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Dayna McLeod, artiste cougar

Par
Judith Lussier
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Pendant la derniĂšre annĂ©e, elle a portĂ© des vĂȘtements Ă  imprimĂ©s d’animaux de la tĂȘte aux pieds. Entrevue avec une artiste qui vient de sortir de sa pĂ©riode fauve.

PremiÚre question : pourquoi?!
J’ai eu 40 ans l’an passĂ©, et je voulais me pencher sur le regard qu’on porte sur les femmes aprĂšs 40 ans. En en discutant avec la famille et les amis, plusieurs m’ont dit que je m’intĂ©ressais aux cougars, ces femmes d’un certain Ăąge qui sĂ©duisent des jeunots. Ça semble faire l’unanimitĂ© qu’une femme de plus de 40 ans est soit invisible, soit hypersexuĂ©e! J’ai donc dĂ©cidĂ© d’aborder mon projet sous cet angle.

C’est un projet artistique?
Oui, c’est un projet d’art durationnel, c’est Ă  dire que pendant un an, j’ai portĂ© des vĂȘtements d’imprimĂ©s animaux 24h sur 24, sept jours sur sept.

Vous aviez mĂȘme des pyjamas lĂ©opard?
Oui! Pyjamas, sous-vĂȘtements, etc. En tout, j’avais plus de 200 items Ă  imprimĂ©s lĂ©opard, serpent ou zĂšbre.

OĂč avez-vous trouvĂ© tous ces vĂȘtements?
J’ai fait beaucoup de magasinage. En fait, je n’avais pas rĂ©alisĂ© Ă  quel point ce projet impliquerait de la consommation. Mais des amis m’ont donnĂ© beaucoup de vĂȘtements, et l’Arterie, une friperie sur Bernard, m’en a aussi fourni. Ils achĂštent leur linge au poids, donc il y a parfois des trucs qui ne correspondent pas Ă  leur style. Ils m’ont donnĂ© des vĂȘtements trĂšs laids, notamment ce maillot de bain des annĂ©es 80 complĂštement hideux.

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Êtes-vous soulagĂ©e d’avoir retrouvĂ© votre souverainetĂ© vestimentaire?
Oui! En mĂȘme temps, ça a Ă©tĂ© un choc. Au dĂ©but du projet, j’avais l’impression de me dĂ©guiser. Maintenant, c’est en vĂȘtements normaux que j’ai le sentiment d’ĂȘtre en costume. Ceux qui n’étaient pas au courant du projet pensaient que c’était mon style, et ont Ă©tĂ© Ă©tonnĂ©s de me voir arriver au travail habillĂ©e normalement.

Au travail, comment votre projet a-t-il été reçu?
TrĂšs bien. J’enseigne Ă  Vanier et Ă  Concordia, et au dernier jour de classe Ă  Concordia, mes Ă©lĂšves sont tous arrivĂ©s vĂȘtus d’imprimĂ©s animaux!

Et dans la rue?
C’est ce qui m’a le plus surprise : dans le mĂ©tro ou dans la rue, les gens ne se gĂȘnaient pas pour me dire que mon look n’avait pas de bon sens. Certaines personnes Ă©taient plutĂŽt agressives. Si ça avait Ă©tĂ© mon style pour vrai, je me serais vraiment sentie minable. Il y a aussi des hommes qui m’ont demandĂ©e mon numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone. Ça ne m’était jamais arrivĂ©, avant de porter des imprimĂ©s animaux!

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