5 choses que j’ai apprises en travaillant dans un camp d’été

Il y a dix ans, je n’aurais jamais pensé que ça me manquerait autant d’être dans la nature, étant donné que je suis davantage une « fille de ville ». J’adore sortir, sentir la frénésie de la ville et même prendre le métro. Mais quand ça fait un bout de temps que je n’ai pas été en campagne ou dans le bois, je ressens un manque. J’ai besoin de me retrouver au milieu de nulle part et de profiter du calme de la nature. J’ai réalisé que j’aimais ça, des fois, me réveiller loin des voitures et du ciment de Montréal.

J’ai commencé à faire du plein air par moi-même en 2013, en même temps que j’ai commencé à travailler en camp. Quand je disais aux gens que je partais un été dans une base de plein air, ils n’en revenaient pas. J’y ai finalement passé cinq étés que je chéris encore aujourd’hui. J’y ai rencontré de belles personnes et j’ai tellement appris sur moi. Ce sont littéralement ces étés qui m’ont poussée vers mon choix d’études en loisir.

Avec la fin du printemps, je vois mes ami.e.s se préparer à partir pour leurs différents camps d’été et le tout me rend nostalgique. Je les trouve chanceux et chanceuses de pouvoir vivre ces expériences, de déconnecter pendant la période estivale.

Pendant ces moments de vie marquants, j’ai fait plusieurs apprentissages importants qui ont forgé ma personne. En voici cinq.

Le fonctionnement du corps est rempli de surprises. Je ne peux calculer le nombre de fois où j’ai pensé que mon corps me lâcherait durant mon séjour en camp, et que finalement, tout s’est bien passé. J’ai effectivement gagné beaucoup de force et d’endurance durant ces étés.

Même si j’étais extrêmement fatiguée musculairement, mon corps était encore prêt pour faire une traversée du lac à la nage, partir en randonnée ou jouer au volleyball. Durant l’été, mon corps a développé un rythme et s’est adapté en fonction de ce que je faisais. Évidemment, je ne vous dis pas de vous pousser à bout. Par contre, je vous invite à faire confiance à votre corps et à suivre votre intuition.

La première fois que je suis arrivée en camp, je me disais qu’il fallait que j’aie tout mon propre matériel et qu’il soit neuf. Heureusement, mes parents m’ont empêchée de faire tous ces achats.

C’est certain qu’il faut quelques essentiels pour avoir du fun, comme un bon coupe-vent, un maillot, un sac à dos, un sac de couchage et de bons souliers. Mais pour le reste, les camps ont souvent leur propre matériel pour les activités spécifiques (kayak, plongée en apnée, etc.) et il y a beaucoup de partage et d’entraide entre les animateurs et animatrices. Pis on va se le dire, quand on part en rando ou en camping, personne ne compare son matériel. L’important, c’est que tout le monde soit bien et c’est tout.

Dans la nature, il y a mille et une choses à faire avec un peu d’imagination. Mes premières planifications étaient remplies de jeux et d’activités; c’était le truc qui me stressait le plus quand je travaillais en camp.

Finalement, en coanimant avec des animateurs et animatrices qui sont aussi scouts, j’ai découvert qu’en réimaginant la fonction des objets ou en leur donnant une autre valeur, on peut faire beaucoup avec peu. La forêt permet de développer différentes habiletés et elle devient un grand terrain de jeu.

La chose qui me manque le plus de mes étés en camp est mon p’tit café que je prenais sur le bord du quai après avoir fait une traversée à la nage du lac. Être seule avec le silence du matin à contempler le lac calme.

Vivre dans une base de plein air est vraiment l’une des plus belles choses que j’ai faite dans ma vie. Admirer l’espace dans lequel on est et juste en profiter est une chose à laquelle j’ai accordé de l’importance bien trop tard dans ma vie.

Des fois, le quotidien en camp est tellement erratique qu’on ne prend pas le temps de juste s’arrêter. Pourtant, prendre une pause en nature est extraordinaire et nécessaire pour notre for intérieur. C’est vraiment une chance d’avoir accès à ces paysages et d’être payé.e pour en profiter.

C’est un peu cliché, mais ça reste vrai. Saisir toutes les opportunités qui nous sont offertes peut être difficile, voire même épeurant. Par contre, chacune d’entre elles nous permet d’aller plus loin et de développer de nouvelles habiletés.

C’est d’ailleurs un peu comme ça que j’ai commencé à travailler en camp. J’ai postulé pour un emploi en cuisine et mon CV est tombé dans d’autres mains. Contre toute attente, je me suis retrouvée animatrice. C’est d’ailleurs un des meilleurs choix que j’ai faits dans ma vie.

J’espère que ces cinq choses que j’ai apprises en travaillant en camp vous seront utiles et vous permettront de passer un bel été. Votre expérience sera sans doute différente de la mienne, mais j’espère qu’elle sera tout aussi enrichissante!