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Ces temps-ci, il ne fait pas bon partager tout et nâimporte quoi sur Instagram, Twitter, Facebook, Pintechose, Tumbltruc, name it⊠je nâose mĂȘme plus vous entretenir ici des sujets qui me prĂ©occupent tant jâai peur que ce soit mal interprĂ©tĂ© et, surtout, que ça passe Ă travers le filtre dĂ©formant de tel rĂšglement, loi spĂ©ciale ou autre libellĂ© dĂ©bilo-lĂ©gal que je ne comprends pas sans la prĂ©sence de mon avocat.
Les rĂ©seaux sociaux sont devenus le théùtre dâune chasse aux sorciĂšres qui va finir par mal tourner.
Hier, câĂ©tait une inoffensive MontrĂ©alaise de 22 ans qui a vu la police dĂ©barquer chez elle manu militari parce quâelle avait eu le malheur de publier une photo sur Instagram.
Pour plus de clartĂ©, mais sans aucune intention malveillante de ma part â je tiens Ă le prĂ©ciser aux agents de police qui lisent actuellement ce texte â je me suis permis de publier moi aussi la photo incriminante qui nâaurait sans doute jamais autant circulĂ© si la police nâĂ©tait pas montĂ©e sur ses grands chevaux.
Le dessin est bĂąclĂ©. MĂȘme pas ressemblant si vous voulez mon avis. On dirait le visage potelĂ© dâun bouddha bĂ©bĂ©. Bien sĂ»r on comprend le concept. Câest le propre de la caricature de frapper lâimaginaire. Le graffiti reprĂ©sente Ian LafreniĂšre, le porte-parole du SPVM quâon voit plus souvent Ă la tĂ©lĂ© que VĂ©ronique Cloutier. Lâauteur du dessin lui a logĂ© une balle dans la tĂȘte. Câest pas gentil.
Mais on a tous compris que malgrĂ© la violence du concept, ce nâest quâun vulgaire graffiti.
Passant devant le dessin dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, Jennifer Pawluck a pris une photo de lâĆuvre comme on lâa tous dĂ©jĂ fait et elle lâa mise sur Instagram oĂč elle a, dâaprĂšs ce que jâai pu voir, 7 followers.
Pour ma part, je dois confesser que jâai dĂ©jĂ pris et partagĂ© une photo de la reine du Canada dĂ©formĂ©e par un artiste du Mile end. Je mâen repens, bien sĂ»r. Et je demande la clĂ©mence du jury. Je ne connais pas Lizbeth 2 et je ne lui veux pas de mal. Jâai aussi photographiĂ© lâaffiche de Richard Martineau avec un nez de clown. Et je lâai mĂȘme publiĂ©e sur Instagram. Mais je prie lâauguste chroniqueur du Journal de M. de ne pas mâen tenir rigueur. Je nâai rien contre lui, je ne le lis jamais.
Les agents qui ont arrĂȘtĂ© Jennifer Pawluck lâaccusent, je copie/colle, « dâavoir profĂ©rĂ© des menaces envers le porte-parole bien connu du Service de police de la Ville de MontrĂ©al (SPVM)». Câest lĂ que je mâinquiĂšte du bon sens de notre service de police qui voit dans la banale photo dâune mauvaise caricature lâĂ©cho dâune menace. Il y a quelque chose qui mâĂ©chappe.
Selon le mandat dâarrestation, la photographe en herbe «a agi Ă lâĂ©gard de Ian LafreniĂšre dans lâintention de le harceler ou sans se soucier quâil se sente harcelé⊠ayant pour effet de lui faire raisonnablement craindre pour sa sĂ©curitĂ©âŠÂ».
Raisonnablement ?
Il est vrai quâon publie tous des bĂȘtises. On forwarde des textes Ă moitiĂ©s lus. On propage des idĂ©es douteuses en pensant quâelles resteront confidentielles. On partage des jokes poches. On like des caricatures au goĂ»t malsain. Nos parents et leurs aĂŻeuls avant eux faisaient allĂšgrement la mĂȘme chose. Mais ils le faisaient autour dâune pinte dans une taverne. LâĂ©cho de nos Ă©changes et de nos dĂ©lires a un peu plus de rĂ©percussions sur les rĂ©seaux sociaux.
Est-ce une raison pour commencer Ă les interdire et les verbaliser?
Avis aux agents de lâordre et de la biensĂ©ance, vous pouvez me surveiller aussi sur Twitter, je ne me cache mĂȘme pas derriĂšre un pseudonyme : @pascalhenrard
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