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5 conseils pour s’initier au surf de rivière hivernal
Cet article a été publié dans sa première version le 2 mars 2022 et mis à jour le 1er février 2024.
Si le surf estival n’a pas besoin de présentation, son cousin, le surf d’hiver, est encore méconnu et rejoint une petite communauté de dur.e.s à cuire prêt.e.s à braver les éléments pour leur sport.
Pour Lauriane Castonguay et Pénélope Coupal, l’hiver 2022 a été le premier où elles se sont élancées dans les eaux frigorifiées du Saint-Laurent sous la neige.
Après avoir pris plusieurs vagues accompagnées de mini « icebergs », les deux passionnées nous livrent leurs meilleurs conseils pour maîtriser ce sport fort en adrénaline.
Avant de vous lancer sur le fleuve comme Lauriane et Pénélope, il est important de noter que ce sport est extrême et n’est pas recommandé pour les débutant.e.s. Si c’est votre cas, attendez l’été et prenez un cours avec des professionnel.le.s comme chez KSF pour vous initier à la glisse sur le Saint-Laurent.
1. Suivre son instinct
À l’opposé du surf d’été, le froid est probablement le plus grand risque qu’impose la rivière en hiver. Il est important de bien se protéger et de reconnaître ses limites pour éviter toutes engelures, selon nos expertes.
« Les journées plus froides, des fois, on ne s’écoute pas assez et notre corps réagit pas mal plus vite que notre esprit le voudrait », raconte Lauriane. Il est donc nécessaire d’être bien préparé.e, d’évaluer la vague avant de faire son entrée à l’eau et d’écouter son corps tout au long de la séance. Celle qui surfe depuis le début de la pandémie ajoute que ce n’est surtout pas le moment d’être casse-cou, car la situation peut réellement devenir dangereuse.
2. Avoir un bon équipement
Elles conseillent toutes les deux de se munir d’un wetsuit d’une épaisseur de 5 mm et de 4 mm pour les bras, de bottes et de gants de 7 mm, ainsi que d’une cagoule en néoprène. Ça, c’est l’équipement de base pour ne pas devenir soi-même un immense glaçon. À cela, Lauriane Castonguay ajoute des couches de laine de mérinos sous sa combinaison pour conserver le plus de chaleur possible.
Un autre truc bien connu et primordial pour les deux filles : remplir ses bottes et ses gants d’eau bouillante avant de les enfiler. « C’est un game changer. Ça te donne un bon 20 minutes d’extra où tu as du fun », estime Pénélope.
Pour protéger son visage, elle propose aussi d’enduire la peau qui n’est pas couverte d’une lotion de style vaseline. Cela permet de prévenir les irritations dues au froid, surtout si l’on se retrouve la tête submergée par mégarde.
En surfant l’hiver, il y a beaucoup plus de risques d’endommager sa planche, car il faut éviter les morceaux de glace qui défilent sur la vague. Une planche solide, qui n’est pas en fibre de verre, et à laquelle on n’a pas un trop gros attachement émotionnel, est alors recommandée.
3. Être particulièrement vigilant.e
Comme mentionné plus tôt, les morceaux de glace incarnent une vraie difficulté supplémentaire avec laquelle les surfeurs et surfeuses doivent travailler. La glace portée par le courant vient s’ajouter aux risques normaux de la baignade et peut s’avérer très dangereuse.
Pour éviter les « icebergs », les deux amies conseillent de toujours regarder loin devant pour mieux les anticiper et ainsi prévenir les blessures et les dommages matériels. Malgré cela, il arrive que certaines plaques de glace soient transparentes ou flottent légèrement sous la surface de l’eau. Le surfeur ou la surfeuse ne parvient donc parfois pas à les repérer à temps pour les éviter.
« En bas de -10 °C, -15 °C, l’eau devient de la slush et le courant est plus fort », explique Pénélope. Elle rappelle donc l’importance d’être confortable avec l’endroit, incluant le fond de l’eau, les berges et les courants où l’on décide de surfer à cette période de l’année.
« Même si on voit qu’au début de notre session, il n’y a pas de glace, ça ne veut pas dire que, vers la fin, il n’y en aura pas non plus », remarque Lauriane, qui est aussi instructrice chez KSF. Elle souligne également qu’il faut redoubler de prudence, puisqu’il y a moins de gens dans l’eau pour nous aider durant la saison froide. Il est alors impératif de surfer accompagné.e ou qu’il y ait minimalement une personne au bord de l’eau pour nous surveiller.
4. Planifier de courtes séances
L’été, Pénélope enfile spontanément son maillot, se rend à la vague, rencontre des ami.e.s et surfe pendant 5-6 h avant de retourner chez elle ou d’aller partager un barbecue avec ceux et celles qu’elle a rencontré.e.s sur la berge. L’hiver, c’est une tout autre réalité. Ses séances de surf sont planifiées et laissent beaucoup moins de place à l’impulsivité.
Se changer dans la voiture, dans la salle de bain d’un commerce à proximité ou chez soi, manger avant ou après, penser à aller aux toilettes, avoir ses clés d’auto à portée de main, etc. : ce sont quelques-uns des éléments qu’un.e surfeur ou surfeuse doit prévoir.
Dans de très bonnes conditions, Pénélope peut passer près de deux heures à surfer l’hiver. Autrement, ses séances tournent autour d’une heure ou une heure et demie, car c’est plus exigeant.
5. Poser des questions
La communauté de surf à Montréal est « tissée serrée », indiquent Lauriane et Pénélope. Il existe des groupes sur les réseaux sociaux où il est possible de contacter des surfeurs et surfeuses qui n’en sont pas à leur premier tour de rodéo et qui se feront un plaisir de partager leurs conseils. Il ne faut donc surtout pas hésiter à poser ses questions et à s’informer avant de se jeter à l’eau.
Voici quelques ressources pour rejoindre la communauté :
Même si cela peut paraître évident, Lauriane rappelle qu’il est fortement déconseillé de surfer sa première vague pendant la saison blanche. Ce sport hivernal s’adresse aux surfeurs et surfeuses expérimenté.e.s qui sont confortables sur la vague et qui connaissent son environnement.
On se voit dans l’eau?