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5 questions à… des parents de triplés

Trois enfants en même temps, ça feele comment ?

Par
Philippe Côté-Giguère
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Avez-vous toujours voulu savoir ce que c’était que d’avoir un enfant surdoué en basketball? De vivre avec un garçon atteint d’un sévère handicap? D’être parent d’une petite de 13 ans maintenant à l’université? Eh bien, cette toute nouvelle série d’articles, intitulée « 5 questions au parent de… » vous est toute désignée!

Cette rubrique vous propose de vous plonger dans l’univers de parents qui vivent des situations familiales méconnues en abordant des sujets tantôt drôles, parfois lourds, pour tenter de mieux comprendre leur réalité.

Pour amorcer la série en force, on a eu la chance de poser quelques questions sur la vie de parents de triplés à Nykia Rossignol, mère avec sa conjointe Laurence Fortier, de Mila, Jake et Ellie, un an et demi.

Quelle a été votre première réaction quand vous avez appris que vous auriez des triplés?


La surprise. Avant l’échographie, Laurence et moi, on avait l’impression qu’on aurait peut-être plus qu’un bébé parce qu’on disait toujours « Ah, les bébés, les bébés ». On se disait que juste un, ça serait déjà difficile. Au final, on a vu sur l’échographie qu’on avait trois bébés, ce qui allait probablement changer nos vies.

On savait quasiment pas que ça se pouvait, d’avoir des triplés. On le savait, mais on pensait pas que ça nous arriverait, à nous.

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On était devant l’inconnu. Tout ce qu’on souhaitait, c’était de savoir si le cœur de notre bébé allait battre. C’était notre seule préoccupation.

Ça vous a pris combien de temps pour être à l’aise dans la gestion de cette nouvelle routine familiale?


On a été à l’aise quand même assez rapidement parce qu’on n’avait jamais vécu avec un seul enfant, alors pour nous, la normalité, c’est trois bébés. On savait que c’était beaucoup de travail, mais honnêtement, aussitôt qu’on est arrivés chez nous, on n’avait pas le choix. C’est « let’s go, on se lance! » et ça s’est vraiment bien passé. Je trouve que la première année a été quand même très douce avec nous, malgré le fait qu’on ait bâti une maison et qu’on ait déménagé deux fois; ça a été assez mouvementé, mais avec les bébés, ça s’est vraiment bien fait.

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Quel est le plus grand défi auquel vous ne vous attendiez pas?


On s’attendait tellement à ce que ce soit de la job. Quand on est arrivées avec les bébés à la maison, on trouvait quasiment ça facile. C’était pas si pire que ça, finalement. Je pense que le défi, on l’a vraiment maintenant parce qu’on réalise que ce n’est pas un bébé qui reste dans sa coquille; c’était facile, dans ce temps-là. Le défi, c’est de voir nos enfants grandir et se rendre compte que ce n’est pas toujours facile de gérer le comportement d’un enfant de 2 ans qui n’est pas capable d’exprimer son besoin, ses émotions.

Dans les autres familles, souvent, il y a peut-être un enfant plus vieux qui accepte de prêter un jouet à son frère parce qu’il est plus petit et qu’il ne comprend pas. Mais là, on en a trois petits qui ne comprennent pas. C’est de gérer ce genre de situations qui est le plus gros défi auquel on ne s’attendait pas, parce que quand ils étaient plus jeunes, ça allait tellement bien, c’était tellement parfait, qu’on dirait qu’on a un peu pris pour acquis. On se disait toujours que plus ils allaient grandir, plus ça allait être facile, mais non, finalement, c’était pas le cas.

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Quelle est la phrase qu’on vous dit le plus souvent lors de vos sorties en famille?


« Ça doit être de la job! » (Rires) On est comme une attraction touristique.

Quand tu sors avec des triplés, une sortie qui devrait prendre 20 minutes en prend une heure.

Presque chaque personne qui nous croise va nous arrêter pour nous demander qui est la mère, si c’est naturel.

Les gens posent beaucoup de questions parfois assez intrusives. Je pense que la majorité des gens nous disent qu’on est bonnes, qu’ils auraient pas été capables. Quand ça arrive, je pense que tout le monde est capable : on n’a pas le choix, on va de l’avant. On fait avec.

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Est-ce qu’il y a un aspect en particulier qui vous inquiète quand vous pensez à l’avenir de vos enfants?

On n’a pas envie que nos bébés soient toujours comparés l’un à l’autre en grandissant. C’est quelque chose qui me préoccupe, parce que les gens disent souvent « Ah, les triplés, les triplés… », mais ce sont trois individus à part entière.

Pour nous, je pense que c’est la partie la plus difficile, qu’ils soient toujours considérés comme une entité plutôt que trois personnes distinctes.

On met beaucoup l’emphase là-dessus; comme par exemple, ils ont chacun leur chambre. Pour le futur, autant à l’école que dans la vie, ils auront les mêmes amis, ils seront au même niveau en même temps, ils feront sensiblement les mêmes activités… J’espère sincèrement qu’ils vont pouvoir quand même profiter de leur individualité même s’ils ont partagé la même bedaine! (Rires)

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Pour suivre le quotidien de Nykia, Laurence, Mila, Jake et Ellie, on vous invite à suivre le compte Instagram triple.a.deux.

Avez-vous des suggestions de parents qui vivent dans une situation familiale particulière? Si oui, écrivez-nous au mollo@urbania.ca.