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5 questions qu’un conseiller financier reçoit tout le temps en période de volatilité

Attachez vos REER avec de la broche.

Par
Michel-Olivier Marcoux
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Si j’avais à choisir ma citation préférée de Warren Buffett (chacun ses passe-temps), ce serait fort probablement celle-ci: «C’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus». Je l’aime bien parce que c’est le genre de citation qui ne s’applique pas juste à la finance. C’est vrai pour toutes les situations dans lesquelles on peut se faire prendre les culottes baissées si on ne s’est pas préparé en conséquence.

Cette citation-là, je l’apprécie tellement que je l’économise. Je la garde pour les occasions spéciales. Si je l’utilisais trop souvent, elle n’aurait pas le même effet. Généralement, je la sors pour faire sourire les gens qui sont stressés quand les marchés boursiers sont volatils.

«C’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus.»

Pas sûr de ce que ça veut dire la volatilité en Bourse? En gros, c’est quand les marchés boursiers montent et descendent beaucoup sur une courte période de temps. Évidemment, c’est quand ça baisse que ça stresse le plus les gens et que ça amène son lot de questions.

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En tant que conseiller financier, on me demande mon opinion sur le sujet aussi souvent qu’on demande l’opinion de Colette Provencher pour savoir s’il va faire beau. Particulièrement en ces moments tumultueux. Voici les cinq questions qui reviennent le plus souvent dans mes conversations, ainsi que les réponses à ces questions que vous vous posez peut-être.

«Vous devez recevoir beaucoup d’appels ces temps-ci?»

Quand on fait un top 5 on devrait toujours finir par le numéro un ou du moins par ce qui est le plus drôle. Par contre, puisque je parle de finance et que l’humour ne rime pas toujours avec le sujet (jokes de finance < jokes de papa), je me suis dit que j’allais y aller avec LA question qui revient le plus souvent.

Cette question est aussi la première que les gens me demandent en me téléphonant ou quand je les croise. Comme s’ils voulaient être rassurés sur le fait qu’ils ne sont pas tout seuls à s’inquiéter. Et pour être honnête, je comprends totalement. Personne n’aime ça se sentir seul dans une situation stressante ou inconnue.

Ma réponse à cette question en période de volatilité ou d’insécurité est toujours que ce n’est pas si pire. Et c’est vrai. Ce n’est pas tout le monde qui succombe à la panique. Plusieurs restent rationnels. Toutefois, si vous vous inquiétez au point que vous avez de la difficulté à dormir, c’est le temps d’appeler votre conseiller en placements. Il y a de très bonnes chances que ça vous rassure et que vous puissiez recommencer à dormir sur vos deux oreilles.

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«Est-ce qu’on devrait tout vendre et attendre que ça passe?»

J’aimerais tellement ça que ce soit si simple et pouvoir annoncer le moment exact où la baisse de marché est terminée. Personne ne peut le prédire et si quelqu’un vous dit qu’il le sait, lui, c’est quand le meilleur moment pour acheter ou vendre à la Bourse, posez-vous des questions. (Sauf s’il a toujours raison, alors dans ce cas-là, dites-lui qu’il me contacte, ça m’aiderait beaucoup dans ma job. Merci d’avance!)

Le problème avec la Bourse c’est qu’on peut voir tous les jours (ou même en temps réel), à la cenne près, combien ça a monté et surtout combien ça a baissé. Contrairement à l’immobilier, car personne ne m’appelle chaque soir pour me dire combien vaut mon condo. C’est ce qui rend l’investissement dans des actions cotées en bourse, des fonds communs et des fonds négociés en bourse (FNB), beaucoup plus difficile. Et stressant.

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Il faut aussi réaliser que si on décide de vendre ses placements après une importante baisse, c’est là qu’on perd réellement de l’argent. Parce que tant qu’on reste investi, on n’a pas perdu d’argent, c’est juste la valeur qui a descendu. Et c’est hautement probable que ça remonte éventuellement.

C’est la même chose en immobilier. Il y a des périodes durant lesquelles la valeur des propriétés descend, mais tant qu’on ne vend pas, il n’y a pas de perte!

«Est-ce que je devrais emprunter sur ma marge pour investir?»

À l’opposé des gens qui s’inquiètent, d’autres voient une opportunité dans la volatilité. Et ce n’est clairement pas une mauvaise idée de voir la volatilité de cette façon. Par contre, ce n’est pas une stratégie qui est faite pour tout le monde.

Premièrement, il faut avoir les nerfs assez solides. Solides comme dans tout l’opposé de l’ancien pont Champlain. Emprunter pour investir, c’est risquer de l’argent qui ne vous appartient pas. Ça veut dire que si jamais vous perdez cet argent-là, vous allez devoir tout rembourser en plus des intérêts.

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Il faut donc avoir une tolérance au risque élevée et s’assurer de bien diversifier ses placements.

«Qu’est-ce que t’en penses si j’achète des actions de cette compagnie qui a beaucoup baissé?»

Acheter une action à la Bourse est simple à faire en ligne. Cependant, ce n’est pas une raison pour prendre ça à la légère. Plusieurs facteurs devraient entrer en jeu quand vient le temps d’investir dans une entreprise et ce n’est pas facile comme tâche. La preuve: même les meilleures gestionnaires de portefeuille au monde se trompent parfois.

Alors, acheter une action parce qu’on a vu que ça a beaucoup baissé, ce n’est pas une raison suffisante à mon avis. Exemple rapide: la compagnie informatique Cisco, qui est bien connue, a vu le prix de ses actions baissé de 86% durant la bulle technologique au début des années 2000. Vingt ans plus tard, l’action n’a toujours pas remonté au niveau où elle était.

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À moins de faire des recherches approfondies sur une entreprise, ne vous laissez pas tenter par une compagnie dont l’action a perdu beaucoup de valeur.

«Qu’est-ce que tu ferais toi à ma place?»

Un classique pour terminer. Une question qui m’est régulièrement posée, que ce soit en période de volatilité ou pas.

Il y a deux réponses possibles à cette question: la réponse plate et la réponse rationnelle. Des mauvaises langues diront que plate et rationnelle c’est la même chose, mais promis, pas dans ce cas-ci.

La réponse plate c’est: «je ne suis pas à votre place». Je peux m’imaginer ce qui est le meilleur financièrement pour vous, mais si vous ne réagissez pas comme moi dans les hauts et dans les bas du marché, mon opinion ne vaut rien parce que ça ne sera pas la meilleure décision pour vous.

Pour ce qui est de la réponse rationnelle, en cas de volatilité il n’y a pas tant d’options outre rester patient, utiliser vos liquidités pour investir quand vos placements descendent et effectuer des cotisations automatiques dans vos comptes de placements (enregistrés ou non) à toutes les paies que vous recevez.

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En résumé, si vous êtes confiant et conscient que ça va finir par remonter, tout va bien se passer. On appelle ça avoir un maillot de bain quand l’eau descend!