.jpg)
Comme tout le monde, je me suis toujours demandé ce que ça donnerait si les rues de mon quartier participaient à une émission de télé-réalité. Genre, qui c’est qui coucherait avec qui devant une caméra night-vision ? Qui c’est qui essayerait d’avoir une carrière spin-off dans le show business après ? Qui c’est qui se ferait friendzoner dès le premier épisode ?
C’est donc un peu dans cet esprit que je vais vous présenter les dix participants de Outremont Shore. Parce que j’ai la plume pas mal game, pis que les figures de style de genre de comme, je trouve que ça fait vraiment plusse culturé.
Pour voir Outremont en images, c’est par ici!
1. Côte-Sainte-Catherine
La première candidate, c’est la cousine bourge de la rue Sainte-Catherine. Elle s’est tiré du centre-ville assez jeune pour pouvoir flasher sur le bord de la montagne pis se faire poser des vraiment très grosses maisons. Tellement grosses d’ailleurs que les rumeurs disent que ce sont même pas des vraies. Elle a évidemment reçu une éducation de qualité au Pensionnat Saint-Nom-de-Marie, même si elle passait plus de temps à penser aux petits gars de Brébeuf qu’à étudier. Remarquez, ça ne l’a pas empêché de se trouver une bonne job à l’Hôtel de Ville d’Outremont. Sinon, elle porte encore courrament la petite jupe verte et le polo blanc, et quoiqu’elle passe la plupart de son temps avec son amie fancy madame Laurier, on sait tous qu’elle est secrètement prise dans une relation à distance avec un gars un peu bum de Côte-des-Neiges.
2. Saint-Viateur
Malgré ses apparences de gars tranquile qui visite parfois la synagogue pour revisiter ses racines juives, Saint-Viateur, c’est le sportif de la gang. Il boit des shakes pis se stretch jusqu’au YMCA de l’avenue du Parc. Après son work-out matinal, il se rend à l’école secondaire Paul-Gérin-Lajoie d’Outremont, où il travaille comme prof de gym sous le pseudonyme de Jiri. Son plaisir le plus plaisant, c’est de regarder ses élèves jogger dans le parc Outremont. Sinon, il fut adepte de curling pendant longtemps, avant de se rendre compte qu’il ne comprenait rien pantoute aux règles du sport. Finalement, même si le parc Beaubien le gosse profondément, Saint-Viat ne se gêne jamais pour lui quêter son terrain de soccer (#défiscolaire #MonÉcoleEstPlusseForteQueLaTienne #ceuxquisaventsavent ).
3. Outremont
Un des plus vieux participants à notre émission, Outremont aspire à être… prêtre. Même qu’il s’est fait construire une belle église au beau milieu du quartier qui lui a donné son nom, où il ne se gêne pas pour afficher ses signes ostentatoires. C’est donc avec un niveau de surprise assez surpenant que les adolescents fumant du weed dans ses escaliers ont réalisé qu’il était, finalement, quand même assez libéral pour un fan de Jésus. En effet, Outremont sait fort bien que seul Dieu peut juger des affaires qui sont pas les siennes, et donc, il est très tolérant avec les frencheurs précoces qui viennent, été après été, se lêcher les plombages de la yeule devant sa maison du bon Dieu.
4. McEachron
Avec son nom fucking impossible à prononcer et qu’on arrive jamais à épeller correctement du premier coup, ce beau scandinave d’origine donne une petite touche ethnique à notre show. Ayant grandi dans un container à poubelle en quelque part près d’un fjord, ce jeune hockeyeur n’eut donc aucune difficulté à adopter l’aréna d’Outremont. D’ailleurs, lorsque celle-ci eut droit, il y a quelque années, à une chirurgie esthétique complète, il fut ravi de découvrir qu’à l’intérieur, l’aréna avait gardé son bon vieux charme de dompe. Par contre, il nous a avoué qu’il s’ennuie beaucoup du vieux snack-bar et de la machine à stickers à une piasse.
5. Parc Beaubien
Évidement, il en fallait ben un pour chanter du Oasis avec un accent épais comme celui de Pauline autour d’un feu de camp, avec son esti de guitare pas-accordée. T’sais, le gars qui a passé toute son enfance au camp soleil et qui y travaille maintenant comme moniteur depuis six ans (#boomatchikaboom) ? Celui qui se fait un devoir sacré de ne jamais révéler son vrai nom devant les campeurs ? « Euh, chérie, quand tu viens me voir ici, il faut que tu m’appelles Bazooka s’il te plaît ». Ben ce gars-là, c’est Parc Beaubien. Il n’a absolument aucune tolérance pour la drogue et l’alcool juvénile, et c’est chez lui que se prennent toujours les amendes pour flânage les plus salées.
6. Van Horne
Le tough guy du groupe. Le bum de service. Le Ryan Atwood du hood. Van Horne, c’est le gars qui traîne avec des pushers et qui push lui aussi desfois. Il s’alimente presque exclusivement de pizza, et ce malgré le mouvement constant des pizzerias du coin. Il a toujours la police au cul, évidemment, et tellement que le poste de quartier s’est installé juste en face du métro, son spot habituel. Sinon, ses trop fréquentes escapades de sexualité avec Saint-Just—qui, derrière son image de rat de bibliothèque, s’est fait passer dessus par tous les pompiers de la caserne—ont eu comme résultat de donner naissance à un nombre alarmant de petites ruelles indésirables.
7. Lajoie
Elle veut être maman. Elle veut avoir un shitload de beubés. Tellement, qu’elle s’est quêté deux écoles primaires, juste pour elle. Les comportements déliquants de sa petite soeur, qui participe aussi à l’émission, l’inquiètent beaucoup dernièrement…
8. La cour de l’école Lajoie
Elle passe la majeure partie de ses nuits à fumer de la drogue marijuanaise avec ses amis, en se penchant sur les grandes questions de la vie, telles que : who the fuck is Nico, et pourquoi a-t-il choisi si jeune de devenir un dessinateur de tigres notoire. Son passe-temps d’automne préféré est le pètage de citrouilles.
9. Bernard
Frère jumeau de la belle Laurier, cet enfant terrible a également un goût assumé pour le fancy. Il aime le bon vin ponctuel en bouche, les décorations d’intérieur couleur moutarde, ainsi que les sorbets servis dans des vieux jouets vintage. Par contre, il a aussi une bonne âme, ouvrant récement chez lui un comptoir Renaissance pour venir en aide aux gens dans le besoin d’affaires. Aussi, son petit côté relax le poussait souvent à passer ses vendredis soir devant des films loués au Movieland (maintenant il stream sur Netflix, c’est plus simple) et son amour des livres nous a permis de connaître Roland, un homme qui n’est malheureusement plus vivant depuis quelque temps, mais qui était un peu beaucoup le best.
J’aimerais d’ailleurs profiter de l’occasion pour te dire merci, Roland. Merci d’avoir été aussi swell avec moi. Je prenais jamais de petit sac pour les livres que je t’achetais, mais je te trouvais vraiment smatte de me l’offrir à chaque fois. Dors bien.
10. Candidats considérés mais non-retenus
Rockland, l’enfant divorcé qui habite Outremont la semaine mais qui passe ses fins de semaine chez son père à Ville Mont-Royal (cause du refus : trop jeune) ; Hutchison, le hipster qui dit à tout le monde qu’il habite dans le Mile-end même si en fait il habite du côté d’Outremont (cause du refus : Hutchison n’est pas une rue, il existe pour de vrai).