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Carnet de bord d’une lourdaude sur la 132 : première partie
Il était une fois une petite dame qui se fit offrir le plus beau contrat du monde. Partir cinq jours avec plein de gens de qualité supérieure. Dans un carrosse gentil pour la Terre. Jusqu’à un festival. Dans son coin préféré du monde.
Après avoir dansé sur place devant des passants apeurés de la rue Duluth pendant 10 minutes, la petite dame a commencé à angoisser sur sa faculté d’atteindre les attentes dudit contrat.
Elle s’assied donc dans un café «hype». Acheta un cold brew trop cher. Ouvrit sa machine d’expression électronique et relut la définition des mots «impéritie» et «peur».
Six Tesla pour une vingtaine de personnes.
La petite dame est quand même un peu lourdaude et anxieuse. Elle le sait. Mais, elle sait aussi que la Gaspésie, c’est magique et que les occasions de se faire-crisser-un-contrat-en-perle-sur-un-plateau-d’or-Urbanien… c’est rare. Faque, un massage et un yoga plus tard, elle se motiva à être capable d’écrire du beau et du pertinent.
La petite dame se prénomme Ines Talbi. Vous ne la connaissez surement pas. Ce n’est pas grave ni important pour suivre ce carnet de bord.
C’est pas comme si c’était le dernier épisode de la saison deux d’House of Cards.
Vous allez comprendre, peu importe votre culture «Talbienne».
Ines, c’est moi. Salut. Contente que vous soyez là. Avec vos yeux pis votre cœur.
Donc, ce matin, je suis partie de chez moi avec du linge chaud, pas chaud, des bottes de pluie, un maillot, un manteau pis une confiance gonflée au «t’as dit oui, assume».
On se fait dire «hop hop dans vos convois» pour se recharger la vertu mécanique.
12 h : Île des Sœurs. Pourquoi? Je ne sais pas. Mais, on avait rendez-vous là. Six Tesla pour une vingtaine de personnes. Les parfaits Valaires avec leur swag olympique, un photographe au nom d’Éric supra gentil, le chanteur puissant du groupe funk montréalais The Brooks, la grandiloquente (et probablement ma nouvelle bff, mais je vais en reparler plus tard) comédienne Sophie Faucher et douze passionnés/ants propriétaires de Tesla aka le club Tesla Québec.
On se jase un tantinet. On se fait dire «hop hop dans vos convois». Et, on se donne rendez-vous au chic centre d’achat de Drummondville pour se recharger la vertu mécanique.
Et. C’est. Parti.
Mon conducteur Montréal-Drummond s’appelle Stéphane Pascalon. Il connaît les Tesla par cœur. Il bosse pour l’Institut du véhicule innovant et organise les événements pour le site Branchez-vous. C’est un geek des kilowatts, un pro du mouvement Électro-Conduite. Il est le cofondateur du Club Tesla. Il est ultra passionné et super généreux de ses connaissances. J’ai appris que le prix d’une Tesla neuve était en moyenne de 150 mille bidoux. J’avoue avoir eu un vertige dû à mes états financiers de pigiste. En voyant ma stupeur, Stéphane réitéra une réplique rassurante telle que: OUI, MAIS, si on fait une comparaison avec une voiture dite «traditionnelle» on parle de 40 cents versus 15 cents le kilomètre.
«Passer de 90 km/h à 150km/h c’est méga facile»
Tesla > le reste. C’est à ce moment que je me suis dit, quand je serai grande, j’aurai une Tesla.
Malheureusement, Stéphane ne peut pas faire le «road trip» complet avec nous. Il doit nous quitter à Drummondville.
Donc, je m’attache. Mais pas trop.
Ma nouvelle «bro» Sophie sera ma partenaire de convoi.
Je n’en suis pas malheureuse du tout. Je vais enfin pouvoir lui dire qu’elle est bonne pis que Sarah Bedard est un bijou de personnage et probablement mon préf dans Ding et Dong.
14 h 30: Mon nouveau conducteur, un autre passionné Tesla, se nomme François Lemay. Il a eu 25 millions de vies: Collectionneur d’arts, inventeur, conseiller pour Interpol… (pour vrai).
