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3 idées pour réduire les inégalités causées par la COVID-19

Ça presse.

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Je sais qu’habituellement, je réponds à des questions que les gens se posent, mais je dois faire une exception aujourd’hui. Cette fois-ci, c’est personnel.

On nous le dit depuis un an: la pandémie a accentué les inégalités économiques. Les riches sont plus riches, les pauvres sont plus pauvres.

Le sujet passe de temps en temps dans les journaux. Certains d’entre nous vont se choquer, mais la plupart du temps, le problème s’évapore dans l’indifférence quasi totale. Et certains de nos politiciens nous hypnotisent à coups de phrases creuses travaillées par les firmes de communication (payées chèrement avec l’argent des contribuables) qu’il ne faut pas s’inquiéter, tout va bien, continuez à dépenser, payez vos impôts et bien sûr, votez pour nous à la prochaine élection.

Le problème n’est plus du tout abstrait.

Qu’est-ce qu’on leur répond? Rien, car on est trop occupé à magasiner un chalet, à dépenser, à payer nos impôts et à voter pour eux en se disant que ce sont les moins pires de la gang. Et en plus, t’sais, le problème est tellement gros, tellement abstrait, qu’est-ce que tu veux que je fasse?

Mais le problème n’est plus du tout abstrait.

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Question urgente = réponse urgente

Voyez-vous, la pandémie a créé deux nouvelles classes de travailleurs: ceux qui peuvent travailler à distance ou qui sont essentiels et les autres.

Les premiers ont travaillé plus d’heures que jamais, ont vendu leur condo de Montréal en faisant 50 000$, 75 000$ ou 100 000$ de profit, ont remboursé plus rapidement certaines de leurs dettes de consommation et ils ont cotisé à leur REER pour avoir un maximum de remboursement d’impôt. C’est tellement vrai qu’il y a pour plus de 100 milliards de dollars en épargne qui se sont accumulés depuis le début de la pandémie. On est content pour eux!

Il y a les gagnants de la pandémie (j’en fais partie) et les malchanceux.

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Les deuxièmes sont sur la PCU, doivent peut-être en rembourser une partie, se demandent à quel moment ils vont pouvoir retourner au travail et ont probablement payé les dépenses d’épicerie du mois sur leur carte de crédit. Plusieurs ont même dû utiliser les services des banques alimentaires. On a une petite pensée pour eux… mais on n’aimerait pas ça être à leur place.

Il y a les gagnants de la pandémie (j’en fais partie) et les malchanceux.

Une fois la COVID-19 «derrière» nous, qu’est-ce qui va se passer avec ceux qui se sont appauvris pendant la pandémie? Ça va leur prendre combien de temps avant de rembourser leurs dettes d’impôt causées par le flou autour de la PCU? Et qu’est-ce qui va se passer avec tous les restaurateurs, les gyms et les commerces de détail qui ont fait faillite à cause des restrictions?

Qu’est-ce que le gouvernement va faire pour aider ces personnes?

Voici mes suggestions concrètes:

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1- La gratuité scolaire pour changer de carrière

Fort probable que certaines personnes voudront réorienter leur carrière après la COVID-19… mais avec quel argent?

Fort probable que certaines personnes voudront réorienter leur carrière après la COVID-19… mais avec quel argent? Aussi, ces personnes pourront-elles se permettre de ne pas travailler pour retourner sur les bancs (virtuels ou non) d’école?

Cette gratuité scolaire pourrait prendre la forme d’une gratuité directe (sûrement trop simple pour le système…) ou avoir recours au système des prêts et bourses. Les personnes qui ont reçu la PCU pourraient être automatiquement éligibles au programme. Les programmes de formation avec un manque élevé de travailleurs seraient inclus dans cette gratuité en passant de la formation professionnelle au certificat universitaire.

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D’ailleurs, François Legault a invité les gens ayant perdu leur emploi durant la pandémie à aller étudier en informatique… mais est-ce que ces futurs étudiants auront l’argent nécessaire pour se réorienter?

2- Alléger les règles du REEP

Le régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP) permet aux gens d’utiliser une partie de leur REER (jusqu’à 20 000$, soit 10 000$ par année) pour retourner aux études. Bien sûr, il faut avoir de l’argent dans un REER (malheureusement, ce n’est pas donné à tout le monde). Mais le gouvernement pourrait modifier deux éléments du programme pour le rendre plus accessible:

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– Il pourrait permettre aux gens d’utiliser le REEP pour des études à temps partiel. Actuellement, c’est possible seulement pour des études à temps plein (sauf si vous êtes atteints d’une déficience).

– Il pourrait augmenter la durée de remboursement sur 15 ans (comme le Régime d’accession à la propriété – RAP) au lieu de 10 ans. De cette façon, ça diminue le montant du remboursement à effectuer chaque année.

3- Transformer les dettes d’impôt de l’Agence du Revenu du Canada liées à la PCU en opportunité de carrière

Le gouvernement fédéral a prévenu les gens dès le début que la PCU est un revenu imposable et qu’ils doivent se préparer à payer de l’impôt en mettant de l’argent de côté à cet effet.

C’est une blague, non?

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Pensez-vous vraiment que les gens ont mis l’argent qu’il fallait de côté? Cet argent a sûrement servi à payer des dépenses plus urgentes.

Un boulet financier de plus à traîner pendant plusieurs années pour certains.

Bref, ça va faire mal quand ces personnes devront payer de l’impôt en avril ou mai. Si ces personnes n’ont pas encore retrouvé d’emploi à cause des mesures de confinement, elles vont payer leurs dettes d’impôt avec quel argent? Parce que même si le gouvernement fédéral a confirmé que les contribuables concernés n’auront pas à payer d’intérêt avant avril 2022, cette dette doit quand même être remboursée! Un boulet financier de plus à traîner pendant plusieurs années pour certains.

Si l’intention du gouvernement fédéral est d’aider ces Canadiennes et Canadiens, il devrait leur offrir un congé de remboursement sur cette dette d’impôt lorsque les personnes s’inscrivent dans un programme de formation scolaire reconnu pour changer de carrière ou pour acquérir de nouvelles compétences leur permettant de retourner sur le marché de l’emploi plus rapidement.

Sinon, quelle est l’alternative du gouvernement? Les harceler pour qu’ils remboursent leurs dettes d’impôt… avec quel argent?

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En appliquant mes suggestions #1 et #2, ce programme d’aide serait d’autant plus efficace. Lorsque la personne termine le programme de formation, la dette redevient alors remboursable, mais sur une période de 10 ans (comme la version actuelle de REEP) ou 15 ans (comme la durée de remboursement d’un RAP). La logique, c’est qu’avec un nouvel emploi plus payant, il sera plus facile pour ces personnes de rembourser leur dette d’impôt.

Sinon, quelle est l’alternative du gouvernement? Les harceler pour qu’ils remboursent leurs dettes d’impôt… avec quel argent?

Ces suggestions ne sont pas parfaites et requièrent un miracle pour que les gouvernements fédéral et provincial agissent rapidement (ouf…), mais je préférais lancer des idées qui pourraient aider concrètement des gens dans le besoin.

Peut-être que cette bouteille à la mer se rendra aux bonnes personnes en cette période de tempête qui ne semble pas vouloir s’essouffler de sitôt.

Madame Bidou

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CC Ministre des Finances du Québec
CC Ministre des Finances du Canada

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