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5 choses que j’aurais voulu savoir avant de devenir propriétaire
Comme bon nombre de milléniaux, je rêve un jour de m’acheter un condo, sans toutefois savoir si ce rêve se réalisera un jour.
Pendant que je rêvasse sur Centris, quelques personnes de mon entourage ont déjà sauté le pas, pour le meilleur et pour le pire. Je leur ai donc demandé ce qu’ils et elles auraient aimé savoir avant de passer chez le notaire.
1. Les voisins deviennent en quelque sorte des partenaires d’affaires
« C’est vraiment important de bien s’entendre avec ses voisins, car c’est beaucoup plus compliqué de déménager », précise Charlotte, qui vit au dernier étage d’un triplex. Elle s’estime heureuse que le bruit causé par son fils de deux ans ne dérange pas ses voisins, mais sait que ce n’est pas le cas pour tout le monde.
« J’ai des amis qui pensent revendre à cause de leur voisine, qui ne tolère absolument pas les enfants. »
Et plus vous aurez de voisins, plus la cohabitation sera compliquée. « Quand tu es locataire, tu ne dois dealer qu’avec un seul propriétaire. Quand tu es propriétaire, tu dois dealer avec tous les autres propriétaires de l’immeuble, explique Jérôme, qui vit dans une copropriété de huit unités. Quand l’immeuble a un problème, c’est un problème commun, donc il faut gérer toutes les personnalités des autres membres du syndicat de copropriété. »
« Quand tu achètes un condo, tu ne peux pas juste fermer ta porte et penser que tes responsabilités s’arrêtent-là, complète Julie, une voisine de Jérôme. Tu achètes un bien dont tu vas être responsable de l’entretien conjointement avec d’autres humains que tu ne connais pas. » Julie surnomme d’ailleurs « syndrome du locataire » la façon qu’ont certains copropriétaires de ne pas vouloir s’impliquer dans la gestion de l’immeuble, ce qui m’amène à mon deuxième point.
2. La gestion et l’entretien peuvent prendre énormément de temps et d’énergie
Entre les réunions de copropriété et les diverses responsabilités que peuvent endosser les membres de son syndicat, la gestion commune d’un bien immobilier peut se révéler aussi chronophage qu’énergivore.
En ce moment, son rôle de président du syndicat de copropriété demande à Jérôme de six à huit heures par semaine puisque celui-ci doit ouvrir une action en justice contre son prédécesseur, dont la gestion des finances était calamiteuse (ce qui nous ramène à mon premier point : acheter un condo, c’est dealer avec des humains que tu n’as pas choisis). Une fois ce problème réglé, Jérôme estime que la gestion des affaires courantes devrait lui prendre environ trois heures chaque semaine.
« Être membre d’un syndicat de copropriété, c’est énormément de responsabilités, et de choses que tu peux rater et qui peuvent se retourner contre toi de manière extrêmement négative », témoigne-t-il. Jérôme suit d’ailleurs actuellement des formations auprès de l’Association des Syndicats de Copropriété du Québec (ASCQ) et du Regroupement des gestionnaires et copropriétaires du Québec (RGCQ). « Ce n’est pas obligatoire, mais c’est fortement recommandé étant donné l’aspect légal du syndicat. »
Quant aux propriétaires d’une maison, ils ne sont pas en reste. Qu’ils fassent appel à des entrepreneurs ou se chargent eux-mêmes des réparations et des rénovations, ils doivent inévitablement consacrer du temps à l’entretien de leur propriété. « Tout le monde te dit qu’il y a tout le temps des travaux à faire dans une maison, mais tu ne te rends pas compte à quel point avant de devoir les faire toi-même », témoigne Anne, qui a acheté une maison ancestrale dans les Laurentides il y a deux ans et demi.