Sophie et moi vacillons entre le mal de cœur et l’illumination d’être dans «Back to the future».
Son amie de longue date: Catherine est tout aussi intrigante. Mille vies. Mille histoires. Je me sens choyée comme quatre. Donc, je m’attache. Un peu. Presque trop.
Les convois repartent. La Sophie Faucher est à mes côtés. Elle me fait plus que rire. Deux heures après le départ, elle m’aidait à remettre ma bretelle de soutien-gorge cheap et me traitait de pauvre pioche.
C’ÉTAIT PARFAIT.
François et Catherine nous font comprendre que «passer de 90 km/h à 150km/h c’est méga facile».
Quand le moment est arrivé de vivre l’accélération, Sophie et moi vacillons entre le mal de cœur et l’illumination d’être dans «Back to the future». C’est super impressionnant. Pour sa notion de la vie pis son estomac.
16 h 30: On se retrouve dans un stationnement de Lévis. Bon. J’avoue qu’à part le moment où Alexandre Taillefer est venu se présenter à moi avec candeur et intérêt, on était quand même juste pogné dans un parking de Lévis.
J’ai mangé des crevettes de Matane à Matane. C’était probablement les meilleures crevettes de ma sainte vie.
19 h 30: L’hôtel Universel de Rivière-du-Loup. Le souper. Il est 20h. On a droit à un buffet. Des rondelles d’oignons, de l’Aiglefin, du général Tao, de la lasagne, du couscous… etc. (J’avais tous les continents dans nos plats et je me sentais dans une espèce de colonie de vacances.) Ça parlait d’économie durable, de virage vert et des nouveaux looks de Céline.
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21 h: On traverse la plus grande beauté de ce que je chéris comme pays. Le bas du fleuve et la Gaspésie. À partir de Mont-Joli, mon cœur bat avec les vagues. C’est tellement beau que je deviens quétaine. La Gaspésie, c’est chez moi. J’ai décidé ça. Dealez avec cette information comme vous voulez.
23 h: Matane. Le dernier arrêt prévu de la journée. On est au Riotel hôtel. Y’a de la miam bière dans nos chambres. L’accueil est plus que bueno. On a rendez-vous autour du feu, devant le fleuve. Alexandre Taillefer nous confie que la meilleure recette de Kraft dinner c’est: du beurre, le sac de poudre fromagé, pis quand tout est mélangé et prêt, tu mets un petit coulis de mélasse. Je tiens à dire qu’il spécifie très fort: PAS DE LAIT. QUE DU BEURRE (Je sais pas si c’est cool. Mais, je voulais le partager.)
Ensuite, j’ai chillé devant le feu sur la plage avec les vagues qui me criaient leur présence. Le fleuve, ça sent bon pis c’est puissant.
3 h: Je suis dans ma chambre. J’écris pis je me dis qu’en ce moment, je sens le feu de bois, j’ai le fleuve qui perce les vitres de sa grande force. Je l’entends, pis ça me rassure.
3 h 20: Je me dis que c’est pas plate toute ça. En 15 heures, j’ai rencontré des gens qui veulent prendre soin de leur terre. Des gens ouverts et remplis de rêves. J’ai roulé dans le silence. J’ai mangé des crevettes de Matane à Matane. C’était probablement les meilleures crevettes de ma sainte vie.
3 h 30: Je panique parce que je dois me réveiller dans 4 h.
Bonne nuit. On se reparle demain. Je vous embrasse avec mes lèvres salées du fleuve. Pis mon cœur rempli de la beauté du large.
À Demain.
X
Ines
***
Faire un carnet de bord de L’Expérience Montréal-Gaspé. Pendant une semaine. Moi, la Gaspésie, une Tesla et le Festival du bout du monde comme personnages principaux. Écrire, vivre, manger, danser et peu dormir. En gros, le genre de mandat tellement idyllique que ma première réaction fût de vérifier si la date était le 1er avril. À travers mes rencontres, mes récits et la Gaspésie, je vous écris mon histoire d’amour avec ce paradis. Cinq textes. Cinq jours. Mais dans mon coeur, c’est pour la vie.
Et, pour le voir vous-même, c’est par ICI!