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Sudbury

Par
Phil Hicks
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Non, c’est pas dans le coin d’Ottawa, ça c’est Hawkesbury. Non, c’est pas en banlieue de Toronto, ça c’est Barrie. C’est dans le Nord, mais c’est pas sur la baie d’Hudson ou dans un autre fuseau horaire.

À partir de Montréal, un petit 600km vers le Nord-Ouest vous mène à la ville qui m’a vu grandir, la porte vers l’Ouest, le nom qu’on m’a donné à Montréal: SUDBURY.

1. Une banlieue sans métropole

En arrivant en ville, la première chose que l’on remarque, ce sont les douzaines de magasins à grande surface qui font penser à Laval, mais sans Montréal à côté. Le Costco, le Old Navy, le Home Depot, le Best Buy et le cinéma SilverCity (StarCité dans les juridictions où s’applique la loi 101) représentent la croissance économique de la ville des dix dernières années, où Sudbury est subtilement devenu le centre d’achat de tout le Nord-Est de l’Ontario, avec des gens qui font des deux heures (ou plus) de route pour visiter nos beaux gros magasins. La vraie ironie, c’est que ces terrains vagues étaient, il y a une dizaine d’années, le lieu de party de prédilection de ceux qui vous vendent aujourd’hui des systèmes de son ou des caisses de 48 Kraft Dinner.

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2. Grosse ville, beaucoup de rien

Les fusions municipales ne sont pas un phénomène exclusivement québécois; en 2001, Sudbury et ses banlieues se sont mariées pour donner naissance à une des municipalités les plus étendues au Canada. Si on met ça à l’échelle de Montréal, on parle d’un carré qui fait à peu près Mirabel-Mascouche-Chambly-Kahnawake. (On a même deux réserves autochtones nous aussi!) C’est pour ça qu’il y a trois ou quatre rues Notre Dame à Sudbury. Si vous décidez de venir faire un tour en ville, assurez-vous d’avoir une voiture.

3. Le cinq cennes le plus gros du monde vaut plus que cinq sous.

C’est le symbole touristique par excellence de la ville, mais le cinq cennes comme tel est assez inintéressant. En plus, il est en bois et en aluminium, alors c’est BEAUCOUP moins impressionnant. C’est le symbole par excellence de la réputation et de l’histoire de Sudbury comme important centre minier au Canada, avant que les mines ne soient rachetées par des Suisses et des Brésiliens. Malgré tout, le gros cinq cennes est bien situé et on peut y profiter d’une excellente vue sur les lumières de la ville ainsi que sur les coulées de slague de la mine.

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4. Nightlife : on fait ce qu’on peut

Vous êtes pognés dans un trou dans le Nord de l’Ontario et vous vous promenez au centre-ville, entre l’aréna municipal (Riverdance le 29 mars, Monster Trucks le 12 mai) et la cour à rails industrielle, quand tout à coup vous apercevez la dernière chose que vous pensiez voir; un groupe de jeunes gens bien habillés, qui dégagent de l’attitude et qu’on pourrait croire transfuges du Mile-End . Eh oui! Le centre-ville de Sudbury regorge de hipsters plus cool que toi qui boivent de la 50 et de la Olde English. La Townehouse, au coin Elgin et Grey, s’est mérité à travers les années la réputation de bar underground par excellence pour les bands en tournée, mais ils ont aussi une rotation solide de musiciens « maison » qui y jouent quelques fois par mois. Sans mentionner que c’est juste ben trop relaxe. La cerise sur le sundae, c’est la machine à pinball Jurassic Park (à laquelle je torche).

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5. Si tu lances une roche, tu frappes un lac

L’étendue géographique de la ville du Grand Sudbury a un important avantage : elle comporte plus de 330 lacs à l’intérieur de ses frontières, sans compter les zones de conservation, les routes de canot urbain et les sentiers de randonnée. La pollution acide qui affecta la ville pendant longtemps a énormément favorisé les bleuets, et on y retrouve aussi des villages fantômes, comme Burwash avec sa vieille prison désaffectée, parfait pour un après-midi de photographie.

6. La petite petite banlieue dans la vallée…

Sudbury a été construite surtout sur les abords d’un immense cratère météorique (un des plus vieux sur Terre). Par contre, le fond du cratère contient la majeure partie des terres arables de la région, et la « Vallée » attira une grande population canadienne-française. On en voit la preuve avec des noms de villages comme Val Thérèse, Val Caron, Guilletville et Azilda. Et je soupçonne que c’est l’endroit au monde où on a le plus de chances de se nommer « Bélanger ». C’est aussi la capitale du country franco-ontarien; on retient le nom du prolifique Jean Guy « Chuck » Labelle. Les attraits touristiques principaux de la vallée sont les sentiers de motoneige, le mini-golf avec la grosse statue de dinosaure, et le casino construit dans le fond d’un champ.

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7. Petit…euh j’veux dire moyen trois laits trois sucre

Sudbury peut se vanter (ou non) d’avoir un des plus hauts taux de restaurants Tim Hortons par population. On en compte plus d’une vingtaine, sans compter les comptoirs dans les collèges et à l’université. La population de Sudbury est tellement accro à son Tim que la compagnie a décidé d’en faire son marché test pour ses nouvelles grosseurs de tasses, maintenant implantées partout au pays. Vous penserez à nous la prochaine fois que vous vous commandez un litre de café. Ouin.

8. Pêcher sur glace au centre ville, c’est possible!

Situé en plein centre ville, le lac Ramsey est le plus gros lac au monde entièrement contenu dans les limites d’une seule ville. On y retrouve à ses abords un des plus beaux parcs que j’ai vu de ma vie, le parc Bell, ainsi qu’une promenade qui en fait presque le tour au complet. C’est le meilleur endroit, en été, pour descendre près du bord de l’eau sur les rochers avec de la bière et peut-être un petit joint pour y contempler le coucher de soleil et l’immense cigarette cheminée qui domine la ville.

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9. À côté d’la track…

À cause de son historique de ville ferroviaire, Sudbury est traversée de tous bords tous côtés par des trains. Peu importe où l’on se retrouve en ville, on est à proximité d’un train, que ce soit au centre-ville où se retrouve la gare qui ne va nulle part, ou bien sur une des principales artères de circulation. Par contre, si on aime les trains et/ou être en retard à cause de bouchons de circulation, c’est SUPER! (Ironiquement, aucun train de passagers ne se rend à Sudbury à partir des grands centres urbains comme Toronto, Montréal et Ottawa.)

10. Maman, c’est quoi ce drapeau?

Sudbury a une histoire très complexe et c’est un microcosme du Canada moderne; fondée par des francophones sur des terres autochtones, le train fit arriver l’industrie anglo-saxonne, et par la suite ce sont plusieurs vagues d’immigration européenne qui ont composé la population de la ville. On y retrouve des communautés finlandaises, polonaises, serbes, italiennes, etcetera. Le Pont des Nations, au centre-ville en est la représentation. Plus de 80 drapeaux représentent les nations d’origine qui sont représentées dans la démographie de Sudbury. Note importante: on y retrouve également le drapeau métis, le drapeau ojibwé et le drapeau franco-ontarien. Ce dernier, né à Sudbury en 1975, flotte également à l’hôtel de ville depuis quelques années, suite à une petite controverse réglée par un véto du maire.

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