4 questions à une guide de la nature urbaine

Toute sa vie, Paule Mackrous a jonglé entre ville et nature. Pour cette autrice et entrepreneuse, la première n’exclut certainement pas la deuxième. Après un parcours très riche rythmé notamment par des études en histoire de l’art, un doctorat en sémiologie et un diplôme d’études professionnelles en horticulture, Paule a décidé de lancer Coeur d’Épinette, son entreprise d’ateliers en arboriculture à Montréal.

En parallèle, elle a écrit son premier guide entièrement gratuit pour se connecter à la nature urbaine. À travers dix actions, comme l’observation d’espèces de plantes et de spécimens d’arbres et la prise de notes, l’autrice propose aux habitant.e.s de milieux urbains de se créer un itinéraire dans leur propre ville afin d’être en communion avec la nature.

Dehors l’a rencontrée pour jaser avec elle des relations entre la ville et la vie sauvage.

Quel est votre rapport à la nature?

Je suis née à Montréal et j’ai toujours vécu et grandi dans des grandes villes, comme à New York, par exemple. Mais chaque été, on le passait dans la forêt. J’en garde un souvenir agréable, c’étaient des moments très importants pour moi.

En grandissant, j’ai fait de plus en plus de longues randonnées dans les bois. J’ai tout de suite développé des réflexes d’observation et de connexion très forte avec la nature. C’est pour ça que ç’a été assez facile et naturel pour moi de commencer des formations en arboriculture et en foresterie.

Comment avez-vous eu l’idée de votre guide?

Quand je vois la nature urbaine, c’est comme si elle passait sous notre radar, alors qu’elle est omniprésente et passionnante à observer. En marchant en ville, je me suis mise à la voir davantage, c’est la première chose qui m’a frappée. J’ai aussi remarqué qu’on cherche de plus en plus de façons de s’engager auprès de l’environnement. Mais pour moi, s’engager envers la nature, ce n’est pas un devoir moral. C’est une question de s’y connecter, de l’observer, de la comprendre. C’est pour ça que j’ai voulu écrire ce guide.

Et puis, je pense que ce guide tombe à pic avec la période que nous vivons. On sent un véritable attrait de la nature dans la société en raison de la pandémie.

Considérez-vous que la nature urbaine est foncièrement différente de la nature rurale?

La biodiversité en ville est très différente. On y plante des espèces d’arbres spécifiques qu’on ne voit pas nécessairement dans les milieux forestiers sauvages, puisqu’ils ne sont pas indigènes. Et puis, le fait qu’il y ait une présence humaine très forte fait que la nature évolue d’une tout autre manière. C’est un écosystème qui n’a rien à voir avec celui qu’on trouve en pleine forêt.

Il y a beaucoup de facteurs perturbateurs en ville qui vont nous déconcentrer et nous éloigner de cette connexion. C’est pour ça que je voulais aider mes lecteurs à travers ce guide, grâce à certaines actions et activités.

Vous parlez de ces actions décrites dans votre guide. Comment les avez-vous définies?

Ça a été très intuitif. Je me suis demandé : qu’est-ce qui est le fun pour moi à faire en ville pour me sentir connectée à la nature? Cette édition est celle de l’hiver, car je pense qu’il y a des activités différentes à faire pour chaque saison.

Dans l’édition hivernale, par exemple, je propose de traquer les traces d’animaux dans la neige, ce qui n’est pas applicable au printemps ou en été. Le printemps, ça sera beaucoup d’observation du monde qui s’éveille, ça va être génial aussi! C’est important de spécifier qu’il n’y a aucune théorie dans ce que j’écris. C’est vraiment centré sur mon expérience, que j’aimerais transmettre. Si les gens veulent aller plus loin, ils peuvent venir suivre mes ateliers avec Coeur d’Épinette.

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Plus que jamais, les humains sont en train de se reconnecter à la nature. Avec le climat anxiogène de cette pandémie couplée aux nombreux signes du réchauffement climatique, on sent un réel besoin de compréhension et de retour aux sources dans notre société. Ainsi, ce guide tombe à point, servant de base pour partir à l’aventure dans sa propre ville tout en appréciant les merveilles de Mère Nature.