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Passage obligé lorsqu’on visite le Vieux-Québec, les touristes ont pris l’habitude de se rendre sur la Terrasse Dufferin pour y apprécier le paysage que leur offre ce point d’altitude. Alors qu’ils tournent le dosau Château Frontenac pour mieux admirer le fleuve St-Laurent, on les entend souvent dire : «Maudit que c’est beau Québec», ou encore « Putain que ça déchire Québec». Ben c’est pas Québec que vous regardez les Kid Kodak, c’est la rive-sud de Québec. Voici Lévis.
1 – De quel Lévis on parle déjà?
On parle ici du grand Lévis, soit de presque toute la rive-sud de Québec. Car plusieurs utilisent aussi l’expression vrai Lévis pour désigner le Lévis d’avant les fusions municipales, avant que Lévis n’engloutisse Charny, Saint-Nicolas, Saint-Romuald, Saint-Jean-Chrysostome et quelques autres consoeurs au passage. En résumé, le grand Lévis c’est le Lévis d’aujourd’hui soit le nouveau Lévis ou le vrai Lévis agrandi. Tu peux aussi juste appeler ça le 83 si tu ne t’y retrouves pas.
2 – Bounce avec le 83.
Ghetto hip hop à ses heures, Lévis est aussi le berceau du 83, un collectif de rapeurs qui aiment bien monter sur scène pour prendre le mic. Ils ont d’ailleurs volé celui de Guy A. Lepage alors qu’il animait le gala de l’ADISQ en 2002 pour dénoncer le fait que l’industrie n’offrait pas assez de support médiatique à leur style musical. Suite à leur intervention, l’ADISQ a ajouté la catégorie album hip hop de l’année à son gala. Le nom du groupe fait référence aux deux premiers chiffres des numéros de téléphone de la rive-sud (418-83X-XXXX).
3 – Lévis, ville de pouelles?
J’ai grandi dans l’une de ces municipalités englouties par Lévis et dans ma tête, Lévis c’était une ville de pouelles. Une ville où tous les habitants avaient des Doc Martens avec des vraies cordes, un t-shirt de Megadeth et un tatou de serpent. La réputation de bum de Lévis viendrait entre autres des années 90, quand il y a eu grève des étudiants au cégep et que ceux-ci ont pris possession de la bâtisse pendant trois semaines. Communément appelé «l’Occupation», cet événement a paraît-il inspiré certains couples à « tester » toutes les toilettes de l’établissement. On est en droit de se demander si l’Occupation n’aurait pas également inspiré un concept de télé-réalité avec des couples qu’on enferme et tout le tralala.
4 – La Boulathèque et sa bartendresse.
Haut lieu de rassemblement pour fêter et danser entre amis, la Boulathèque est un bar qui accueille des DJ hip hop, techno et house. Fait saillant, la rumeur court que Marie-Pier Gaudreault, l’ex-femme d’Éric Lapointe y aurait travaillé. Le chanteur ayant eu deux Marie-Pier dans sa vie, on ne parle pas ici de Marie-Stone mais bien de celle pour qui il aurait écrit Reste là. Gageons que La Bartendresse lui était aussi destinée : À soir j’aimerais qu’la femme derrière le bar [de La Boulathèque] soit ma maitresse.
5 – La Corriveau ou comment se débarrasser de 7 maris en moins de 2.
Si vous avez été un jour scout, on vous a probablement raconté, juste après vous avoir fait chanté kumbaya seigneur autour du feu, la légende de la Corriveau. On parle de cette femme qui aurait tué entre deux et sept maris, dépendamment de la version de l’histoire. On l’appelle aussi « sorcière de Lévis » car elle a été pendue et exposée dans une cage de fer à Lévis. On raconte que les fantômes de ses maris rôdent encore dans le coin et qu’on peut parfois entendre leurs cris en plein milieu de la nuit. À moins que ce ne soit les cris des jeunes qui vont à la soirée « Oublie ton ex » de la Boulathèque…va savoir.
6 – Derrière chaque grand homme, un prénom à retenir.
