms d’officiers du premier régiment de Nouvelle-France à qui on a attribué des seigneuries après leur service.

C’est aussi dans la région du Richelieu qu’ont eu lieu les premiers soulèvements de la rébellion des patriotes, après un discours enflammé de Louis-Joseph Papineau à Saint-Charles-sur-Richelieu les 23 et 24 octobre 1837.

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Alors si vous souhaitez célébrer les grandes figures de notre histoire aujourd’hui, pourquoi ne pas célébrer la Saint-Jean en nature?

Pointe de l'Islet, 150 Rue du Parc, Tadoussac, QC G0T 2A0, Canada150 Rue du Parc, Tadoussac, Québec, G0T 2A0