.jpg)
5 conseils de pros pour maîtriser le « land art »
Le land art, aussi nommé « art du paysage » ou « art de la terre », est une tendance artistique contemporaine qui utilise les éléments de la nature pour créer une œuvre en extérieur.
Jeannot Rioux et Marc Walter sont deux artistes d’ici qui pratiquent cet art à leur manière. Le premier crée surtout des formes en marchant en raquettes sur la neige alors que le second est reconnu pour ses structures à base de branches recyclées.
Voici quelques-uns de leurs conseils afin de mieux apprivoiser cette forme d’art.
Observer ce qui nous entoure
Vous l’aurez vu venir : la première étape est de sortir dehors! L’inspiration peut venir de partout et une fois sur le terrain, il devient plus facile d’évaluer le site et les matières disponibles pour s’en inspirer. L’intérêt de travailler ainsi est d’être le plus respectueux ou respectueuse possible de l’environnement que l’on utilise.
Pour Marc Walter, c’est également primordial d’absorber tout ce qui se passe et de cerner ce qui éveille nos sens. C’est à partir de nos émotions que l’on pourra déterminer ce qu’on veut explorer et mettre en lumière aux yeux des autres. Comme l’explique le sculpteur, l’élément d’inspiration peut être aussi simple qu’une lumière, un son ou une ligne d’horizon.
Considérer la météo et les possibles complications naturelles
L’un des plus grands défis du land art est de composer avec le vent, la pluie, le soleil et la météo imprévisible, surtout si l’on se lance dans un projet qui s’étale sur plusieurs jours. Il faut donc prendre les risques en considération dans le processus, mais surtout s’adapter selon l’environnement et les caprices de mère Nature.
Les accidents font en quelque sorte partie du jeu et de l’expérience pour Marc Walter. « Ce type de création nous rappelle la puissance de la nature qui nous entoure, souligne-t-il. Bien que l’on s’implique à 100 % dans le processus de création, il peut être bien d’avoir un certain détachement par rapport au résultat final. »
Composer avec l’activité humaine
Il est aussi crucial de considérer le lieu dans son ensemble. Que ce soit la position du soleil, l’ombre que crée un édifice ou la lumière des lampadaires une fois la nuit tombée, tout est propice à influencer la création.
Les artistes doivent aussi tenir compte de la présence du public près des œuvres. Par exemple, Jeannot Rioux explique que certains de ses assemblages de pierres montées se doivent d’être détruits peu de temps après leur création, car ils représentent un risque pour le public. Sous l’effet du vent ou des marées, la structure pourrait s’effondrer et blesser des visiteurs ou visiteuses.
Ressentir ce lien puissant avec la nature
La création est un moment d’émotion privilégié entre l’humain et la nature. Jeannot Rioux croit que c’est l’occasion idéale d’observer notre rapport aux éléments naturels et d’ainsi comprendre notre environnement différemment. « Toutes les actions que l’on pose, même si c’est juste une trace sur une surface gelée, ont des impacts, et la nature les change et les retravaille à sa manière », estime-t-il. Selon lui, c’est en entretenant ce lien de partage et de respect avec la nature que l’on peut se rendre compte de l’importance et de l’influence des changements climatiques.
L’art de la terre permet aux gens « d’observer ce qui se passe, d’être respectueux de l’environnement et des actes que l’on y pose, de se questionner et de prendre le temps de s’informer ».
Voir la création comme un jeu
Prendre plaisir à créer est au cœur du processus artistique selon les deux artistes. L’exploration de la nature, de ce qu’elle offre et de ce qu’on peut en faire est au fondement de cette forme d’art. Que l’on crée une œuvre toute petite ou très grande, Marc Walter défend qu’il faut lui donner autant d’importance et se sentir libre de travailler les matériaux naturels sans nécessairement se soucier du résultat final. « Ce qui est important, c’est le processus qui nous a permis d’apprendre quelque chose », dit-il.
L’artiste insiste sur le fait que la création est un acte libérateur qui peut s’exprimer de manière aussi banale que de dessiner avec ses doigts dans le sable lorsqu’on est assis.e sur une plage à regarder l’horizon. Il propose « d’approcher la création comme un jeu et de se donner le droit de jouer et de reconnaître ça comme un geste valable ».
Vous avez maintenant les grandes lignes. Il ne vous reste plus qu’à vous laisser inspirer par l’espace et ses particularités au fil des saisons : créez un ange dans la neige, faites un château de sable, dispersez des feuilles au sol pour en faire un mandala… Les possibilités sont infinies. À votre tour de les imaginer!