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5 red flags à surveiller dans un contrat d’embauche selon une spécialiste des RH
Vous pensez avoir trouvé LA job, celle que vous attendiez depuis longtemps. Félicitations! Le poste a l’air cool, le boss aussi, et vous savez déjà où placer la photo de votre corgi sur votre nouveau bureau.
Mais, avant de signer avec votre plus beau stylo, il pourrait être avantageux de prendre deux minutes pour bien lire votre contrat d’embauche. Parce que derrière des formulations floues ou des clauses anodines peuvent se cacher des pièges pernicieux.
On en a parlé avec Pamela Bérubé, cofondatrice et vice-présidente de GoRH, une firme de services-conseils en ressources humaines. Celle-ci a identifié cinq drapeaux rouges qui pourraient transformer votre job de rêve en véritable cauchemar.
#1. Les bottines ne semblent pas suivre les babines
Est-ce que le contrat reflète ce qui a été discuté lors de l’entrevue et des échanges qui ont suivi, ou avez-vous l’impression qu’on tente de vous faire signer le contrat de quelqu’un d’autre?
Dès la réception du contrat, il est important de bien le lire pour s’assurer que les conditions de travail qui y sont inscrites représentent ce qui a été promis verbalement, soutient Pamela Bérubé. « On parle aussi bien du salaire que des autres types de conditions de travail,comme la possibilité de faire du télétravail, les congés et les vacances », énumère-t-elle.
Même le titre du poste doit être écrit pour éviter de mauvaises surprises. « Est-cequ’on a parlé d’un certain type d’emploi, et finalement ça n’est plus ça? », détaille-t-elle. Oui, ça arrive.
#2. Des flous artistiques qui n’ont rien de rassurant
Ensuite, Pamela Bérubé vous invite à porter une attention particulière aux informations imprécises qui peuvent faire une grande différence.
« Ce qui me vient en tête, ce sont toutes les conditions de travail en termes de rémunération : est-ce que c’est à l’année ou à l’heure? De le préciser, ça peut entraîner une incidence au niveau du temps supplémentaire », précise la vice-présidente.
« En étant payé à l’année, on sera davantage flexible sur la notion de 40 heures par semaine, mais est-ce bien détaillé dans l’entente? Sinon, existe-t-il d’autres formes de rémunération plus flexibles, comme des commissions, des bonifications ou des primes de rendement? »
Bref, si on vous a promis un salaire mirobolant et que vous apprenez dans votre contrat que vous devez le gagner à la commission, c’est pas mal moins intéressant.
Même chose s’il est question d’un « horaire flexible » sans aucune précision. Ça pourrait signifier qu’on s’attend à ce que vous soyez disponible en tout temps sans que vous ne soyez payé davantage. Un véritable horaire flexible comporte des balises claires.
#3. Des attentes irréalistes ou non spécifiées
« Un contrat de travail, ça sert à clarifier ce qui est attendu des deux parties », rappelle Pamela Bérubé.
Un contrat doit inclure une description de tâches, exhaustive ou non, les responsabilités qui vous incomberont, pour des fins d’imputabilité, ainsi que les attentes de l’employeur face à votre prestation de travail.
« C’est ce qui vous permettra d’avoir une idée claire de ce qui doit être effectué comme travail, et ça servira de base pour la période de probation », note Mme Bérubé.
#4. Une probation raisonnable
D’ailleurs, si période de probation il y a, la durée de celle-ci et la possibilité que celle-ci soit renouvelée doivent être clairement mentionnées.
« Est-ce qu’on parle de trois mois, six mois? Il ne faut pas que ça soit abusif, prévient toutefois Mme Bérubé. Se sentir constamment sur la sellette pendant plusieurs mois, c’est stressant. J’ai déjà vu des périodes de probation s’étendre sur six mois à un an pour des emplois de base, alors que trois mois suffisent amplement à confirmer qu’un employé fait l’affaire. »
#5. Une clause de non-concurrence digne d’un pacte avec le diable
On vous interdit de travailler dans votre domaine pendant deux ans, dans l’ensemble du Québec, même si vous quittez votre poste de votre plein gré? Ça, c’est non. Une clause de non-concurrence doit être raisonnable, tant en durée qu’en territoire et en champ d’activité.
« C’est abusif si ça couvre un territoire extrêmement large, ou si ça nuit à l’avenir professionnel du candidat, souligne Pamela Bérubé. Et quand on parle de concurrence, il faut préciser davantage ce qu’on entend par-là, pour donner une idée de ce qui est raisonnable et justifié. »
Quoi faire si ce n’est pas clair?
Un contrat de travail n’est pas une simple formalité. C’est une entente entre votre (futur) employeur et vous qui précisez les conditions dans lesquelles vous travaillerez. Aussi bien vous assurer dès le départ que ces conditions sont claires et conformes à ce qui a été entendu au moment de votre embauche.
« C’est faire preuve d’une bonne éthique et d’un bon jugement professionnels que de bien lire le contrat avant de le signer », rappelle par la bande Pamela Bérubé.
Si vous éprouvez des doutes sur la formulation de certaines clauses ou que d’autres ne semblent pas respecter ce qui avait été convenu, n’hésitez surtout pas à poser des questions ou à demander des clarifications, voire une modification. Il s’agissait peut-être d’une simple erreur de la part de l’employeur ou celui-ci était réellement mal intentionné.
« S’il se sent lésé ou qu’il a une inquiétude, le candidat a le loisir de revenir vers l’employeur et de demander une rencontre, le tout dans un esprit d’ouverture et d’échange », ajoute Mme Bérubé.
Évidemment, il faut procéder avec tact. « D’arriver avec beaucoup de requêtes, un document surligné et annoté en long et en large, ça peut refroidir l’employeur, illustre-t-elle. Mais de mentionner qu’on veut porter certains points à son attention, pour avoir des éclaircissements en raison d’un inconfort, c’est une bonne pratique. Ça permet aussi de débuter une relation sur une base de confiance. »
Finalement, sachez que vous êtes en droit de refuser de signer un contrat qui ne correspond pas à vos attentes. Parce que mieux vaut passer son tour pour un emploi qui ne s’annonce plus si cool que ça que d’être légalement lié par un contrat pourri.