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Pendant que vous profitez des avocats qui sont (enfin) en rabais, elle t’appelle pour te montrer son nouveau vélo de route en carbone. Alors que vous attendez le mardi des pauvres pour aller au cinéma, elle publie en story des images de son nouveau condo situé dans le bloc de ses parents. Pour aller au chalet, vous cherchez un lift sur Amigo, elle est déjà arrivée grâce à la rutilante Fiat payée par son papa.
Certaines personnes sont nées riches, pis c’est pas de leur faute.
Mais on se mentira pas, en vieillissant, les gosses de riches tendent à devenir des adultes déconnecté.e.s. Mais quand tes anniversaires ont toujours été ponctués de Beats et du tout dernier iPhone, c’est difficile d’avoir l’index sur le pouls du monde réel.
Voici donc dix choses que nos ami.e.s né.e.s avec un REEE ne comprendront jamais.
Voyager, c’est un privilège
Ce n’est pas normal, de partir une ou deux fois par an, ou qu’une paire de fesses âgée d’à peine 23 ans n’échoue sur un siège en classe affaires. À ce que je sache, Frédérique, t’es en deuxième année du bac en relations industrielles et ta plus grosse affaire, c’est d’avoir revendu à plein prix ta passe du Festif.
Si vous avez la chance de voyager plusieurs fois par année, comprenez que ce n’est pas le cas pour la plupart des gens qui vous entourent. Et qu’en assumant que votre privilège est en fait universel, vous créez de la FOMO pour quelque chose d’inatteignable.
Les riches se tiennent avec les riches
Quand on provient d’une famille riche, on risque de grandir dans un quartier de riches, et de jouer et d’étudier avec des enfants d’autres familles riches dans une école privée… de riches. Le pipeline classique Ville Mont-Royal, Brébeuf, McGill solidifie la stratification sociale et avantage les personnes issues de milieux aisés.
Et quand les frais de scolarité et le prix des loyers ne cessent d’augmenter, la mobilité sociale devient difficile, laissant place à la reproduction sociale et aux inégalités éducatives.
La crise du logement, c’est pas une « opportunité d’affaires »
Pour certain.e.s, c’est un frein à l’accomplissement du défi FinTok, dont le but est de devenir propriétaire avant 25 ans. Pour d’autres, ça empêche d’avoir accès à un toit.
Avoir accès à un logement abordable parce que vos parents en sont les propriétaires, ça permet non seulement de diminuer le stress causé par la menace latente d’une rénoviction, mais aussi d’investir plus, et plus rapidement, dans son CELI et son REER.
Le « pretty privilege », ça s’achète
Personne n’échappe à la pression que nous imposent les standards de beauté… mais ils sont plus faciles à atteindre quand on a de l’argent.
Si, dans votre album de finissant.e.s du secondaire, tout le monde a les dents parfaitement droites, dites-vous que c’est parce que les parents de vos camarades de classe avaient 7000$ de lousse à investir dans la dentition de leur progéniture, plutôt que dans une voiture pas trop poquée.
Des études à l’étranger, ça coûte cher
Même si des bourses sont offertes par les universités pour augmenter la quantité d’étudiant.e.s pouvant se permettre une session à l’étranger, la patente reste assez chère, merci.
Oui, il y a énormément de personnes qui ont dévoré Normal People et qui adoreraient aller faire leur maîtrise à Dublin. Mais que ce soit aux États-Unis, en France ou au Canada, celles et ceux qui partent proviennent souvent de milieux aisés, ou doivent s’endetter pour y parvenir.
Manger au restaurant, c’est un évènement
Je n’ai pas le budget pour me payer des soirées arrosées de Pét-Nats funky et de minuscules assiettes à partager qui coûtent 25$ chaque.
J’adore les restos et les buvettes branchés, mais si j’ai le goût de me payer du luxe, j’peux toujours aller à l’épicerie.
Et malheureusement, vu que l’inflation a moins affecté les produits haut de gamme que les autres types de produits, c’est encore une fois de vivre dans la pauvreté qui coûte cher.
Une voiture, c’est pas un cadeau
C’est un classique, mais c’est toujours bon de le répéter : recevoir gratuitement une auto, c’est coco-bongo-dément. Mais recevoir une auto en cadeau quand t’as 16 ans parce que tu viens de passer ton permis, là, on tombe carrément dans le registre du fantastique.
Une voiture, c’est un outil pour les plus riches qui confère une liberté de mobilité à ceux.celles pouvant se l’offrir, tout en ostracisant les populations vivant sous des conditions plus précaires.
Ne jamais avoir mangé d’huîtres de sa vie, ce n’est pas un crime
J’ai mangé des huîtres pour la première fois de ma vie à l’âge adulte, pendant un souper avec des ami.e.s. Quand j’ai avoué que c’était mon baptême de mollusque, une foule d’yeux écarquillés se sont braqués sur moi. « Hein? T’as jamais mangé d’huîtres de ta vie? », m’a-t-on presque hurlé.
On ne choisit pas de naître riche. (Même que je vous le souhaite!) Mais loussez vos attentes et comprenez qu’on n’a pas tous.tes les mêmes références ou expériences.
Les camps de vacances, c’est une garderie de luxe
Enfant, vous avez passé tous vos étés au camp Nonogami, à Trois-Truites ou je-ne-sais-trop-où? Tant mieux pour vous! C’est trippant, de faire du canot-camping, loin des adultes.
Mais payer de 2000 à 6000$ pour un camp qui ne dure même pas tout l’été, ça fait cher la journée. Disons que c’est pas mal plus abordable d’envoyer son kid dans un camp à Montréal, où sa communion avec la nature, c’est de prendre son lunch sur la partie gazonnée de la piscine Jarry.
Le ski, c’est un sport de bourgeois
Une journée au Mont-Tremblant coûte 142$ plus taxes. À ça, ajoutez le gaz, l’équipement loué, le lunch et le chocolat chaud, et bonjour la journée à 250$.
Oui, l’expérience peut en valoir la peine. Mais quand ça représente le tiers (au moins) de votre part de loyer mensuel, c’est normal que vous préfériez rester à la maison. Et si on accepte votre invitation pour aller skier, ça se peut qu’on s’en tienne à la pente-école parce qu’on n’a pas vos 26 années d’expérience sur des skis étalées sur 27 années de vie.