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5 conseils de pro lorsqu’on débute en surf

Fred Dumoulin, propriétaire du Surf Shack, nous livre ses meilleures astuces.

Par
Catherine Perron
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Depuis quelques années, la popularité du surf explose. Que ce soit sur la côte est américaine, en Nouvelle-Écosse ou même sur les berges québécoises, les opportunités de se lancer à l’eau ne manquent pas pour les surfeurs et surfeuses d’ici. Toutefois, ne défie pas l’océan qui veut : au-delà des courants d’arrachement et de l’eau froide, mère Nature possède bien d’autres façons de repousser les adeptes trop téméraires.

Nous avons donc demandé à Fred Dumoulin, légende du surf sur la Côte-Nord et propriétaire de la boutique-école Surf Shack à Sept-Îles, de nous partager ses meilleurs conseils pour commencer dans ce sport, tout en déconstruisant au passage certains stéréotypes tenaces qui y sont rattachés.

Avoir l’équipement approprié

D’abord, le ou la surfeur.euse débutant.e doit sélectionner sa nouvelle planche parmi une offre étourdissante : courte ou longue, à surface solide ou en mousse? Le choix est clair selon Fred. « Les foamies (planches en mousse), je ne les conseille pas vraiment, tu n’iras pas chercher bien plus qu’un niveau intermédiaire avec ça. »

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L’idée populaire de commencer avec une petite planche est aussi à oublier. Se munir d’un longboard (d’environ huit à dix pieds), plus solide et volumineux, permet de prendre un maximum de vagues pour progresser plus rapidement. Malgré leur prix parfois élevé, ces planches sont pour la vie, en plus d’être faciles à revendre.

Côté wetsuit, on ne se casse pas la tête. « Que ce soit pour la Côte-Nord ou jusqu’à la rivière à Gatineau, quatre et trois millimètres (4/3 mm), c’est ample pour les mouvements et tu vas avoir bien assez chaud à force de nager. »

Choisir le bon spot

D’abord, il faut être conscient.e que la plupart des plages proches du Québec ne bénéficient pas de vagues constantes. « Ça dépend tout le temps de la météo, des vents, des marées, indique Fred. Certains décident qu’eux, ils viennent surfer à 11 h, puis après, ils repartent déçus quand ils s’aperçoivent que la mer est calme. »

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Tout comme Fred et ses chums, qui peuvent rouler une heure simplement pour surfer un swell de trente minutes, il importe d’être flexible et de maximiser ses chances en s’offrant le plus de jours possible pour son voyage de surf.

Le surfeur met cependant en garde les téméraires qui souhaiteraient braver de grosses lames d’eau sans être préalablement entraîné.e.s : « Les nouveaux qui vont dans le Maine, ils attendent qu’il y ait une tempête pour être certains qu’il y aura des vagues. Ils arrivent là, dans des vagues de huit pieds, mais celles-là sont pour les surfeurs expérimentés. Tu ne peux pas te pitcher là-dedans, tu vas te faire avaler tout rond. Commence par des petites vagues de deux, trois pieds. »

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Alors, sur quelle plage se lancer pour un premier surf trip? Peu importe la région choisie, deux conditions sont essentielles selon l’entrepreneur. « Quand les gens viennent me voir, à Sept-Îles, je les envoie tous sur du beach break (une plage au fond sablonneux plutôt que rocailleux), moins dangereux en cas de chute, puis avec communication par cellulaire possible, au cas où. »

Suivre un cours, peu importe son niveau

Qu’on surfe pour la toute première fois, ou la cinquantième, un cours n’est jamais un luxe. En commençant par une bonne position afin d’éviter de s’assommer avec sa propre planche (on rit, mais c’est fréquent), ou même les particularités du sol marin (roches, corail, courant d’arrachement) pour les plus avancé.e.s, il est essentiel de s’aventurer sur un nouveau break en compagnie d’une personne qui s’y connait.

« C’est pas juste les pros qui ont full le style surfeur qui vont venir faire un cours, mentionne Fred. Je reçois des enfants, des familles, c’est là où je suis rendu aussi dans ma vie. Le surf, c’est vraiment pour tout le monde. »

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Respecter les règles non écrites dans l’eau

En surf, on observe rapidement que le juste partage des rides est vital pour la communauté, autant pour favoriser le vivre-ensemble que pour éviter les collisions.

« L’étiquette de base, c’est d’attendre ton tour, une personne par vague. Ne prends pas la vague de quelqu’un qui était déjà là », explique Fred en parlant de ses expériences à Hawaï ou au Costa Rica. Dans ces eaux fréquentées, il est important de se tenir à l’écart de la ligne où d’autres rois et reines de la glisse s’apprêtent à déferler. Suffit de garder l’œil ouvert, de ne pas avoir peur de s’excuser et de demander conseil. Les surfeurs et surfeuses ne mordent pas!

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Laisser son orgueil de côté

Finalement, le plus important selon Fred, c’est de laisser tomber son idée préconçue du surf et d’accepter de se faire flusher (subir une chute rocambolesque) à maintes reprises avant de s’améliorer. « Les gens me disent : j’aurai pas trop de misère, je fais du skateboard. Apprends-moi à me lever debout sur la planche, puis après, je vais gérer. Mais, c’est pas pantoute ça! »

L’expert insiste pour dire qu’il faut conserver sa curiosité et son respect pour ce terrain de jeu qu’est l’océan. « Pour moi, la définition d’un bon surfeur, ce n’en est pas un qui va épater la galerie, qui va faire des super mouvements, qui va prendre toutes les grosses vagues. C’est un surfeur qui va toujours revenir sur la plage content. Il ne tapera pas dans l’eau parce qu’il est frustré. Il va être patient. Tu te rends compte que tu en as toujours tellement à apprendre. »

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Fred, qui ne s’assied jamais sur ses lauriers, termine par une bonne leçon d’humilité. « J’apprends à tout le monde qui est prêt à apprendre. Moi-même, j’ai fabriqué ma première planche de surf en styrofoam de chez Rona. Je n’étais pas non plus le plus grand des sportifs, mais c’est un sport de persévérance ; quelqu’un qui n’est pas persévérant, ça ne marchera pas. » Fort.e.s de ces conseils, nous vous souhaitons donc un excellent surf trip, pour progresser lentement, mais sûrement, vers d’incroyables sensations fortes!