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L’égalité salariale au Québec en 5 statistiques

L’égalité économique entre les sexes : encore beaucoup de chemin à faire

Par
Rémi Bourget
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L’actrice Michelle Williams a été payée 1 500 fois moins que son collègue Mark Wahlberg pour qu’ils refilment certaines scènes de film (elle a reçu 1000 $ alors que Wahlberg a empoché 1,5 M$). Mais il n’y a pas qu’à Hollywood que l’inéquité salariale est présente.

Est-ce que nos gouvernements peuvent s’inspirer de la décision de Mark Wahlberg qui, en apprenant la nouvelle, a décidé de remettre ses 1,5 million à l’organisation Time’s Up Now?

Où en est-on, ici, quant à l’équité salariale?

Selon le Forum économique mondial de Davos, c’est l’Islande qui arrive première de classe en matière d’égalité économique entre les sexes, avec un score de 87 % (le Canada, lui, arrive au 16e rang). Est-ce que l’Islande a décidé de s’assoir sur ses lauriers? Non, elle vise à atteindre un score de 100 %, d’ici 2022, en adoptant une loi imposant à toute entreprise de plus de 25 employés de certifier que chaque employé est payé de façon égale, peu importe son sexe, ou son appartenance à une minorité ethnique ou sexuelle.

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Au fil du temps, notre société a adopté toutes sortes de mesures pour tenter d’atteindre l’égalité réelle entre les hommes et les femmes, notamment sur le plan salarial. On peut penser à la Loi sur l’équité salariale, mais aussi aux chartes des droits du Canada et du Québec.

À entendre certains, ces mesures visant à assurer l’égalité des sexes seraient devenues superflues et constitueraient même une forme de sexisme et de discrimination « inversée », dont les hommes feraient les frais.

Pourtant, voici cinq statistiques qui démontrent que, malgré tous nos vœux pieux, l’égalité économique entre les sexes est loin d’être atteinte, au Canada, comme ailleurs dans le monde :

L’égalité entre les hommes et les femmes a reculé en 2017, selon un rapport du Forum économique mondial de Davos. À ce rythme, l’égalité ne serait atteinte qu’en 2234! Bref, si rien ne change, personne d’entre nous ne verra cela de son vivant.

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Au Canada, les femmes sont toujours plus nombreuses que les hommes à occuper des emplois moins rémunérateurs, soit à moins de 20 $/heure. Dans le domaine de l’aide ménagère, par exemple, les femmes occupent 97 % des emplois; du nombre, 80 % sont immigrantes.

Selon Statistiques Canada, les femmes gagnent en moyenne 0,87 $ pour chaque dollar gagné par un homme. Et ça, c’est en se basant strictement sur le salaire horaire. Si on fait le calcul sur une base de salaire annuel, l’écart devient encore plus grand, puisque les femmes sont surreprésentées dans les emplois à temps partiel. Ainsi, sur la base du salaire annuel, pour chaque dollar gagné par un homme, une femme ne touche que 0,74 $. Pas en 1970, là, on parle des chiffres de 2014.

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Seulement 25,6 % des cadres supérieurs dans le secteur privé canadien sont des femmes. Ce n’est pas tout: Statistique Canada nous apprend aussi que les femmes sont minoritaires dans les postes de pouvoir, même au sein des professions traditionnellement associées à leur sexe. Ainsi : « dans les services d’hébergement et de restauration, 59,7 % des chefs et des cuisiniers étaient des hommes, alors que 71,6 % des serveurs au comptoir, des aides de cuisine et du personnel de soutien assimilé étaient des femmes, tout comme 71,3 % des serveurs d’aliments et de boissons».

Si nous voulons atteindre l’égalité économique réelle entre les sexes, il serait temps que les politiciens québécois prennent note de ce qui se fait de mieux dans le monde en cette matière. Mais si on se fie aux élections précédentes, on dirait bien que la prochaine campagne électorale risque encore de porter sur la longueur du voile que pourront porter une infime minorité de Québécoises.

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C’est là le drame de la politique québécoise : de nos jours, le seul moment où on parle d’égalité entre les sexes, c’est souvent quand on veut dicter à des femmes comment se vêtir; comme si l’égalité économique était une lutte du passé.