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Le métro, le budget et le handicap

Par
Kéven Breton
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C’est la 18e édition de la Semaine québécoise des personnes handicapées. Mais c’est quoi, une «personne handicapée»?

Faut savoir, en fait, que le terme est un peu mal choisi. L’usage de «personne handicapée» se fait vieux, alors qu’on comprend maintenant que ce n’est pas la personne qui est handicapée, mais son environnement qui est handicapant.
On devrait donc plutôt dire qu’une personne est en situation de handicap. Mais c’est encore là un concept assez flou et relatif. Je me sens pas mal moins handicapé à Londres qu’à Montréal, par exemple. Et je me sens un peu plus handicapé à Bruges. Ou devant un fichier Excel. Mais ça c’est une autre histoire.
Ce qui faut retenir, c’est que le degré d’handicap est variable. On peut le faire diminuer selon l’environnement social. En mettant les efforts nécessaires qui permettent une réelle inclusion.
33% de la population québécoise
Pourtant, c’est pas tant mon incapacité à marcher qui me restreint dans ma mobilité. Quand l’urbanisme est adéquat, et le transport en commun accessible, je me sens tout aussi mobile sinon plus que n’importe quel humain. Le niveau d’autonomie d’un citoyen passe beaucoup par la facilité qu’il possède à se déplacer.
Oùssé je veux en venir? Ben, par exemple :
Quessé ça? Le plan du métro en 1980? Ben, justement.
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C’est le plan des stations accessibles à Montréal. En 2014. Encore là, j’ai été bon joueur et j’ai inclus Champ-de-Mars, Jean-Talon et Snowdon dont les travaux de mise en accessibilité ne sont pas achevés.
C’est donc dire que, à la question quiz : «Existe-t-il plus de stations accessibles à Laval ou à Montréal?», vous auriez probablement eu la mauvaise réponse.
INACCEPTABLE
C’EST ENCORE DE LA FAUTE À LA STM!?!
Le coût moyen pour l’installation d’un ascenseur est de 15 M$. La STM s’est récemment dotée d’un plan pour rendre accessible son réseau et ainsi faire moins pâle figure en comparaison de ceux de Toronto ou Edmonton. Sauf que pour se faire, faute de moyen, la STM doit puiser dans son programme «rénosystème», normalement voué à remplacer l’équipement arrivé au terme de sa vie. Une méthode de derniers recours qui oppose, sans maudit bon sens, accessibilité et entretien.
Fuck all.
Ainsi, avec les ressources disponibles, le métro devrait être accessible en, genre, 2064. Fait que, t’sais, quand tu vas chialer que c’est long attendre 30 minutes à cause d’une panne direction Côte-Vertu, ben tu penseras à moi.
À moi qui prends Berri-UQAM direction Laval, pis qui passe juste en-dessous de sa maison sur Jarry, mais qui doit descendre à Henri-Bourassa 3 stations plus loin.
OUAIN MAIS LES AUTOBUS.
Une chance, il existe une alternative : le service d’auto0bus. Toute la flotte d’autobus dispose de rampes pour faire monter les fauteuils roulants. Sauf que la moitié est équipée de rampes arrières, un vieux modèle défectueux. Le service n’est donc pas entièrement fiable, et il arrive régulièrement que le chauffeur ne puisse déployer la rampe, et qu’un usager en fauteuil roulant doive attendre le prochain bus…
OUAIN MAIS LE TRANSPORT ADAPTÉ.
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mes tabarnouches vous autres
Quel message le gouvernement envoie à ses concitoyens à mobilité réduite? Restez chez vous? Si vous êtes pas contents, débarrassez à Toronto?
Pis il a l’audace de faire ça en plein pendant «LEUR» semaine?
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