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5 raisons bizarres pour lesquelles mon condo ne se vend pas
En 2015, j’ai fait le plus gros achat de ma vie : un condo. J’avais 24 ans, j’étais jeune et folle et mon chum est ingénieur en informatique (pensiez-vous vraiment que mon salaire de pigiste dans le domaine des arts m’avait donné accès à la propriété? lol). Même si les vieux apparts de Montréal ont leur charme, j’étais encore plus charmée à l’idée de ne plus avoir de gens qui entrent par effraction chez moi pour faire une overdose dans mon salon. Mais ça, c’est une histoire pour une autre fois, les ami.e.s.
Neuf ans plus tard, mon espace me semble maintenant infiniment petit, un sentiment renforcé par le confinement pandémique et mon balcon m’offrant une vue imprenable sur un stationnement et les balcons de mes voisins d’en face. Bref, tout ça pour dire que mon conjoint (oui, le même. Je sais, je suis plate) et moi avons décidé de faire un deuxième grand saut en vendant notre condo pour acheter… une maison. Entendez-vous? C’est le son de mon statut de millenial qui vient d’être révoqué.
À l’époque où je l’ai acheté, j’étais littéralement tombée en amour avec mon condo. Après en avoir visité une bonne vingtaine, je savais qu’il était parfait pour moi… et mon conjoint, oui. Il était spacieux, confortable et avait… des garde-robes! Une denrée plus que rare à Montréal, croyez-en mon expérience. J’étais donc convaincue qu’il ne s’agirait que d’une question de jours avant qu’une autre personne tombe en amour avec mon p’tit nid d’introvertie qui haït tout le monde. En plus, mes voisins de palier avaient eux-même vendu leur unité sur le marché immobilier en l’espace de deux semaines et j’avais obtempéré aux demandes de mon agente d’immeuble de remiser ma collection de taxidermie et de repeindre des pièces en beige. Moi qui pensais attirer toutes ces filles qui aimaient se décrire comme « gothiques » après la sortie de la série Wednesday. Tant pis.
Pourtant, malgré nos efforts pour dé-famille Addams-iser notre chez nous, la vente de notre condo s’est étirée sur… neuf mois.
Neuf. Mois. À se demander pourquoi ta maison ne se vend pas. Une maudite chance qu’on cherchait pas pour notre futur bébé. Au long de ces neuf mois, voici les raisons farfelues que des acheteurs potentiels nous ont données pour ne pas acheter notre charmant condo.
#1. Beaucoup de garde-robes… mais pas de walk-in
OK, mettons les choses au clair : si j’avais un walk-in, je ne partirais jamais de chez nous. Ça serait carrément ma personnalité : vivre à Montréal et avoir un walk-in. Chaque fois qu’on viendrait chez moi, je montrerais mon walk-in avant la salle de bains.
Connaissant des gens qui n’ont même pas de garde-robe à Montréal, j’ai trouvé ce commentaire un peu étrange. Je peux comprendre que l’on soit déçu, mais de là à carrément passer son tour…
#2. La deuxième chambre est trop « petite »
Quand on a acheté notre condo, ni mon conjoint ni moi n’étions en télétravail. Lorsque la pandémie s’est invitée avec la délicatesse d’un Témoin de Jéhovah un peu trop convaincu, on a fait avec ce qu’on avait et avons installé nos bureaux dans la deuxième chambre. Le résultat : chacun son coin, même pas proche de se toucher, même si on essayait de faire notre version de La création d’Adam. Et il y avait pas juste nos bureaux : on avait également deux bibliothèques, une armoire pour mes pots de peinture, mon chevalet (ouvert!), un garde-robe (pas walk-in) et assez de place pour faire la roue.
À moins que vous ayez prévu ouvrir un bar ou organiser un festival de musique dans ma deuxième pièce, elle est en masse grande.
#3. Les planchers ont des traces d’usure
Parfois, j’ai l’impression que les gens oublient que la propriété qu’ils visitent est… habitée.
Oui, mes planchers sont usés parce que je marche dessus.
Et mon chum aussi. Et mes chats aussi. Et devine quoi? Toi aussi, tu vas marcher dessus, futur propriétaire. Sauf si t’es le baron Harkonnen dans Dune.
Tant sur les comptes de réseaux sociaux consacrés à la rénovation ou à la décoration, on semble obsédé par l’idée de revente, de faire prendre de la valeur à notre espace, comme si les attentes d’un futur propriétaire fictif étaient plus importantes que celles des propriétaires actuels. Si le prospect que quelqu’un ait déjà marché sur vos planchers vous écoeure à ce point, concentrez-vous sur les condos en cours de construction. C’est pas ça qui manque.
#4. On ne voit pas les feux d’artifice de mon balcon
Je sais pas si c’est moi qui suis complètement blasée de la vie, mais personnellement, les feux d’artifice, ça ne m’intéresse plus depuis que j’ai… sept ans. En fait, j’aurais compris si on avait mis le blâme sur le niveau de décibels, la difficulté à circuler dans mon quartier pendant ces jours maudits ou les gens qui cognent chez moi random pour me demander d’utiliser mes toilettes (oui).
Considérant qu’il suffit de s’éloigner d’un coin de rue de chez moi et de lever le nez en l’air pour apercevoir les damnés feux d’artifice, disons que celle-là m’a fait pas mal sourciller.
#5. Ma voisine est crissement fatigante
…OK, là je vous comprends parfaitement. Maudit que j’ai hâte de plus te croiser dans les passages, Marie-Josée.
En même temps, un immeuble à condos, c’est un microcosme.
D’une part, t’as les gens comme moi qui se crissent éperdument de tout, en autant que mes frais augmentent pas trop et que le plafond me tombe pas sur la tête. Et puis, t’as Marie-Josée qui mesure le gazon avec une règle et qui se fait un plaisir de cogner chez toi si ton bac à recyclage est pas ramassé .05 secondes après que le camion de la ville soit passé. Quand t’achètes un condo, tu dois t’attendre à tomber sur une Marie-Josée. Parce que dans la vie, y en a qui font du tricot… et y en a qui surveillent que tu laisses pas plus que deux paires de souliers à l’extérieur de ton unité. Chacun ses loisirs.