On oublie trop souvent que donner la vie, c’est aussi donner des petits-enfants à nos parents. Ceux qui nous ont élevés découvrent un nouveau rôle et une nouvelle façon d’aimer. C’est magnifique à voir.
Mais si vous trouvez également ça intense, ne vous en faites pas, vous n’êtes pas seul.e.
Devenir parents sous le regard de nos propres parents, c’est beaucoup. Surtout quand on a l’impression que les mots « limites », « respect » et « consentement » n’existaient pas à leur époque.
Malgré leur tendresse et leur bonne volonté, voici 10 phrases que je ne veux plus jamais entendre sortir de la bouche de mes parents et beaux-parents.
1. T’as un gros appétit, toi!
J’ai grandi à une époque où on ne se gênait pas pour commenter le corps des enfants. Aussi loin que je me souvienne, ma mère et mon pédiatre s’en donnaient à cœur joie pour plaisanter à propos de mon corps et de ma façon de manger, quand ils ne me mettaient pas carrément au régime.
Aujourd’hui, on sait que les commentaires sur le poids et l’apparence des enfants font des dommages, alors hors de question que je laisse le moindre boomer body-shamer mes enfants. Surtout pas mes propres parents!
2. Finis ton assiette! Tu n’as que la peau sur les os.
Je répète : les remarques sur le corps et l’alimentation, ça ne passe pas. Ils n’ont plus faim pour la croustade de grand-maman, alors grand-maman sera bien gentille de ne pas les gaver de force. Vous voyez peut-être vos petits-enfants tous les dimanches, mais c’est nous, les parents, qui avons un portrait global de leur alimentation et de leur croissance.
S’il y a bien une chose que je veux transmettre à mes enfants, c’est d’avoir confiance en eux et d’écouter leur corps.
3. Tu devrais lui mettre un bonnet, il va prendre froid.
C’est quoi, l’affaire, avec les grands-parents et les petites laines? Peu importe la saison ou la température, on dirait que les aînés vivent dans la terreur constante que leurs petits-enfants meurent frigorifiés.
Prenez un grand respire. À moins que ce soit la crise du verglas prise 2 ou qu’ils viennent littéralement de sortir du ventre de leur mère, les enfants et les bébés n’ont pas besoin de porter un bonnet en tout temps. Et, en passant, leur mettre un bonnet pour dormir, c’est dangereux.
4. T’as dormi avec des oreillers dans ta bassinette dès ta naissance, pis t’en es pas morte.
Ben oui, pis tes parents à toi soufflaient leur fumée de cigarette dans ton berceau et les sièges d’auto n’existaient pas.
On a survécu à nos époques respectives, tant mieux pour nous! Même si nos générations méritent une belle médaille, aujourd’hui, on connaît mieux les facteurs de risques pour la mort subite du nourrisson, et il n’y a absolument aucune raison d’aller contre les recommandations officielles.
5. Tu nous laisses jamais garder!
Je sais que ça part d’une bonne intention, mais par pitié, arrêtez de réclamer et d’essayer de nous faire culpabiliser. Peut-être qu’on n’est pas prêts, peut-être que c’est notre enfant qui n’est pas prêt, peut-être qu’on sait que vous n’avez aucune intention de respecter nos consignes, peut-être qu’on a juste le goût de profiter encore un peu de nos nuits en famille…
Peu importe nos raisons, vous devez les respecter.
6. C’est juste une petite photo sur Facebook…
Dans votre esprit, c’est juste une petite photo mignonne partagée avec les amis du cours de yoga senior, mais pour nous, ce sont des enjeux de cybersécurité, d’intelligence artificielle et de droit à l’image qui vous passent 3 pieds au-dessus de la tête.
Même si vous trouvez qu’on exagère, n’insistez pas et retirez ladite photo. Vos amis du yoga devraient survivre.
7. Ne le dis pas à papa et maman…
Cette phrase est non seulement irrespectueuse, mais aussi terriblement dangereuse.
C’est cute, la complicité entre enfants et grands-parents, mais ce n’est pas une raison pour leur apprendre à mentir, dévaluer l’autorité parentale, et créer la confusion parmi les gens en qui ils peuvent avoir confiance.
8. Sois gentil, donne-moi un bec!
Je sais, je sais, un bec de mes bébés, c’est la meilleure chose du monde, mais ce n’est pas une assez bonne raison pour ignorer leur consentement.
Les enfants doivent apprendre qu’ils et elles sont les seul.e.s maîtres de leur corps. Dire oui pour un baiser alors qu’on n’en a pas envie, ça n’a rien à voir avec le fait d’être « gentil ».
9. Arrête de pleurer
Dans votre temps, on trouvait ça important d’être sage et de refouler ses émotions. Surprise! À c’t’heure, on est tous complètement fuckés. Et si on essayait la bienveillance et l’empathie, pour la prochaine génération?
Profitez de votre rôle privilégié de grands-parents pour écouter, comprendre et cajoler.
10. Elle est si mignonne, ma jolie petite fleur! / Qu’est-ce qu’il est fort, ce grand garçon!
Les stéréotypes de genre ont fait leur temps.
En 2025, on peut changer de disque et varier un peu les compliments. Les petites filles ont aussi besoin d’entendre qu’elles sont fortes, et les petits garçons pourraient bénéficier de quelques paroles douces.
Grands-parents de tous âges et de tous horizons, répétez après moi :
« J’ai élevé des enfants, mais ça ne fait pas de moi un.e expert.e en éducation. »
« Je respecte les limites de mes enfants par rapport à mes petits-enfants, même si ça ne fait pas mon affaire. »
« Les enfants de mes enfants ne sont pas mes enfants. C’est à leur tour d’être parents, et je dois les soutenir. »
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