LogoSponsor

5 risques financiers que courent les tradwives (et comment les éviter)

Quand le rêve de la vie domestique devient un cauchemar économique.

Publicité

Ces derniers temps, on a beaucoup parlé du fameux mouvement tradwives, soit ces jeunes femmes conservatrices qui prônent un retour aux rôles genrés traditionnels. Pour la gent féminine, ça signifie faire beaucoup d’enfants, s’occuper de la maison et des repas, et laisser le travail au mari.

Est-ce que c’est très féministe? Est-ce que ça renforce le patriarcat? Est-ce que c’est un des symptômes inquiétants de la montée de l’extrême droite aux États-Unis?

On vous laisse répondre par vous-mêmes.

Par contre, ce mode de vie vient avec sa part de risques financiers, et ça, on va vous en parler ici.

Mais avant d’aller plus loin, il faut mettre quelque chose au clair.

Les mères au foyer, des tradwives?

Les tradwives, c’est un mouvement radical ancré dans des idéologies d’extrême droite religieuse. Être une mère à la maison, c’est autre chose.

La différence fondamentale, c’est la question du choix.

Publicité

La mère à la maison choisit de s’occuper de ses enfants à temps plein. Le mouvement tradwives,lui, voudrait que toutes les femmes se consacrent à la vie domestique.

Les risques économiques associés à un mode de vie tradwife – qui, lui, valorise la dépendance et rejette l’égalité – sont évidemment beaucoup plus grands. Parlons-en.

#1. peu d’indépendance financière

Dans le mode de vie des tradwives, monsieur travaille tandis que madame s’occupe de la maison. C’est un modèle qui peut fonctionner pour certains couples, mais il faut bien s’entendre au niveau des finances.

L’ennui, c’est que la tradwife n’a pas de revenus propres.

Si elle a très envie d’aller au cinéma, de s’acheter de nouvelles chaussures ou d’aller prendre un café, doit-elle négocier avec son mari chaque fois? On espère que non. On le sait, les disputes au sujet de l’argent sont l’une des causes principales de divorce.

Publicité

La solution? En premier lieu, la communication. Avez-vous les mêmes priorités financières? À quel point votre indépendance financière est-elle importante pour vous? Pourriez-vous songer à réserver une partie du budget familial pour vos dépenses personnelles, sans droit de regard?

Mieux vaut avoir ces discussions difficiles le plus tôt possible!

#2. Un divorce difficile

Vous êtes follement amoureuse de votre mari, un formidable pourvoyeur qui vous comble de bonheur, vous et votre marmaille. Vous êtes tellement amoureuse que vous avez décidé de prêter serment devant Dieu que votre union sera éternelle.

Félicitations, c’est exceptionnel… mais aussi pas du tout. Au Québec, en 2023, un peu plus de 22 000 mariages ont été célébrés, des chiffres qui peuvent paraître élevés même si on se marie beaucoup moins que le reste du Canada. Et même si vous pensez que votre amour est éternel, en 2020, le taux de divorce au Canada était d’un peu plus de 35 %.

Soyons généreux : y a 1 chance sur 3 que votre mariage se termine en divorce.

Publicité

Et ça, c’est sans compter les accidents et les maladies qui pourraient faire de vous une veuve prématurément.

Si ça arrive, que faites-vous? Ça fait plusieurs années que vous n’êtes plus sur le marché du travail, votre CV est un peu vide et vos compétences ne sont pas très monnayables. Vous n’avez probablement pas d’économies personnelles, non plus. Comment acheter une nouvelle maison ou même louer un appart (le prix des loyers est rendu DÉBILE)? Comment payer pour le transport jusqu’à votre nouveau travail? Comment même trouver un nouveau travail?

Ce n’est pas un obstacle insurmontable. Peut-être pouvez-vous garnir votre CV en faisant du bénévolat, des études ou même en prenant un boulot à temps partiel. Mais étudier et travailler après une dure journée à s’occuper de toute la famille, c’est épuisant.

On comprend mieux pourquoi nos grand-mères restaient dans des mariages malheureux.

Pis tant qu’à parler de divorce…

Publicité

#3. Les propriétés au nom de qui?

Un des pièges dans lequel plusieurs femmes tombent dans les couples hétéros dits « traditionnels », c’est la séparation des dépenses. Trop souvent, la femme s’occupe des dépenses courantes (épicerie, électricité, etc.) tandis que l’homme s’occupe de payer les biens durables (maison, voiture, chalet…).

Résultat? En cas de séparation, l’homme se retrouve propriétaire des biens durables qui ont pris de la valeur, tandis que la femme a payé pour une épicerie mangée et digérée depuis longtemps.

Évitez ce piège en cosignant les prêts ensemble.

Oui, même si, techniquement, c’est monsieur qui s’occupera des paiements. Comme ça, si le pire arrive, vous aurez au moins droit à la moitié de ces biens durables.

#4. Attention à la littératie financière

Je sais que c’est pas parce que c’est le mari qui gagne les sous que c’est nécessairement lui qui gère le budget familial. On a tous une grand-mère qui tenait un budget serré parce que même si c’est le grand-père qui travaillait, il avait les capacités financières de Kevin McAllister qui vient de voler la carte de crédit de son père dans Home Alone II.

Publicité

L’idéal, c’est que les deux partenaires aient des connaissances de base sur la situation financière du ménage, mais aussi des finances en général.

Comme le dit le bon vieux slogan : deux têtes valent mieux qu’une.

Est-ce qu’on paie trop cher pour notre voiture? Quelle dette vaudrait-il mieux rembourser en premier? Taux hypothécaire variable ou fixe?

Quand les deux moitiés du couple sont informées, vous prenez forcément de meilleures décisions. De grâce, ne laissez pas tout entre les mains du papa pourvoyeur.

#5. L’effet de société

Les tradwives parlent beaucoup de leur mode de vie comme d’un choix personnel, mais ne soyez pas dupe ; ce mouvement peut avoir un effet plus large sur la majorité.

Les femmes font encore face à de nombreuses inégalités sur le marché du travail, mais la situation a progressé au cours des dernières décennies, en très, très grande partie grâce aux luttes acharnées de travailleuses qui ont fait valoir leurs droits.

Ce repli vers le domicile, encore très minoritaire au Québec, pourrait avoir des conséquences sur les luttes collectives des femmes.

Publicité

Après, la liberté, c’est pas non plus de forcer les femmes à travailler.

Mais il me semble essentiel que le choix de se consacrer à la vie domestique s’accompagne d’une implication politique et féministe, peu importe sa forme, afin d’éviter un dangereux recul des gains faits par les femmes depuis les années 1960.

Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
Soyez le premier à commenter!

À consulter aussi