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5 mythes à propos de la démission

Deux semaines de préavis? Vacances perdues? Mauvais pour mon CV? On fait le point.

Par
Sonia Kwemi
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Tout le monde a entendu parler de la « Grande Démission ». Après deux ans de pandémie et en pleine pénurie de main-d’œuvre, beaucoup d’employé.e.s ont eu le temps de penser à leur carrière et ont décidé de faire un move. D’autres ont peut-être reconnu les signes que c’est le temps de démissionner et ont passé à l’acte.

Ça peut se faire sur un coup de tête ou après avoir rédigé la meilleure lettre de démission ever, mais chose certaine, ça procure un petit buzz de fermer le livre sur un emploi et (idéalement) d’en commencer un autre. Mais ça fait peur aussi.

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Voici cinq mythes sur la démission qui vont vous aider à mettre les choses en perspective.

Mythe #1 : le fameux deux semaines de préavis

Si votre employeur veut mettre fin à votre emploi, il est tenu de vous remettre un avis écrit de cessation d’emploi dans le délai minimal prévu par la Loi sur les normes du travail. Au Québec, ce délai varie en fonction de votre ancienneté : il n’y a pas de délai minimal si vous êtes là depuis moins de trois mois, et ça peut aller jusqu’à 8 semaines si vous avez plus de 10 ans d’ancienneté dans l’organisation.

Le préavis de départ de deux semaines de la part des employé.e.s n’est pas obligatoire.

Toutefois, le préavis de départ de deux semaines de la part des employé.e.s n’est pas obligatoire. Vous pourriez, sans conséquence judiciaire, décider de claquer la porte du jour au lendemain. Est-ce que je vous le conseille? Bien sûr que non – ce n’est pas idéal pour une réputation. D’ailleurs, dépendamment de votre niveau de responsabilité, je recommande dans certains cas, si possible, jusqu’à quatre semaines de préavis.

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Mythe #2 : vous perdez vos vacances non utilisées à votre départ

Oh la la que je l’ai entendu souvent celui-là, et c’est archi faux. D’ailleurs, si vous avez été victime d’un employeur qui ne vous payait pas vos vacances, je vous encourage fortement à vous renseigner sur les recours possibles auprès de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail.

En bref, la CNESST stipule que « les vacances s’accumulent pendant une période de 12 mois, appelée année de référence. Le travailleur doit prendre ses vacances dans les 12 mois qui suivent la fin de l’année de référence ». Si vous quittez votre emploi avant que l’année de référence reprenne et que vous n’avez pas utilisé vos vacances, celles-ci vous appartiennent et doivent absolument vous être payées.

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Par exemple : vous commencez à travailler le 1er juin 2021 et le 30 avril 2022, vous en avez marre de votre emploi et vous zieutez une fonction qui vous convient davantage. Vous avez donc accumulé des vacances pendant vos 11 mois d’emploi. Si vous avez droit à deux semaines de vacances par année (10 jours ouvrables), à votre départ, votre employeur doit vous verser l’équivalent de 9,17 jours de vacances sur votre dernier traitement salarial.

Mythe #3 : Démissionner avec moins de deux ans d’expérience dans l’entreprise est mauvais pour votre CV

Les seules personnes qui croient encore à ce mythe sont certainement malheureuses dans leur emploi depuis des années! Le marché est tellement compétitif que j’ai vu des employeurs embaucher sans hésiter des candidat.e.s qui ont occupé plus de sept rôles dans les cinq dernières années. D’ailleurs rester très longtemps dans un même rôle donne même l’impression à certain.e.s que vous avez peu d’ambition ou que vous n’êtes pas suffisamment compétent.e pour obtenir une promotion.

Si vous avez changé plus de deux fois d’emploi par année, vous devriez vous interroger sur ce que vous aimez réellement.

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Toutefois – c’est la minute-conseil –, si vous avez changé plus de deux fois d’emploi par année, vous devriez vous interroger sur ce que vous aimez réellement comme fonction et comme environnement de travail. C’est probablement le signe que vous devriez en apprendre un peu plus sur vous.

Mythe #4 : Après une démission, il faut mettre à jour son profil LinkedIn dans les plus brefs délais

Non, si vous naviguez vers une nouvelle opportunité et que vous ressentez un malaise à modifier votre profil LinkedIn immédiatement, vous pouvez très bien attendre deux, trois, six mois si vous voulez.

Si vous avez quitté votre emploi sans plan B et que vous avez besoin de quelques semaines pour vous remettre sur vos pattes, then so be it! Votre profil, vos règles.

Mythe #5 : Démissionner est égoïste

Y a-t-il une organisation québécoise qui n’est pas à la recherche de personnel qualifié? Je ne crois pas! Rester au sein d’une organisation pour ne pas blesser votre équipe actuelle n’est pas une solution. Si vous êtes malheureux ou malheureuse ou que d’autres défis vous appellent, n’écoutez pas les langues sales qui vous traitent d’égoïste et pensez à votre avenir, votre bonheur, votre santé.

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Maintenant, si vous vous souciez de vos collègues, je vous ramène brièvement au mythe numéro 1 et vous invite à considérer un préavis raisonnable pour donner le temps à votre équipe de mettre en place un plan de match qui lui permettra de minimiser les impacts de votre départ.

Alors, votre lettre de démission est-elle déjà prête ou vous donnez-vous l’été pour y penser?