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5 questions à se poser avant d’emprunter de l’argent

Jongler avec le crédit peut être un jeu (très) dangereux.

Par
Alexandre Perras
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Perte d’emploi ou baisse du salaire oblige, la crise actuelle vous a peut-être forcé à réévaluer l’état de vos finances. Pour certains, c’est l’occasion parfaite de faire un budget (enfin!), alors que d’autres ont été obligés de remanier leur budget. Et puis, il y a ceux qui cherchent des solutions pour joindre les deux bouts.

Parfois, ça presse. Dans l’urgence, l’appel du crédit pourrait vous charmer. Mais avant de vous laisser envoûter par la «magie» du crédit, voici quelques conseils.

Le crédit, en as-tu vraiment besoin?

«La première des choses est de se questionner à savoir si on a vraiment besoin de ce crédit-là. Si on a besoin de crédit ou qu’on l’envisage, c’est parce que ça coince au niveau du budget, puis le budget, c’est un exercice mathématique assez simple», m’explique d’entrée de jeu Martine Marleau, conseillère budgétaire à l’ACEF de l’Est de Montréal.

Simple comme dans: entrées d’argent et sorties d’argent. Vos entrées d’argent ont peut-être diminué. Mais est-ce que c’est possible de trouver l’équilibre budgétaire? En deux mots: pouvez-vous réduire vos dépenses avant de penser au crédit?

«Maintenant que l’économie reprend, il va falloir se demander si on retourne à nos anciens patterns ou si on fait le choix de continuer à un rythme plus ralenti.»

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«On a l’impression que la vie va tellement vite et qu’on ne peut pas couper nulle part, mais dans la situation actuelle, il y a bien des gens pour qui la vie de consommateur a été mise sur pause, réduisant ainsi leurs dépenses, dit Martine Marleau. Plusieurs de mes clients vivant avec des situations financières assez précaires peuvent maintenant respirer un peu plus juste à cause de la réduction de leurs dépenses. J’ai même une personne qui me disait qu’elle avait enfin bouclé son budget!»

«Maintenant que l’économie reprend, il va falloir se demander si on retourne à nos anciens patterns ou si on fait le choix de continuer à un rythme plus ralenti», poursuit la conseillère budgétaire.

Si l’exercice des dépenses a été complété, regardez aussi du côté des revenus. Il existe toutes sortes de programmes d’aides dont vous avez sûrement entendu parler au cours de dernières semaines, il ne reste qu’à vous renseigner sur votre admissibilité. L’idée d’un nouvel emploi pourrait aussi être considérée, selon votre réalité familiale et vos disponibilités.

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Qu’est-ce que ça implique?

On ne vous apprendra rien en vous disant qu’un prêt, ça implique un remboursement et un paiement d’intérêt. Mais aussi banal que ça puisse paraître, il est primordial de le considérer ce montant-là dans votre budget.

«Si tu veux avoir un prêt, informe-toi sur les modalités de remboursements et, avant de signer le contrat, essaie de vivre un certain temps comme si tu remboursais ces paiements-là justement», conseille Martine.

Elle donne l’exemple d’un nouveau char. «Si par exemple, ce nouveau véhicule coûte mensuellement 600$ à cause des paiements sur la voiture, les assurances, l’essence, etc. Essaie de passer trois mois sans ce 600$ par mois et après tu verras».

Situation qui n’est pas si facile, sachant qu’un beau 600$ tout rond qui traîne dans un compte-chèques peut être très alléchant. C’est un pensez-y-bien, sachant l’impact impardonnable que peut représenter un mauvais de dossier de crédit dans une vie.

«Ce dossier peut être demandé lorsqu’on se cherche un emploi, un logement, des assurances, etc.».

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«Un mauvais dossier peut dire qu’on va devoir se résigner aux crédits de deuxième et troisième chance avec des taux d’intérêt très élevés, m’explique la conseillère budgétaire. Mais ça veut surtout dire qu’il y pourrait y avoir des impacts sur l’ensemble des facettes de votre vie. Ce dossier peut être demandé lorsqu’on se cherche un emploi, un logement, des assurances, etc.».

Est-ce que je peux reporter des paiements?

Aux grands maux, les grands remèdes, comme ils disent. Certes, mais ce n’est pas le temps de sauter sur la première offre qui pourrait croiser votre route.

«En ce moment, vu le contexte particulier de la crise, il y a certaines entreprises qui acceptent des retards de paiements, parfois même sans intérêts. Cet allégement pourrait nous permettre de débloquer une certaine liquidité dans l’immédiat», me dit Martine.

Toutefois, cette solution n’est pas un cadeau du ciel sans condition.

«Dans de telles circonstances, bien qu’il soit probablement “moins pire” d’avoir un retard de paiement que de contracter un crédit, ce genre de décision ne se prend pas non plus sur un coup de tête. C’est pas parce qu’on reporte que ça va disparaître. Il faut garder ça en tête», ajoute-t-elle.

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Quelle solution de crédit est la moins pire?

Certaines institutions financières ont mis en place différentes mesures qui peuvent vous dépanner à bas taux d’intérêt. Ce qui est loin d’être parfait, mais qui permet d’éviter les taux d’intérêt plus élevés d’une carte de crédit, par exemple. Certaines marges personnelles peuvent aussi être considérées comme des outils «moins pires» que d’autres.

«Dites-vous qu’à partir du moment que je paie 1$ en intérêt, c’est 1$ que je jette à la poubelle. Vous vous appauvrissez chaque fois que vous payez de l’intérêt», précise Martine.

Bien qu’elle ne recommande pas de flirter avec le crédit, la conseillère budgétaire s’empresse de rappeler l’importance d’éviter les prêts d’argent rapides ainsi que les prêts de deuxième ou troisième chance aux taux d’intérêt qui peuvent monter jusqu’à 36%.

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Et les cartes de crédit, elles?

«Une carte de crédit n’est pas une bonne idée, à la base, si elle est choisie dans le but d’obtenir plus de liquidité», me dit tout de go la conseillère. D’autant plus que, le 1er août prochain, le montant du paiement minimum sur un solde de carte de crédit augmentera de 0,5%, pour atteindre 2,5%. Cette augmentation annuelle se poursuivra jusqu’à ce que le paiement minimum atteigne 5% après une période de six ans. Mais attention! «Toutes les nouvelles cartes émises exigent dorénavant 5%. Sur un montant de 8000$ sur une carte, ça représente 400$ qui devront disparaître de notre budget», précise Martine.

Il en revient à dire que le crédit est un couteau à double tranchant. Certes, cet outil peut-être utile dans certains scénarios, mais avant même de penser y recourir, certaines étapes devraient être cochées dans votre to-do list.

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