En randonnée de quelques jours, ce sont les oublis et les mauvais choix qui testent notre résilience, mais surtout, qui permettent d’offrir au groupe une bonne séance de rire malgré les péripéties. Ne pas savoir à quoi s’attendre, tel est l’attrait de l’aventure, bien sûr. Toutefois, être subjugué.e par l’air frais, les paysages montagneux surréels et le calme de la forêt, c’est d’autant plus agréable lorsque notre trip est bien pensé.
Voici ce que j’aurais aimé savoir avant de me lancer pour la première fois sur les sentiers.
Tester chaque pièce de son équipement avant de partir
D’abord, je ne partirai plus JAMAIS sans m’être suffisamment familiarisée avec chaque pièce de mon attirail. Du simple pansement à ampoule qui se décolle en quelques pas, au brûleur qui ne fonctionne plus soudainement en passant par ma nouvelle tente deux places, cela m’aurait économisé du temps et du gossage.
« Ben oui, je sais monter une tente. Toutes les pièces y sont. Ça va être ben correct ! » Disons qu’en haut de la montagne, dans la pénombre, avec les doigts gelés, en se battant avec des pôles et des moustiques en même temps, c’est moins drôle que dans mon salon.
Emporter uniquement le nécessaire côtés hygiène et bouffe
Trouver plusieurs fonctions à un objet et ne pas avoir peur de puer, ça permet de sauver davantage de poids et d’espace. Mon antisudorifique piquait la curiosité des moustiques affamés qui m’ont dévoré toute crue. Plus question d’en emmener. Une lingette de bébé est suffisante pour un petit swipe avant de se coucher. De plus, un chandail de marche et un chandail pour la nuit (conservé au sec), c’est bien en masse. Disons qu’au retour, ça ne sent certainement pas la fleur dans l’auto, mais rien ne vaut le feeling de warrior si pur d’avoir réussi en quittant avec le minimum!
Par contre, de la crème solaire, ce n’est pas du luxe, même sous le couvert des arbres. Mes « ouch » de douleur en enfilant mon sac et mon look de raton laveur grillé sans mes lunettes de soleil ont provoqué l’hilarité de mes ami.e.s à mes dépens.
Pour réduire le poids de mon sac, j’ai constaté qu’un seul pot léger pour faire bouillir l’eau et cuire la nourriture est suffisant, même à deux. J’y ajoute un petit verre de plastique pour le café ou pour réserver des aliments, ainsi qu’un ustensile trois en un, puis le tour est joué. Si vous n’êtes pas trop dédaigneux.euse en plus d’être un brin malpoli.e à table, manger ensemble dans le plat, ça se fait aussi très bien!
J’ai aussi vivement sous-estimé ma soif, malgré mes deux litres et demi par jour. Un filtre à eau est essentiel. Conseil amical pour vous éviter d’être accroupi.e.s misérablement comme moi pendant de longues minutes devant la source, pendant que les mouches noires se prennent des p’tites « croquées » : évitez le type « mini » et choisissez un filtre (à peine plus gros) qui produit un litre d’eau saine par deux minutes, au minimum.
Avoir un matelas de sol confortable
J’étais si fière de mon nouveau matelas de sol en mousse, léger, incassable, prenant si peu de place… mais beaucoup trop mince et dur. Ça a valu la peine d’investir dans un matelas gonflable, même s’il rajoute un peu de poids à mon sac. Se réveiller au son des oiseaux, c’est plus magique quand on n’a pas mal au dos.
Choisir un parcours adapté
« Douze kilomètres par jour? Ça va bien se faire ça, c’est la distance aller-retour jusqu’à l’épicerie! » Pas tout à fait, non. C’est bien différent en montant des pentes rocailleuses, à travers les racines, la boue, les hautes herbes et en traversant des cours d’eau. L’ayant appris sur le tas, en sueur et complètement vidée, c’est avec les jambes endolories et molles que je suis revenue au stationnement. Après ce premier choix peu judicieux, je m’attaque maintenant humblement à des défis plus modérés, pour m’entraîner et pour être moins grognonne avant de gravir de nouveaux sommets.
Télécharger les maps en ligne
Je n’ai jamais eu une aussi grosse frousse qu’en tournant en rond après une intersection ambiguë d’une portion d’un sentier des Laurentides lors d’un trekking entre amies. Après m’être imaginée devoir faire un feu de survie et chasser le gibier en attendant les secours avant de retrouver notre chemin, j’ai compris que les applis peuvent vraiment nous aider en nous situant sur le sentier en temps réel.
En plus de la version papier, je télécharge maintenant les cartes électroniques (gratuites) des sentiers que l’on retrouve sur des applications comme All Trails et Ondago. Leur utilisation est facilitée par la couverture cellulaire de plus en plus élargie au Québec, même en milieu sauvage. Malgré mon désir naturel de laisser cet appareil électronique de côté pour profiter de l’expérience, j’ai appris que c’est bien beau les convictions, mais que ça prend pas mal le bord quand on est quatre poules pas de tête qui s’imaginent dessiner des SOS géants pour se faire secourir par un hélicoptère.
Pour les endroits plus reculés, une balise de localisation satellite avec ou sans GPS, idéale pour les situations urgentes, est également un investissement intelligent. Juste au cas où!
Malgré tout, de ces péripéties sont nées des anecdotes légendaires à raconter. En sachant que la randonnée n’offre que des surprises, je ne m’attends à rien de moins qu’à davantage de moments noobs à chacune de mes sorties. En espérant que ces astuces vous évitent d’être la cible des moqueries de vos partenaires de rando, happy trails!