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Le Ozzy de Rimouski

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Dans le milieu métal de Rimouski, Martin alias «Bizou» est un mythe. En plus d’avoir été le guitariste de Gorelust, le groupe le plus big de l’histoire death rimouskoise, il a joué dans un band hommage à Black Sabbath pendant plus de dix ans. C’est là, sur scène, qu’il a écrit sa légende en buvant de la bière à même ses souliers. Entrevue nostalgie avec un poil de 6 pieds 2 et 300 livres (ndlr : non, ça ne le dérange pas de se faire traiter de poil, on lui a demandé).

D’où ça vient le surnom «Bizou»?
C’est pas «Bizou», c’est «Bizour». C’est ma cousine de Saint-Fabien (son village natal, à côté de Rimouski) qui l’a inventé. Là-bas, tout le monde m’appelle Bizour, mais à Rimouski, j’sais pas pourquoi, ils ont toujours compris «Bizou». J’avais pas le goût de me battre avec eux, ça fait que je les ai laissé faire.

L’histoire d’amour entre le death et toi, ça a commencé quand?
Je m’en souviens encore comme si c’était hier. J’avais sept ans, je jouais au pool dans le sous-sol de mon ami. C’était Noël. Son grand frère m’a fait écouter un vinyl de Métallica. Ça m’a pogné direct au cœur. Le son de la guit, la grosse overdrive… C’est venu me chercher-là, t’as pas idée. À 10 ans, j’ai acheté ma première cassette : Iron Maden, The Number of the Beast. J’écoutais ça, pis je faisais du lipsynch sur des guitares en bois. Je trippais solide!

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Parle-moi donc de ton band, Gorelust?
Quand j’étais flo, j’aurais jamais imaginé jouer dans un band. Je pensais jamais être capable. Pour moi, c’était comme marcher sur un fil de fer. Mais ça a marché finalement. J’ai starté mon groupe avec des chums de gars en 1993. Ça duré trois ans. Ça marché fort. On a même fait la première partie de Suffocation à Montréal!

Dans les années ’90, c’était populaire le métal à Rimouski, non?

Épouvantable! C’était comme une mode. T’avais pas le choix d’embarquer. Y’avait toujours une valise de char ouverte qui jouait du death. Tout le monde se promenait avec un frock de cuir, pis avec des gilets de Suffocation (un band métal). Ceux qui en avaient pas, c’était parce que leur père voulait pas. Tout le monde portait des cheveux longs, pis ceux qui avaient des cheveux grichoux, ils se faisaient des tresses comme le chanteur de Suffocation. Y’étaient plus beaux de même faut croire.

C’est quoi ton plus beau souvenir de cette époque?

Le show de Suffocation au bar le Rayon d’Or à Saint-Fabien. Eille, c’était mon band préféré, pis y venait jouer dans mon village, dans le petit bar où je mangeais mes chips au vinaigre! Te rends-tu compte? Je me collais les oreilles sur les amplis pis c’était l’enfer. Métallica serait venu et j’aurais pas trippé autant.

Aujourd’hui, écoutes-tu encore du métal?

C’est sûr, je vais toujours en écouter. Le métal, c’est ma vie. Le vendredi, quand je suis tout seul, j’ouvre une petite bière pis j’écoute des albums comme Speak to The Devil de Black Sabbath. Quand j’entends les solos de guitare, je trouve ça tellement beau que je viens encore les yeux plein d’eau.