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5 conseils utiles si vous pensez vous lancer en affaires en ce moment
«Incertitude», «mise à pied», «fermeture obligatoire», «mise à l’abri des créanciers». Autant d’expressions qu’on associe beaucoup aux entreprises depuis le début de la crise sanitaire, et on ne va pas se le cacher ça fait un peu peur.
Si vous pensez vous lancer en affaires, c’est sûr que le timing ne semble pas idéal. Mais en même temps, espérer lancer sa boîte sans «risques», est-ce que ce n’est pas un vœu pieux? Oui, peut-être… mais une crise sanitaire doublée d’une période de récession ce n’est vraiment pas le bon moment, non?
Plutôt que de continuer à avoir une discussion avec moi-même, je suis allé en parler avec Bérénice St-Martin, consultante et formatrice indépendante auprès des entreprises.
SPOILER: Ça ne sera jamais le bon moment
Clairement, pour la consultante, il ne faut pas attendre de voir les planètes s’aligner ou d’avoir quelqu’un qui vous déroule le tapis rouge pour décider de lancer sa boîte. Il n’y a jamais de bonnes ou de mauvaises périodes. «L’économie étant ce qu’elle est, tout peut changer d’un jour à l’autre, personne n’est à l’abri, si ce n’est pas la COVID, ça sera la crise économique». Ou autre chose.
Au final, la pandémie ne devrait pas être un frein à l’ambition d’un entrepreneur. Elle comporte, comme d’autres périodes avant, des opportunités et des obstacles qu’il faut savamment étudier. «Partant de ce principe, quelqu’un qui avait l’intention de se lancer devrait le faire et s’adapter.» C’est d’ailleurs l’une des qualités les plus importantes d’un entrepreneur: savoir s’adapter.
De quoi le consommateur a-t-il besoin?
Une question de base que chaque entrepreneur se pose, mais c’est essentiel de se la rappeler. Un produit ou service n’aura pas grand intérêt s’il ne répond pas à un besoin du consommateur.
Là, le Steve Jobs en vous pourrait me dire «je peux lancer une entreprise pour créer un besoin!». Vrai, mais c’est ici que la crise sanitaire est à prendre en compte, selon Bérénice St-Martin. «La nuance avec la période actuelle, c’est que quelqu’un qui se lance en affaires devrait se la jouer safe et répondre à un besoin plutôt que de lancer quelque chose de nouveau pour créer un besoin».
À partir du moment où il y a un fit entre l’offre et le besoin, tout est possible, confirme la consultante. Et la période actuelle ne devrait pas être une exception.
Observer le mouvement et s’adapter
Pour Bérénice St-Martin, il s’agit d’un passionnant voyage anthropologique. Dans la période actuelle, il faut comprendre que le consommateur s’est adapté, mais qu’il n’a pas changé. «Par exemple, une personne qui veut se lancer et contourner le web, c’est risqué parce qu’on pourrait vivre de nouveaux confinements», dit-elle.
De plus, le client s’est habitué à être chez lui et à recevoir sans se déplacer. Avec la crise sanitaire, le consommateur a définitivement surmonté ses réticences par rapport à l’achat à distance, assure la consultante en illustrant son propos. «Ma mère qui a 76 ans fait son épicerie via la ligne d’IGA. Ça aurait été impossible dans sa tête avant, mais elle s’est adaptée», raconte-t-elle.
Trouver un mentor
Connaître une personne-ressource qui a de l’expérience et qui peut se rendre disponible lorsqu’on a besoin d’un conseil urgent, c’est un atout évident. Pour Bérénice St-Martin c’est même essentiel, parce qu’être entrepreneur ce n’est pas qu’un travail, c’est aussi un style de vie. «Avoir quelqu’un qui comprend ce que tu vis c’est pertinent, car la solitude de l’entrepreneur est énorme. T’as besoin de conseils adaptés à ta réalité», affirme-t-elle.
Selon la consultante, beaucoup d’entrepreneurs confirmés veulent faire du mentorat. «On accède à ces personnes en participant à des événements, des conférences en ligne, des cercles d’entrepreneur».
Si possible, avoir des investisseurs
C’est sûr que ce dernier conseil n’est pas adapté à tout type d’entrepreneur. Je pense par exemple aux travailleurs autonomes ou à ceux qui veulent garder 100% des parts de leur compagnie.
Mais pour les cas de boîtes en démarrage et dont les investissements de départ nécessitent d’emprunter une certaine somme, introduire des investisseurs dans l’équation, c’est répartir le capital, mais aussi la pression. «Si t’as un projet qui fait du sens et que des gens veulent investir dedans, selon moi c’est la meilleure façon de faire, car le risque est partagé et les investisseurs sont impliqués dans sa réussite». En gros, ils ont mis des billes dans l’entreprise donc ils n’ont pas intérêt à la voir couler.
Chaque partie va collaborer pour aider la boîte à croître et à se diversifier. De plus, cette association permet d’accroitre la confiance que la compagnie va susciter. «Si t’es entouré de love money ça fait plus de sens, t’auras moins de difficulté à convaincre certaines institutions comme les banques si t’as besoin d’un prêt», explique Bérénice St-Martin.
Donc, pandémie ou pas, si le projet est là et qu’il tient la route, n’attendez pas l’hypothétique «bon moment» pour vous lancer. Suivez l’exemple de ces deux entrepreneurs qui ont transformé leur mise à pied en occasion d’affaires. Car si la crise a malheureusement fermé les portes de certaines entreprises, elle en ouvre d’autres, notamment à ceux qui saisiront les opportunités pour façonner le paysage entrepreneurial de demain.