.jpg)
10 erreurs classiques de premier acheteur, selon un courtier immobilier
Passer de locataire à propriétaire, c’est pas rien. Mais même si le processus est enivrant et nous donne l’impression de passer maître dans l’adulting, gare à certaines erreurs qui pourraient s’avérer coûteuses. C’est pour ça que j’ai demandé à Benoit Longpré, courtier immobilier chez Re/Max Actif, de dresser une liste des pièges à éviter quand on achète sa première propriété.
#1. Ne pas obtenir de préautorisation bancaire
Dans le marché actuel, où plusieurs acheteurs font une offre sur une même propriété, le fait d’avoir obtenu une autorisation de financement préalable peut faire toute la différence, indique Benoit Longpré.
« Autant ça évitera à l’acheteur d’être déçu s’il ne passe pas au financement, autant ça pourra lui permettre de se démarquer en cas d’offres multiple, dit-il. Quand je représente un vendeur, s’il y a plusieurs offres et qu’un acheteur a déjà obtenu son financement, c’est clair qu’on a un préjugé favorable parce que cette étape est déjà réalisée. »
#2. Acheter au-delà de ses moyens
Dans le même ordre d’idées, si la banque vous accorde un financement d’un certain montant, cela ne signifie pas qu’il faut acheter une propriété de cette valeur.
« La préautorisation, c’est le montant maximal auquel on peut acquérir une maison, note Benoit Longpré. Mais si ça te tente de manger un steak de temps en temps, c’est préférable de ne pas investir toute sa marge de manœuvre financière dans son paiement hypothécaire. »
#3. Attendre d’avoir épargné une mise de fonds de 20%
C’est sûr que de ne pas avoir à payer l’assurance de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL) parce qu’on dispose d’une mise de fonds suffisante est tentant ; mais avec la flambée du prix des résidences des dernières années, il devient de plus en plus difficile de réunir la somme.
« Depuis 2020, en Montérégie, par exemple, le prix moyen de la maison a augmenté de 220 000$, indique Benoit Longpré. Entre 2024 et juin 2025, c’est une hausse de 45 000$. »
« Donc, si on préfère attendre d’avoir une mise de fonds de 20% avant d’acheter, c’est du temps qu’on perd parce que le prix des maisons continue de grimper », renchérit-il.
« À moins d’être capable de mettre 50 000$ de plus de côté en un an, il est préférable d’acheter avec une mise de fonds plus petite et de commencer à payer une hypothèque. Parce que tout le temps où tu paies un loyer, c’est de l’argent qui ne te revient pas. »
#4. Se laisser emporter par une surenchère
Avec les offres multiples, il est tentant de surenchérir sur le prix demandé pour mettre la main sur la propriété. Attention, toutefois à ne pas dépenser trop pour une maison qui n’en vaut pas le prix.
« La surenchère peut être un moment très émotif, reconnaît le courtier immobilier. Pour le vendeur, c’est plaisant, mais comme courtier immobilier, je rappelle à mes acheteurs que la valeur marchande de la propriété ne sera peut-être pas au niveau du prix payé avant plusieurs années. »
#5. Oublier les dépenses qui viennent avec la propriété
Déménager dans une propriété qu’on vient d’acheter, ça coûte cher : taxe de bienvenue, frais de notaire, frais de déménagement, menus travaux à effectuer pour bien s’installer dans son nid…
« Quand on acquiert une propriété, il y a toujours de petits touch up à faire, on voudra peut-être acheter les meubles… il faut penser à tout ça pour ne pas être pris à la gorge financièrement », rappelle le courtier immobilier.
C’est sans compter les dépenses mensuelles à prévoir, comme les assurances, l’Internet et l’électricité… parce qu’elle était peut-être incluse dans votre loyer, mais maintenant, c’est à vous de la payer!
#6. Focaliser sur l’apparence de la maison
« On n’achète pas une propriété parce qu’on est tombé en amour avec le luminaire de la cuisine, illustre le courtier immobilier. Ça se retrouve sur Amazon ou en magasin. Il faut plutôt regarder l’ossature de la maison, l’état de sa toiture et la localisation de la propriété; c’est le plus important. Une maison, ça se met à notre goût au fil des années, mais si elle a besoin de travaux majeurs, ce n’est peut-être pas l’achat le plus judicieux. »
Benoit Longpré insiste davantage sur la localisation de la propriété.
« Tu peux rénover la maison de fond en comble, changer la cuisine, les fenêtres, réaménager la cour… Mais tu ne peux pas déménager une maison », dit-il.
Ainsi, il est préférable de circonscrire ses recherches à des quartiers où on sait que la qualité de vie est intéressante.
#7. Ne pas faire inspecter la propriété
Erreur de débutant : « Il y a toujours des défauts sur une propriété, souligne Benoit Longpré. C’est important de la faire inspecter par un professionnel et d’être présent lors de cette inspection. »
Ne pas procéder à cette étape importante ferait de vous un acheteur négligent et réduirait largement vos recours en cas de pépin.
#8. ou la faire inspecter par quelqu’un de non-qualifié
Vous pourriez aussi être tenté de faire une visite en compagnie d’un proche qui travaille en construction ou qui a déjà acquis une ou plusieurs propriétés, mais cela ne remplace pas le travail d’un inspecteur formé et qualifié.
« Même si votre mononcle est charpentier-menuisier, il n’a pas les assurances responsabilités d’un inspecteur en bâtiment, rappelle Benoit Longpré. Aussi, si l’inspection a lieu après le dépôt de l’offre d’achat, ton oncle ne peut pas te signer un papier qui te permettrait de te désister. »
#9. Ne pas consulter les règlements municipaux
Vous avez déniché la résidence de vos rêves. Elle est un peu petite, mais qu’importe, vous pourriez y bâtir une rallonge. Ou bien faire creuser une piscine tout près de la clôture…
« Si vous voulez rénover, regardez d’abord les règlements municipaux pour voir ce qu’il est permis de faire, suggère Benoit Longpré. Si vous achetez et qu’ensuite, vous réalisez que vous ne pourrez pas concrétiser votre projet, vous êtes mal pris. »
#10. Ne pas bien s’entourer
Bon, peut-être que Benoit Longpré prêche pour sa paroisse en plaidant pour un accompagnement lors du processus d’achat. C’est surtout pour s’assurer que vos intérêts soient bien représentés et pour éviter des angles morts qui pourraient vous faire regretter votre choix.
Le courtier qui représente les vendeurs peut vous conseiller et répondre à vos questions, mais il veillera d’abord aux intérêts de ses clients.
Sachez par ailleurs que vous pouvez être représenté-e par un courtier même si le vendeur vend sa propriété par lui-même. « C’est votre droit d’avoir un courtier », explique le professionnel de l’immobilier.
C’est bon à savoir. Maintenant que la période folle du déménagement est passée, soyez à l’affût : qui sait si plutôt que de renouveler votre bail pour juillet prochain, vous ne signerez pas un prêt hypothécaire!
Identifiez-vous! (c’est gratuit)
Soyez le premier à commenter!