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4 choses à savoir sur l’hiver des animaux
Ça y est. L’Halloween est derrière nous. Ce qui veut dire que la lente descente vers l’hiver peut s’amorcer.
Si cette période de l’année est synonyme de ralentissement pour beaucoup d’entre nous, il en est de même pour nos amis les animaux, qui s’y préparent du mieux qu’ils le peuvent.
Naturaliste pour l’organisme GUEPE, Anaïs Pouchkareff nous explique tout sur l’hiver des animaux de la région, de l’ours noir à la grenouille en passant par l’écureuil et la mouffette.
Hibernation ou hivernation?
« Selon l’espèce, les animaux ont des comportements différents pendant l’hiver, explique la spécialiste. Il y a ceux qui hibernent, c’est-à-dire qui entrent dans une sorte de coma. Leur rythme cardiaque baisse drastiquement, tout comme leur respiration. Si on touche un animal en pleine hibernation, il est tout froid. »
«Il y a moins de nourriture à disposition et donc se mettre dans ce semi-coma permet à l’animal de ne pas dépenser d’énergie.»
Le but de cet état est de consommer le moins d’énergie possible pendant l’hiver. « Il y a moins de nourriture à disposition et donc se mettre dans ce semi-coma permet à l’animal de ne pas dépenser d’énergie. S’il se mettait à chercher de la nourriture, il dépenserait plus d’énergie qu’il n’en recevrait. »
Parmi les espèces qui hibernent, on retrouve le tamia rayé, qui se creuse un terrier sous le sol pour dormir au chaud. Il y a aussi la chauve-souris, la grenouille ou encore la marmotte. Et l’ours dans tout ça? Eh bien non. Malgré ce que la très grande majorité des gens pense, ce gros mammifère poilu n’en fait pas partie.
Pendant l’hiver, l’ours noir du Québec rentre plutôt dans un état d’hivernation, soit de sommeil hivernal. « La différence se trouve sur le plan de la respiration et du rythme cardiaque, indique Anaïs Pouchkareff. En effet, on parle de sommeil, car il respire plus lentement pendant l’hivernation, certes, mais c’est vraiment un état de repos. La femelle doit mettre bas pendant l’hiver, donc c’est pour ça qu’elle n’hiberne pas. Le mâle n’hiberne pas non plus totalement. Il rentre vraiment juste dans un sommeil très profond pendant l’hiver. »
En plus de cette espèce, on retrouve le raton-laveur et la mouffette, qui font eux aussi un gros dodo pendant la saison froide.
Animaux actifs = grosses réserves
L’écureuil, le castor, la mésange… Autant de petits malins qui ont prévu le coup. En effet, ces espèces passent l’automne à préparer leur casse-croûte de l’hiver qui suivra. Pendant la saison froide, ils n’auront donc pas besoin de dormir.
« L’écureuil cache des noix partout avant qu’il fasse trop froid, explique la naturaliste. Il les stocke dans un ancien nid d’oiseau ou dans le trou d’un tronc. Il fait aussi sécher des champignons pendant l’automne pour les manger pendant la saison suivante. »
De son côté, le castor est tout aussi prévoyant. Avant que les lacs ne soient gelés, il plante un tronc dans l’eau. Pendant l’hiver, quand il n’y aura plus rien à manger sur les arbres, son plat surgelé l’attendra… sous la glace! Il pourra ainsi creuser dans le lac et y manger les feuilles et les branches du tronc qu’il a caché.
Les hivers plus doux perturbent l’hibernation et le sommeil hivernal
Si aucune étude quantitative ne le prouve pour l’instant, on peut imaginer que le réchauffement climatique perturbera un jour l’hibernation des animaux. En effet, « les hivers plus doux sont mauvais pour l’hibernation et le sommeil hivernal des espèces, affirme Anaïs Pouchkareff. Les animaux vont tout de même rentrer dans un état d’hibernation, car c’est physiologique, c’est lié à leur organisme. Par contre, ils vont dormir moins longtemps et se réveiller plus souvent. Ça risque de beaucoup les affaiblir. »
Normalement, un animal hiberne par période de plus ou moins vingt jours. Au bout de ce moment, il se réveille, urine et s’hydrate. Ensuite, il se replonge dans son hibernation ou son sommeil hivernal. « Si l’hiver n’est pas assez froid, l’animal se réveillera environ tous les cinq jours. C’est vraiment problématique parce que des réveils trop fréquents demandent beaucoup d’énergie à l’animal. C’est pour ça qu’à la sortie d’un hiver très doux, les animaux qui hivernent ou hibernent sont souvent très maigres, plus que la normale », déplore l’experte.
Un popsicle à la grenouille, quelqu’un?
«On peut dire de la grenouille qu’elle est vraiment en mort clinique pendant l’hiver. Pendant toute la saison, son cœur arrête de battre.»
Parmi les animaux qui hibernent réellement, il y a la grenouille. Et on peut dire que celle-ci ne fait pas les choses à moitié. Pendant tout l’hiver, cette espèce se transforme littéralement en glaçon pour passer la saison. « On peut dire de la grenouille qu’elle est vraiment en mort clinique pendant l’hiver, explique Anaïs Pouchkareff. Pendant toute la saison, son cœur arrête de battre. Les tortues et les couleuvres font exactement la même chose. »
Amoureux et amoureuses de la faune, rassurez-vous. Ce n’est pas parce que la saison froide bat son plein que vous ne pourrez pas observer d’animaux. Autant d’espèces actives que certains animaux en pause de leur hibernation sont visibles dans les forêts et parcs du Québec.
Mais la naturaliste insiste : ne nourrissez jamais les animaux sauvages. « Vous pensez peut-être bien faire, car c’est l’hiver et vous voulez les aider, mais c’est très mauvais pour eux. Ils ont un régime alimentaire bien particulier selon la saison et cela pourrait vraiment perturber leur système digestif, jusqu’à entraîner leur mort pour certains », souligne-t-elle.
Morale de cette histoire : l’hiver, c’est fait pour relaxer, qu’on soit une grenouille, un ours ou un être humain.