5 personnages qu’on rencontre inévitablement à l’assemblée de condo

L’assemblée annuelle de mon immeuble a eu lieu la semaine dernière.

Je suis propriétaire depuis maintenant six ans et chaque année, je me sens obligé d’y aller. C’est probablement le cas de tous les copropriétaires de mon immeuble et de… pas mal tous les copropriétaires d’immeubles à condos en général? À moins que je me trompe? C’est le genre d’événement où tout le monde arrive:
a) en criss
b) terrifié par le futur
c) en état de mort cérébrale
d) un malheureux mélange de ces trois réponses.

C’est quand même important d’y assister. On y prend souvent des décisions qui affectent directement votre avenir financier et il faut assister à l’assemblée pour avoir son mot à dire. Voici cinq personnages que vous y rencontrerez et qui ont le potentiel de vous garder assez divertis pour y survivre!

Souvent une personne à la retraite avec beaucoup de temps libre arrive à l’assemblée déjà pompée. Elle a lu le Code du bâtiment, le Code civil, la Constitution canadienne et le menu McValeur de fond en comble et prévoit défendre son point à mort tel un.e leader syndical.e sur l’éphédrine.

Les problèmes que ce personnage présente avec beaucoup trop d’énergie ne sont jamais très graves. Ça oscille souvent entre «on devrait voter pour choisir la couleur des murs dans les espaces communs» et «le sel dans les marches d’entrée l’hiver n’est pas assez adhérent parce que j’ai glissé une fois». On écoute tous cette personne avec un silence révérencieux parce que sinon on le ou la voit jamais le reste de l’année et on n’ose pas gâcher son moment d’expression personnelle.

Lorsque l’assemblée se tient sur Zoom, cette personne arrive immanquablement en retard. Elle a un nom du genre XxGanj4G4nst3rxX et ne semble pas le réaliser jusqu’au moment où le président d’assemblée mentionne «Ganja Gangster, pouvez-vous vous identifier s’il vous plaît?» au grand malaise de tout le monde.

L’étranger.ère est propriétaire de son unité, mais ne vit pas dedans. Elle est soit vide, sous-louée sur AirBnB sans l’approbation du syndicat ou habitée par un membre de sa famille qui ne lui paie pas de loyer. Lorsqu’elle change son identifiant Zoom à son nom et numéro d’unité comme tout le monde, vous vous rendez compte avec horreur qu’il s’agit du propriétaire de l’unité voisine à la vôtre et que cette personne est responsable de votre voisin stoner qui joue du gros pou tssi pou tssi sale au petit matin dans la nuit du mercredi au jeudi.

En apparences sans histoires, ce voisin a acheté le citron de l’immeuble et l’assemblée annuelle est sa chance de l’expliquer à tout le monde. Le tuyau des toilettes de son voisin envoie de mystérieuses effluves de caca dans sa cuisine à l’heure des repas, son plancher vibre comme un dildo chaque fois que quelqu’un part son air climatisé et, comble de malheur, il vit juste à côté de la personne qui tripe beaucoup trop.

Bien sûr, le ou la malchanceux.se n’était pas du tout au courant de ces problèmes au moment de l’achat. L’ancien propriétaire vit maintenant en Thaïlande et lui envoie des photos de lui qui fait des fuck you sur la plage chaque fois qu’il lui envoie un courriel pour se plaindre. Curieusement, il ne vous fera pas sentir mieux à propos de votre achat. Son témoignage vous emmènera à vous demander si des problèmes similaires se manifesteront un jour dans votre unité.

Un autre qui a beaucoup de temps à perdre. Cette personne habite dans l’immeuble depuis beaucoup plus longtemps que vous et sa rancœur accumulée s’exprime sous forme d’indignation envers des erreurs de comptabilité commises en 2009 et autres détails qui sont un problème sur papier, mais pas dans la vraie vie.

Lorsque cette personne se pointe à l’assemblée, la discussion dérive inévitablement vers un affrontement entre deux personnes alors que le reste des copropriétaires s’affairent à regarder le score du hockey sur leur téléphone ou simplement à se demander silencieusement à quelle heure ils vont être capables de s’en sortir. Bien sûr, cette personne ne se propose jamais pour faire partie du syndicat de gestion et demande une ronde d’applaudissement pour eux à la fin.

«Heille gang, ce serait VRAIMENT cool si on avait tous des bornes électriques pour nos voitures, non? On est au 21^e siècle. Il me semble que c’est le temps?»

Si vous avez assisté à une assemblée de condos depuis 2018, c’est sûr que vous l’avez entendue, celle-là. Bien sûr, cette personne n’est pas au courant que seulement deux propriétaires sur 40 ont des voitures hybrides et que ça coûte une beurrée à installer. Elle trouverait juste ça cool si son immeuble était plus woke que celui du voisin.

Peut-être sur le budget de l’année prochaine… si on décide tous de vivre dans l’austérité et de payer 600$ en frais de condos mensuels jusqu’en 2029?