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5 différences entre un REER et un CELI
Si vous lisez ces lignes, c’est probablement parce que vous êtes tanné d’entendre vos amis et vos collègues jaser de Régime enregistré d’épargne-retraite (le REER) et de Compte d’épargne libre d’impôt (le CELI) autour de leur boîte à lunch sans pouvoir participer à la discussion. C’est quand même normal: 32% des Québécois ont affirmé ne pas connaître la différence entre les deux.
D’abord, il faut savoir que tous deux sont des comptes de placements et non pas des placements (comme ceux à la Bourse, mettons). Quand vous mettez de l’argent dans votre compte CELI ou votre compte REER, il est juste… dans votre compte. Pareil comme s’il était dans votre compte épargne, mais avec des règles un peu différentes.
Maintenant que ça c’est clair, retroussez vos manches, on va régler la question une fois pour toutes. Voici 5 différences entre un REER et un CELI.
Crache le cash
REER – Vous ne pouvez pas le retirer quand bon vous semble
Une fois déposées dans le compte, les sommes de votre REER ne peuvent être retirées qu’à votre retraite ou pour financer l’achat d’une première propriété dans le cadre du Régime d’accès à la propriété (le fameux RAP). Ça peut aussi vous servir à retourner aux études, à travers le Régime d’encouragement à l’éducation permanente. Si vous l’utilisez pour la maison ou les études, vous devrez toutefois remettre cet argent dans votre REER.
Si vous êtes vraiment mal pris, vous pouvez toujours retirer de l’argent de votre REER avant votre retraite, mais vous devrez probablement payer de l’impôt sur la somme retirée ainsi que des pénalités (est-ce qu’on a assez dit que c’est un compte pour votre retaite?).
CELI – Vous pouvez retirer quand ça vous tente
Génial! Le CELI est sans limites (ou presque) quant aux retraits qui peuvent être effectués quasi n’importe quand et plutôt rapidement. C’est pourquoi plusieurs conseillers financiers recommandent d’utiliser ce compte comme fonds d’urgence, meaning «le petit coussin que tu devrais avoir au cas où ton auto brise et autres malchances».
L’impôt
REER – Peut vous faire économiser de l’impôt
Ou pas? Puisque le REER est un compte dédié à la retraite, les sommes qui y sont déposées ne sont pas considérées comme un revenu durant l’année où vous les épargnez. En bref, ça veut dire que vous ne paierez pas d’impôt tout de suite, mais que ces sous-là seront imposés au moment de les retirer à la retraite.
Cela dit, est-ce que déposer un max de cash chaque année dans un REER est une bonne manière d’économiser de l’impôt? Pas nécessairement pour tout le monde. Par contre, si vous souhaitez acheter une première propriété, si vous avez de jeunes enfants ou si vous avez un salaire élevé, la réponse est oui.
CELI – Ne vous fait pas économiser d’impôt
Ouin, mais pourquoi ça s’appelle «libre d’impôts», d’abord? Parce que tout l’intérêt et les gains en capital que vous allez faire sur l’argent qui est mis dans ce compte ne seront pas imposables. Bien sûr, vous pouvez réaliser toutes sortes de placements à travers votre CELI: fonds communs de placement, obligations, ou même acheter des actions en Bourse. C’est souvent un conseiller financier qui s’occupe de gérer ces placements-là, qui peuvent être très ou peu rentables selon votre tolérance au risque, vos projets financiers et votre budget. C’est l’argent que vous allez faire avec ces placements qui ne sera pas imposé.
Y mettre de l’argent
REER – Cotisation maximale élevée
Le REER est un véritable puits sans fond de cash. Vous pouvez y cotiser jusqu’à l’âge vénérable de 71 ans à la fréquence qui vous plaira, tant que le montant déposé ne dépasse pas 18% de votre revenu admissible annuel ou, pour 2020, 27 230$ (ce qui me semble quand même beaucoup).
CELI – Cotisation maximale plus basse
Le CELI, lui, a un plafond maximal qui varie d’année en année et ça s’accumule à partir de l’année de vos 18 ans. Pour 2019, par exemple, la limite était 6000$. Gardez en tête que ce plafond ne s’autodétruit pas chaque année. Par exemple, si vous avez fêté vos 18 ans en 2015 et que vous entendez parler du CELI pour la première fois cette année, vous pouvez y mettre 38 500$ en partant, et vous en tenir à la limite annuelle ensuite.
Mais si vous dépassez votre limite de cotisation, vous devrez payer des frais de pénalité.
Partager?
REER – Peut être partagé
Il est possible de cotiser au REER de votre conjoint.e et vice-versa. Si vous avez des revenus différents, une propriété ensemble ou des enfants «à votre charge», comme diraient les comptables, cette stratégie pourrait être payante pour votre remboursement d’impôts (ou pas). À vérifier!
CELI – Une aventure en solo
C’est possible de faire un virement à votre tendre moitié pour qu’elle le mette dans son CELI, mais à part ça, un CELI, c’est quelque chose de personnel (et précieux, si vous voulez mon avis).
Ça sert à quoi?
REER – Bonne stratégie d’épargne à long terme
Retraite oblige, le REER est une bonne stratégie d’épargne à long terme. Même si vous le retirez pour acheter une première propriété, cet investissement-là (la maison ou le condo) est aussi considéré comme un futur revenu de retraite puisque vous devrez rembourser à votre REER la somme empruntée.
CELI – Bonne stratégie d’épargne à court, moyen et long terme
Comme le CELI est flexible, il est recommandé comme stratégie d’épargne à court (un voyage), moyen (l’achat d’une maison) et long (la retraite) terme. Eh oui — plusieurs experts recommandent d’investir à la fois dans un CELI et dans un REER pour prévoir sa retraite.