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4 choses que j’aurais voulu savoir avant mon premier voyage en backpack

Le trip d’une vie qui laisse littéralement des traces. 

Par
François Breton-Champigny
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À 18 ans, on a la vie devant soi. Les portes de l’âge adulte s’ouvrent grand devant nous et ce sentiment de liberté nous pousse parfois à prendre des décisions de type YOLO, qui, avec du recul, nous procurent un petit rictus et fait plisser nos pattes d’oie lorsqu’on y repense une décennie plus tard.

Après une première année de cégep, mes amis et moi avons eu une idée révolutionnaire, originale et jamais tentée auparavant : partir en backpack en Europe pendant un mois comme des grands. Le plan consistait grosso modo à dormir sur le divan de connaissances pour une partie du trajet et de se démerder pour le reste.

Si ce voyage initiatique a teinté mon existence, c’est en partie en raison des apprentissages que j’en ai retirés. En voici quelques-uns.

Un sac trop gros, c’est comme pas assez

Magasin de sport populaire, moins d’une semaine avant le départ. Je n’ai toujours pas mon fidèle compagnon, aka mon backpack. Étant donné l’ampleur de la décision (c’est quand même quelque chose que je vais avoir toute ma vie et qui coûte cher pour un barista à temps partiel), je demande des conseils au vendeur sur la marque à adopter et la taille à privilégier en litrage selon mes besoins. La conversation va comme suit:

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Vendeur : Ouais, ben c’est sûr que t’es mieux d’y aller avec un peu plus de volume si t’es pour avoir une tente, ton matelas de sol, ton linge, etc.

Ma mère : Ouais, c’est vrai ça! T’es ben mieux d’avoir plus de place que pas assez! Écoute-le donc!

Moi : Bon, ok d’abord…

Et voilà. Je me ramasse avec un sac de 60 litres à plusieurs centaines de dollars en quelques minutes de pitch de vente.

Évidemment, lorsqu’on achète un tel item, c’est important de considérer l’espace nécessaire pour tout mettre son stock. Mais avoir trop d’espace, c’est comme pas assez : on finit souvent par avoir des choses en surplus et ne pas toujours bien ranger nos affaires parce qu’on a le « luxe » d’avoir de la place. Notre monture peut aussi devenir chiante à traîner si elle est trop volumineuse.

Avec du recul, j’aurais pu baisser le litrage et mieux organiser mon équipement afin d’être plus léger et agile sans pour autant compromettre l’espace nécessaire pour avoir une bonne expérience. Mais que voulez-vous : le peer pressure de ma mère est plus puissant qu’un mal de dos de quelques semaines.

Payer un peu plus pour une tente plus grande, c’est oui

Fun fact : il y a assurément eu quelque chose dans l’eau sherbrookoise au tournant des années 90 qui a fait en sorte que les jeunes garçons ont eu une poussée de croissance hors de l’ordinaire. Dans ma gang d’amis de Sherbrooke, je suis dans la grandeur moyenne, voire même un peu plus petit, et je fais 6’2.

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Au moment d’acheter notre tente pour le voyage, mon ami Max (6’3) et moi avons décidé de séparer la facture en deux et de faire une garde partagée de notre maison en toile après le trip pour amortir un peu les dépenses. Pour ce faire, on a opté pour une tente deux places moyen de gamme.

Dire qu’on a fait le saut la première fois qu’on l’a montée serait un euphémisme. L’espace était tellement exigu qu’on devait dormir pieds à tête en se tournant chacun de notre côté pour ne pas avoir le gros orteil (et les odeurs qui viennent avec après une journée au soleil) dans le visage. Mettons qu’après un mois comme ça, je me suis rendu compte que je ne serais jamais podiatre…

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Morale de cette histoire : débourser un peu plus pour une tente trois places n’aurait pas fait de tort.

Prendre le temps de bien ranger son stock, c’est payant

Quoi de plus énervant que de chercher sa brosse à dents ou son déodorant à la frontale dans le chaos d’un sac mal rangé après une grosse journée de marche? Pas grand-chose.

Je parlais du « luxe » d’avoir un sac plus grand plus haut et des contre-coups que ça peut engendrer. Eh bien, j’ai découvert un nouveau syndrome pendant ma première aventure : la paresse du backpacker peu expérimenté. On le reconnaît par une façon beaucoup trop désinvolte de tout garrocher dans son sac en vitesse sans prendre le temps de se rappeler où on met les choses ou de se demander si ç’a du sens qu’elles se trouvent là. Le tout est suivi d’une crise de nerfs exagérée quand vient le temps de se préparer pour la nuit.

En d’autres mots : prendre le petit 10 minutes de plus pour bien organiser son espace avant de partir pour la journée, ça vaut clairement la peine.

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Slacker sur la bouffe en canne

Si je voulais être poétique, je dirais qu’on s’était donné comme objectif d’avoir un voyage sous le thème de la frugalité. Mais si je suis honnête, on n’avait juste pas beaucoup d’argent et économiser le plus possible sur la nourriture devenait un défi quotidien qu’on prenait un malin plaisir à relever.

C’est dans cette optique qu’on laissait bien souvent de côté les fondues au fromage suisses ou les pizzas italiennes pour se rabattre sur la vulgaire bouffe en conserve. Un repas typique était constitué d’une canne de thon, de maïs, d’haricots et d’un petit bout de fromage et de pain pour sustenter notre envie de flauber une paie dans un restaurant alléchant.

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Pourquoi c’est une mauvaise idée d’axer sa « stratégie culinaire » sur les cannes? D’une part, on se tanne TRÈS rapidement d’un régime qui se base sur des aliments tenant dans une boîte de métal. D’autre part, c’est lourd en petit Jésus dans un sac à dos à long terme et ça prend une place considérable qui pourrait de toute évidence servir à quelque chose de plus utile.

Mon conseil : vaut mieux essayer d’économiser en mangeant des aliments en rabais dans les épiceries ou dans les marchés que de se faire suer à transporter ces infâmes cannes. Votre estomac et votre doc vous remercieront.

En espérant que ces conseils vous inspireront à ne pas faire comme moi, mais à considérer un voyage en backpack tout de même. Ça marque une vie, je vous le garantis.