3. Vos priorités vont forcément changer
Si Anne et sa conjointe avaient une bonne idée des travaux qu’elles allaient devoir effectuer une fois emménagées dans leur maison nouvellement acquise, un chauffe-eau à remplacer en urgence les a obligées à revoir leur liste de priorités. « On ne s’attendait pas à ce que des priorités s’ajoutent comme ça. On savait qu’il faudrait changer le chauffe-eau, mais on ne pensait pas que ça arriverait si rapidement », confie-t-elle.
« Tu fais souvent une liste des choses à rénover quand tu visites une maison, mais ces priorités volent en éclat une fois que tu y vis, explique la Laurentienne d’adoption. Tu peux vivre avec une cuisine moche, mais pas avec un gros problème de plomberie ou d’électricité. »
De plus, les priorités évoluent en fonction du budget et du temps qu’on peut leur allouer. Ta décoration digne d’un tableau Pinterest risque donc de n’être qu’à un dégât d’eau de ne jamais voir le jour…
4. Anticiper les imprévus, ça coûte cher
Dans les copropriétés, le fonds d’auto assurance permet au syndicat de couvrir les franchises prévues par ses assurances. Le fonds de prévoyance, lui, permet de financer les réparations et les remplacements dans les parties communes et d’assurer la viabilité de l’immeuble. Dans les deux cas, la valeur de chaque bien détermine la quote-part de son propriétaire, c’est-à-dire son pourcentage de participation à la somme totale.
« Le fonds d’autoassurance et le fonds de prévoyance peuvent énormément augmenter les frais que tu peux avoir sur ton hypothèque. On parle de plusieurs milliers de dollars, témoigne Julie. J’aurais aimé que les agents d’immeuble soient davantage formés à ce sujet pour bien me conseiller. »
Selon la loi, le fonds d’autoassurance doit, d’ailleurs, être déjà comblé au moment où vous achetez votre unité. Un fonds de prévoyance bien garni, quant à lui, diminue les frais auxquels vous devrez faire face pour le renflouer et apporte donc de la valeur à l’immeuble. « C’est hyper important de comprendre que le fonds de prévoyance augmente la valeur de l’investissement à la revente », explique Julie.
Également important à savoir : vous ne récupérez JAMAIS l’argent versé dans ces fonds, peu importe que vous revendiez votre appartement au bout de six mois ou dix ans.
Dans le cas d’une maison, pas de copropriété, ni de quote-part à calculer, mais personne avec qui partager les frais! Prévoir un budget pour les travaux reste donc essentiel. Pour cela, Anne et sa conjointe ont abaissé leur apport de 20 000$ lors de l’achat dans le but de garder plus d’argent pour les rénovations.
Ce coussin financier est d’autant plus nécessaire que tous les dommages ne sont pas forcément bons à déclarer à un assureur. Prendre en charge les réparations soi-même peut donc se révéler une meilleure stratégie que de risquer de voir sa prime d’assurance augmenter l’année suivante. Anne a donc dû fournir 1500 $ de sa propre poche pour remplacer son chauffe-eau.
5. Certaines choses ne se détectent qu’une fois dans le logement
Enfin, malgré toutes les précautions que vous pourrez prendre en visitant l’appartement et toute l’information que vous pourrez engranger, des surprises sont toujours à prévoir.
« Notre tuyauterie fait tellement de bruit que même le voisin l’entend, raconte Charlotte. Aussi, on s’est rendu compte récemment que la ferronnerie rouillée pouvait être dangereuse pour notre balcon. » Elle ignorait également que la ville devait valider le devis du maçon chargé de refaire la façade de l’immeuble patrimonial où se trouve son condo.
Plus embêtant : l’ancienne propriétaire de la maison d’Anne avait omis de déclarer qu’un des tuyaux gelait l’hiver. « En dessous de -15° Celsius, l’eau ne circule plus dans ce tuyau. Ça demande un peu d’organisation, parce qu’une des salles de bain n’a plus d’eau. »
« Tu as beau te renseigner, l’information est complexe et les spécialistes peuvent donner des réponses différentes », conclut Yassine.