Difficile de parler de Lévis sans mentionner Alphonse Desjardins. Ben voilà, c’est fait. Que dire de plus sinon que le Mouvement Desjardins est le plus grand employeur de Lévis, que plusieurs ne voient pas que le logo de Desjardins représente une abeille, que la femme d’Alphonse s’appelait Dorimène et qu’il n’y a aucune Dorimène de répertoriée dans la banque de prénoms officielle du Québec de 2005 à aujourd’hui. Pour ceux qui trippent sur les vieux prénoms, c’est votre chance.
7- Le Vélo-Sécur, ton pire ami.
Omniprésents à Lévis, les Vélo-Sécur sont ces cyclistes aux polos rouges et aux mollets d’acier qui font la tournée des parcs de quartier pour prévenir la criminalité mais surtout pour te dire qu’après 23h, ben le parc est fermé. Disons que tu ne veux surtout pas être un Vélo-Sécur dans la vie car ils sont les pires souffre-douleurs des jeunes. Tu les traites de tous les noms, jusqu’au jour où tu tombes sur l’un de tes amis qui étudie en technique policière. Là tu te dis que té peut-être rendu un peu vieux pour aller boire une king can dans un parc un lundi soir.
8 – Faut surtout pas manquer le dernier bateau.
Outre se réincarner en Vélo-Sécur, la deuxième pire chose qu’il pourrait arriver à un Lévisien, c’est de manquer le dernier bateau quand il sort à Québec. S’il est chanceux, c’est-à-dire s’il réussit à quitter la Grande Allée, descendre l’escalier Casse-Cou en un morceau et attraper le traversier de 2h20, il pourra rencontrer Marcel, le vieil accordéoniste fort sympathique qui se tient sur le bateau. Sinon, il peut toujours appeler Taxi Po-Paul ou Taxi Tourlou, deux taxis bien connus à Lévis. Mais à ce prix-là, il est quasiment mieux de se prendre une chambre au Château Frontenac.
9 – Le Parcours des Anses
On parle ici de 15 km de piste asphaltée en bordure du fleuve. C’est le paradis du joggeur qui, dans une montée de sérotonine, a soudainement envie de saluer tous et chacun. Mais attention, il y a par contre un minimum d’étiquette à respecter. Si tu croises un joggeur armé d’une ceinture de bouteilles d’eau, on parle ici d’un athlète sérieux, il faut donc attendre qu’il te salue le premier. Si celui-ci porte des Converse, tu ne le salues même pas : ça ne vaut pas la peine de s’attacher, il ne toffera pas l’été. S’il porte des Doc Martens avec des vraies cordes, tu baisses la tête et fais semblant de chercher une toune sur ton iPod.
10 – Si la patate te débat trop…
…. alors que tu sillonnes le Parcours des Anses, tu peux prendre une pause à l’un des deux casse-croûte qui croiseront ta route : le Patate-O-Bec ou Le Capitaine. Comme pour tout bon fast food, ta fenêtre de plaisir est très courte avant que tu te dises « Ouin ben j’ai trop mangé, j’pense que je pourrais rouler jusque chez nous. » Heureusement pour toi, la piste cyclable est juste à côté. Tu peux donc rouler jusque chez toi et admirer le Château Frontenac en te disant « Maudit que c’est beau Lévis ».
En vrac
• Les Chocolats Favoris : jusqu’à 45 minutes de line-up pour une petite molle trempée dans le chocolat mais ô combien trempée.
• Le Ciné-Parc de la Colline ou comment se cacher dans un coffre pour ne pas payer 9,75 $.
• Le rang des Belles-Amours : un rang pour aller perdre son temps après que plusieurs y aient déjà perdu leur dignité à leur après-bal.
• Le fort Numéro-un : même mission que le rang des Belles-Amours mais également catégorisé « Lieu historique national du Canada » par Parcs Canada.
• Les fraises du rang St-Joseph : vraiment meilleures que celles de l’Île d’Orléans.
• Bon à savoir : Lévis célèbre cette année ses 375 ans, ses 150 ans ET ses 10 ans (celebrationslevis2011.com pour essayer de s’y retrouver).
NDLR: Urbania mettant Lévis à l’honneur jusqu’à mercredi, nous
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