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10 comptines pour enfants qui sont plus trash que vous pensez

Savez-vous vraiment ce que vous chantez à vos enfants?

Par
Christian Letendre
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Ma fille a trois ans et elle est obsédée par les comptines. Il y a donc constamment une playlist de ritournelles accrocheuses à deux accords qui roule chez nous.

Et à force de les entendre, je me suis rendu compte qu’elles ont souvent des paroles un peu absurdes qui semblent sorties de nulle part. J’ai donc demandé à mon vieux chum Wikipédia de m’aider à y voir plus clair. Vous dire à quel point j’étais pas prêt pour ce qui m’attendait.

Parce que sous leurs airs innocents, beaucoup de comptines cachent des messages qui, comment dire, ne conviennent pas tout à fait à un enfant qui pense encore qu’échapper un macaroni par terre est la pire tragédie qu’un humain ait jamais connue.

Un petit avant-goût, question de vous convaincre de continuer votre lecture? Torture, cannibalisme, viol et parties de fesses.

Suivez-moi, on s’en va gâcher votre enfance!

Mon collègue Colin Boudrias se demandait récemment d’où venait la fin étrange de la comptine Une souris verte, soit quand le protagoniste la met dans sa culotte et qu’elle y fait trois petites crottes.

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D’après moi, ce petit moment scato paraîtra assez anodin quand Colin apprendra que le reste de la chanson ferait potentiellement référence à la torture de soldats pendant la guerre de Vendée à la fin du 18e siècle.

Les habits verts des soldats vendéens auraient inspiré le personnage de la souris verte, alors que la tremper dans l’huile et dans l’eau ferait référence aux supplices de la mort par ébouillantage et par noyade.

Et l’escargot tout chaud serait une allusion au recroquevillement du corps après la torture.

Mais paraîtrait qu’avec un peu de beurre à l’ail, c’est un délice!

Restons dans la torture!

Avec Jean Petit qui utilise toutes les parties de son corps pour danser, cette comptine est un excellent moyen d’enseigner l’anatomie aux enfants.

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Faut juste faire fi du fait que ledit Jean Petit était un chef de file de la révolte des croquants au milieu du 17e siècle et que la chanson fait référence à sa torture par le supplice de la roue.

À l’époque, l’expression « faire danser un corps » signifiait le laisser se décomposer sur la place publique jusqu’à ce qu’il tombe en morceaux. D’où les bras et les jambes qui dansent.

Une chorégraphie qui ne risque pas de devenir virale sur TikTok.

Y a pas de sens caché dans celle-là. C’est juste que je ne m’étais jamais rendu aux passages problématiques avant d’avoir des enfants.

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En gros, c’est l’histoire de l’équipage d’un bateau qui finit par manquer de nourriture et qui décide de recourir au cannibalisme pour survivre.

Le plus jeune de la gang perd à la courte paille et ses valeureux collègues vont même jusqu’à se demander comment le faire cuire (frit ou fricassé?) et avec quelle sauce le déguster.

Mais une petite prière à la Sainte Vierge fait la job pour sauver le mousse, puisque des milliers de poissons se mettent à sauter dans le bateau.

Fa’que c’est une belle histoire finalement.

Attention, on entre dans la portion sexu de ce palmarès avec une comptine qui n’est tellement pas subtile que j’ignore comment j’ai pu ne pas détecter son double sens avant.

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On sait tous que les bébés naissent dans des choux, n’est-ce pas? Mais pour qu’ils poussent, il faut d’abord planter une graine.

Ben, c’est ça. La chanson parle de procréation et des différentes parties du corps qu’on peut utiliser pendant les ébats sexuels.

Libre à vous de voir ça comme un mode d’emploi ou pas. Mais soyez prudent si vous décidez d’utiliser vos pieds, vos coudes ou vos genoux.

« Nous n’irons plus au bois, les lauriers sont coupés »

Non, cette comptine n’est pas un plaidoyer contre la déforestation. Elle dénonce plutôt la fermeture des maisons closes à l’époque de Louis XIV suite à une épidémie de maladies vénériennes.

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Des branches de lauriers ornaient effectivement les portes des bordels pour les démarquer des autres bâtiments dans les villes.

Certains pensent aussi que la comptine réfère au rasage des bosquets de lauriers, où les travailleuses du sexe s’adonnaient à leurs ébats.

Vous penserez à ça, la prochaine fois que vous mettrez une feuille de laurier dans votre sauce à spaghetti.

Un autre classique qu’on chante depuis qu’on est tout petits sans trop comprendre de quoi on parle. Pourtant, les doubles sens sexuels abondent dans cette chanson.

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Déjà, le protagoniste est l’aimable Lubin, un mot qui désigne un moine dépravé. Et le pauvre semble avoir des problèmes érectiles, puisqu’il se plaint que sa chandelle est morte et qu’elle n’a plus de feu.

Heureusement, sa voisine est dans sa cuisine en train de « battre le briquet », une expression qui signifie s’envoyer en l’air.

Comme quoi, la face cachée de la lune est pleine de surprises.

Connaissez-vous l’art de la contrepèterie? C’est un procédé qui consiste à inverser les lettres ou les syllabes d’une phrase pour en obtenir une nouvelle.

En permutant le c et le f de la chanson « Il court, il court, le furet » on obtient donc « Il fourre, il fourre, le curé ».

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La comptine aurait été écrite pour narguer le cardinal Dubois (« le furet du bois, mesdames »), qui aimait apparemment un peu trop les femmes et les plaisirs de la chair.

Encore un homme d’Église dépravé dans une comptine du 18e siècle. On peut pas dire qu’il n’y avait aucun signe avant-coureur…

Vous commencez à comprendre le pattern : quand la mère Michel parle de son chat perdu, c’est plutôt à sa virginité qu’elle fait référence.

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Le chat, ou la chatte feraient effectivement allusion au sexe féminin depuis le Moyen-Âge.

Quant au père Lustucru, il serait un personnage satirique du 17e siècle qui aurait été chargé de « réformer » la tête des femmes trop indépendantes et émancipées de l’époque.

Donc pas besoin de mettre des affiches sur les poteaux de téléphone, mère Michel. Il reviendra pas, votre chat.

Comme pour Il était un petit navire, À la pêche aux moules est plutôt inoffensive quand on s’arrête au premier couplet.

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La petite fille ne veut plus aller ramasser les mollusques parce que les gens de la ville ont pris son panier. C’est donc une banale histoire de vol.

Mais quand on se rend aux couplets suivants, on réalise qu’il faut malheureusement ajouter un i au mot « vol » :

« Quand une fois ils vous tiennent / Sont-ils de bons enfants? / Ils vous font des petites caresses / Et des petits compliments »

J’imagine que dans ce temps-là aussi, y avait des caves qui disaient qu’elle l’avait cherché en s’habillant trop sexy.

Y a rien de plus inoffensif qu’une chanson qui contient « Et ron ron ron petit patapon », non?

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Dans la version de Passe-Partout, quand le chat de la bergère ose mettre son menton dans le fromage, elle lui « donne du bâton ». Mais dans la version originale, elle le tue carrément.

D’ailleurs, l’expression « laisser le chat aller au fromage » signifiait à l’époque « avoir des relations sexuelles avant le mariage ».

Plus tard dans la comptine, la bergère va se confesser au curé, qui la force à l’embrasser pour expier son péché.

Disons que ça aurait moins bien passé entre une histoire de Grand-Mère et Zig Zag qui cherche ses parents, zan zan zan.