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10 choses que j’aurais aimé savoir avant d’allaiter

10 choses que j’aurais aimé savoir avant d’allaiter

Si c’est naturel, pourquoi c’est si difficile?

Par
Florence Tison
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J’ai allaité mes deux enfants : le premier pendant 10 mois, la seconde pendant un an. Ça a été un charme… après avoir traversé l’enfer!

Chez moi, je me promenais les seins à l’air pour essayer de faire cicatriser mes pauvres petits mamelons, que je beurrais d’onguent le reste du temps. C’est pas censé être naturel d’allaiter?

« Souvent, c’est ça qu’on mélange : naturel et facile », glisse la directrice et bénévole de la Ligue La Leche, Sandrine Jeanjean. Elle-même a eu quatre enfants… et 10 ans d’allaitement, rien de moins! J’ai jasé allaitement avec elle, et voici 10 leçons que j’en ai tirées.

1. Bébé apprend à téter

Avant d’accoucher, je savais que le bébé cherchait tout naturellement le sein de sa mère dès sa venue au monde. C’est génial, il sait déjà comment ça marche, que je me disais.

Pas du tout! Il apprend à téter comme nous, nous apprenons à allaiter.

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2. C’est pas le fun pendant un mois et ça va mieux après

À mon premier bébé, j’ai eu un mois de douleur et après, ça s’est bien passé. Pour ma deuxième, je me disais que ça serait plus simple : je savais ce que je faisais, à présent. Eh bien non.

« On parle de quatre à huit semaines pour que bébé et maman soient confortables à travailler ensemble, surtout pour un premier, indique Sandrine Jeanjean. Et d’un enfant à l’autre, ça peut être différent : le bébé n’est pas le même! »

3. La douleur se soulage

Dans le kit de nouveau-né que nous a donné la cousine de mon chum se trouvait un disque de silicone transparent orné d’un gros mamelon : une téterelle. Je n’avais jamais entendu parler de ça. Mais quand mon mamelon s’est fissuré, disons que j’ai envoyé mon chum la chercher.

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Sou-la-ge-ment. Je me dis maintenant que si je n’avais pas eu la téterelle, j’aurais probablement cessé l’allaitement parce que je souffrais trop.

« On aime tout ce qui va permettre de continuer à allaiter, approuve Sandrine Jeanjean.

Mais la réalité, c’est que moins on met de choses entre la bouche du bébé et le sein de sa mère, plus l’allaitement risque d’être facile », ajoute la directrice de La Ligue La Leche.

4. Le bébé doit prendre le plus de sein possible dans sa bouche

…et pas seulement le mamelon!

Si l’allaitement fait mal dès le début, c’est sûrement que bébé est mal positionné ou qu’il ne prend que le mamelon dans sa petite bouche. Il faut alors défaire la succion avec son index et recommencer.

Je l’avais appris avec mon premier bébé et je pensais être bonne pour le deuxième. Ben non. Ça lui a pris tellement de temps à prendre le sein que lorsqu’elle a commencé à boire, en tétant tout croche, je l’ai laissée faire. Vous dire à quel point mes mamelons ont fendu…

« On se voit un peu comme des tétines, des biberons, mais on n’est pas des tétines ou des biberons! » lance Sandrine Jeanjean.

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5. Le lait maternel est magique

Non seulement ça donne plein d’anticorps à son bébé, mais étendez-en sur une égratignure : elle se cicatrisera comme par magie et c’est aussi super efficace sur les mamelons. Selon la Ligue La Leche, le lait maternel est calmant, cicatrisant, hydratant, antiseptique, antiviral, anti-infectieux, et antifongique.

« Le lait maternel fait très bien l’affaire pour les blessures légères, indique Sandrine Jeanjean. Ça va permettre d’aider la cicatrisation et d’éviter les infections parce que c’est un aliment vivant et riche en anticorps. »

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6. Ça donne faim et soif

Quand j’allaitais mon premier bébé, il me prenait de folles envies de collations pendant la nuit (et le jour aussi). Je me faisais de belles assiettes de crudités avec des cubes de fromage, des olives, des petits fruits…

Il n’y a pas à dire : allaiter, ça creuse! Et c’est normal : « Vous produisez beaucoup plus de calories », rappelle Sandrine Jeanjean.

D’ailleurs, certaines femmes perdent leur poids de grossesse seulement en allaitant. La directrice de la Ligue La Leche a un adage pour ça : « On met neuf mois pour fabriquer un bébé et on met neuf mois pour le défaire. »

7. Le bébé peut préférer un sein à l’autre

Je sais très bien quel sein a préféré ma dernière : je n’ai qu’à regarder mon immense mamelon gauche. (Soupir.)

« Parfois, le bébé préfère un sein parce que la position est plus confortable, ou parce que le lait y est plus abondant, explique Sandrine Jeanjean. Si le nouveau-né préfère un sein, ça vaut la peine d’aller voir l’ostéopathe pour voir s’il n’a pas de tensions dans la mâchoire ou la nuque. »

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8. Le lait évolue selon les besoins du bébé

Le lait des trois premiers mois est beaucoup plus gras et consistant que celui des mois suivants. Est-ce que ça signifie que si on congèle son lait maternel, on ne pourrait pas le donner quatre mois plus tard à notre bébé?

« On pourrait le donner, c’est quand même du lait de bonne qualité et prévu pour ce bébé-là, répond la directrice de la Ligue La Leche. Surtout, ne jetez pas ça! Ça va dans le bol de céréales, et dans le biberon, même si ce n’est pas le lait du jour! »

9. On peut allaiter tout en restant couchée dans notre lit douillet

En fait, on peut allaiter partout même en public! L’allaitement est de moins en moins tabou, et on a plutôt tendance à s’offenser quand une mère se fait dire par un gardien de centre commercial de se couvrir le garde-manger.

« Plus vous allaitez en public, plus vous normalisez le fait d’allaiter, estime Sandrine Jeanjean. Surtout que je passe mon temps à voir des gens qui me mangent dans la face, alors je ne vois pas pourquoi mon bébé ne ferait pas pareil… Les autres, qu’ils se gèrent! »

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10. Ça boit plus qu’aux trois heures, surtout au début

Ça dépend des bébés, évidemment. Mais un nouveau-né va généralement demander le sein 12 fois et plus par 24 heures.

Il faut dire que donner le sein, ça remplit d’autres besoins : c’est rassurant, et ça doit quand même être chouette de se faire bercer et chanter Partons, la mer est belle en tétant.

***

Au final, jamais je ne regretterai d’avoir allaité. Voir de toutes petites mains roses s’accrocher à son sein, sentir une tête de bébé qui fleure bon le fudge chaud, entendre les mignons petits soupirs de satisfaction, voir mon bébé saoul mort de lait dans mes bras… ça me remplit d’amour et de reconnaissance.

En fait, la seule chose que je regrette, c’est de ne pas être allée chercher de l’aide quand j’ai eu mal.

« Les statistiques démontrent que le soutien en allaitement va faire une différence majeure entre allaiter et arrêter d’allaiter, indique la directrice de la Ligue La Leche. Juste d’avoir quelqu’un qui vous croit quand vous dites que c’est trop difficile pour vous, ça fait une grosse différence. »

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