Ça nous est tous déjà arrivé de devoir payer trop cher pour quelque chose qui ne nous tente pas: pour assister à un mariage, aller dans un resto haut de gamme ou cotiser pour un cadeau. On se sent mal de dire non parce qu’on a peur de passer pour un cheap.

Aujourd’hui, je vous dis comment le faire et ainsi vous débarrasser enfin de votre honte d’être cheap!

Dans la pyramide des besoins de Maslow, le besoin d’appartenance et d’amour est primordial. Se sentir accepté par les autres n’est pas un caprice, c’est un réel besoin.

Et c’est pour ça que c’est aussi difficile de s’affirmer lorsqu’on essaie de dire à nos amis qu’une dépense ne fait pas notre affaire. Depuis que j’ai lâché ma job d’actuaire et que je vis sous le seuil de la pauvreté, j’ai souvent dû justifier mon minimalisme.

Voici des techniques pour le faire et pour que ça passe comme dans du beurre.

«Mais… c’est un peu trop cher pour ce que c’est, non?» Presque toutes les fois où j’ai prononcé ces mots, la réaction fut «ouin, peut-être un peu».

La loi de l’offre est la demande est très simple: des gens trouvent quelque chose qui coûte le prix qu’ils sont prêts à payer alors ils l’achètent. Lorsque peu de gens sont attirés par ce prix, le fabricant ou le commerçant va finir par le baisser jusqu’à ce qu’il obtienne un équilibre intéressant pour les acheteurs.

«Ça ne vaut pas ça pour moi» est une réponse tout à fait acceptable lorsque tous vos amis passent un commentaire sur votre vieux téléphone et se demandent pourquoi vous n’en avez pas un plus récent.

Et si on vous traite de cheap, vous avez juste à dire «oui». Vous verrez à quel point les gens sont impuissants lorsque vous vous assumez simplement en tant que cheap.

Leurs arguments tournent souvent autour de la honte et de la culpabilité, mais si vous n’en avez aucune, ils ne peuvent pas vous atteindre! Le cheap assumé, il est invincible! Mouhahaha!

Je me souviendrai toujours de la fête d’un de mes amis actuaires. Durant les festivités, on est venu me dire: «Hey finalement le cadeau que j’ai choisi, ce sont des boutons de manchettes vraiment nice à 400$, comme on est trois dessus, faut que tu nous donnes 133$.»

Oui. Je sais. C’est totalement ridicule de payer ce montant-là pour deux petits morceaux en métal qui servent à remplacer des boutons à 5 cennes, mais que voulez-vous, les gens riches retirent du plaisir à se péter les bretelles en se croyant supérieur aux plébéiens qui ne peuvent pas se les procurer.

Bref, c’est complètement stupide. Heureusement, je m’en viens pas pire pour négocier des situations délicates. Alors j’ai utilisé mes conseils #1 et #2: démontrer que la dépense est absurde tout en spécifiant que c’est en dehors de mon budget.

«Man, j’ai pas 133$ à cracher en général dans la vie. Vous le savez. Vous auriez dû me consulter avant. Et jamais je l’aurais droppé pour des boutons de manchettes. Avec vos salaires, êtes-vous vraiment en train de me demander de cotiser pour ce luxe ridicule quand c’est du petit change pour vous?»

Lorsque c’est un fait qu’on ne peut pas se le permettre ou qu’une dépense est farfelue ou inutile, les gens ne peuvent pas nous contredire. Oui, ça demande d’exposer notre vulnérabilité financière, mais les faits sont des faits et battent toujours tout. D’ailleurs, les faits seraient l’arme ultime à roche-papier-ciseaux!

La vérité, c’est qu’être économe est de moins en moins tabou, même que c’est tendance. Évidemment, il y a le gros bon sens et être cheap au point de contourner la moralité, ce n’est pas la même affaire et ça demeure un gros non.

Une des façons qu’on peut démontrer de l’ouverture lorsqu’on se fait accoster pour une dépense qu’on trouve ridicule ou inaccessible, c’est simplement de suggérer d’autres options.

Une chose qu’on doit faire lorsque nous sommes la pluie qui tombe sur la parade, c’est d’irriter les autres le moins possible. La solution: leur fournir des parapluies.

Par exemple, mes amis actuaires, avec leurs enfants, sortent vraiment moins souvent que moi qui passe ma vie dans les bars. S’ils veulent aller dans un resto fancy la fois qu’ils sortent dans le mois, je serais vraiment égoïste de m’y opposer. Ce que j’ai suggéré dans le passé, c’est que je vais les rejoindre au bar après le souper.

En offrant d’autres solutions, être cheap n’est plus seulement à propos de sa petite personne et de son portefeuille, ça devient une façon d’accommoder tout le monde à ses valeurs ou ses limites.

C’est ainsi qu’on peut être cheap au grand jour et s’évader de dépenses qu’on considère ridicules. Ainsi, vous pouvez garder votre argent pour le dépenser à des endroits importants… comme sur le fast-food!