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Chicoutimi-la-belle. Chicoutimi-la-grande. Chicoutimi, là là. C’est au bout du Parc des Laurentides, mais après Laterrière, qu’on trouve cette fabuleuse ville. Bon, ok, c’est plus une ville, c’est un arrondissement, mais aujourd’hui, c’est nous qui décide, ok?
1- Bienvenue aux dames
Chicoutimi a été fondée en 1842 par un certain Peter McLeod. Oui oui. Le fondateur, un personnage situé « aux frontières de la légende et de la réalité » selon un livre publié par la Ville, est mort en 1852, probablement empoisonné. Certains accusent William Price, qui s’est assuré le monopole de l’exploitation du bois peu après. Mais nous, on sait bien qu’Anick Lemay a quelque chose à voir là-dedans.
2- 16 ans (et plus?)
Chicoutimi, c’est aussi le fief de ce fieffé coquin, Jean Tremblay. Avant de devenir maire de Saguenay, ce notaire de formation avait d’abord délogé le maire de Chicoutimi, Ulric Blackburn, en 1997. Son slogan? Le très classe « Seize ans à la mairie, c’est assez! »; inutile de dire qu’on a bien hâte de connaître le slogan de son opposant en 2013.
3- Chicoutimi, c’est snob
La métropole saguenéenne est fière de ce qu’elle est. Ainsi, si vous vous rendez à Jonquière ou à La Baie (mais surtout à Jonquière) et que vous demandez à un passant ce qu’il pense du monde de Chicoutimi, il vous servira probablement une variation sur le thème « Ah! Maudite gang de snobs! », en vous expliquant notamment comment on s’obstine à vouloir garder notre nom de ville, relégué au second plan lors d’une consultation post-fusions forcées. Au moins, nous, on l’aime, notre nom de ville, et y’a déjà 1 057 affaires qui s’appellent Saguenay (au fait, c’est une rivière, pas un fleuve).
4- Côtes élevées
Amenez vos bottes de marche, parce qu’à Chicoutimi, y’a des côtes. Comme dans « Encore une côte? Ben voyons d… argggggh! » suivi d’un infarctus. C’est pas mêlant, c’est comme si le Bon Dieu avait pris la côte d’Adam, s’était mis à créer Ève puis avait laissé faire pour mettre 100 millions de côtes à Chicoutimi à la place. Et Monsieur le Maire serait tellement content si c’était vrai. La côte Saint-Ange, avec son angle de 18 degrés, est particulièrement redoutable, et elle nous nuit grandement quand on veut prouver à un Jonquiérois qu’il n‘y en a pas tant que ça. Comme si on en avait besoin, vu qu’on ne réussit pas souvent.
5- Potin Chicoutte
Les gens de ma génération se souviendront du bar le Potin, un véritable sauna établi dans le grenier d’une maison ancestrale. Incontestable paradis de l’étudiant stone, on pouvait y jouer des parties de baby-foot somme toute assez compétitives, en sortir pour fumer et y explorer les produits de microbrasserie. La maison a depuis été rasée au profit d’un foyer pour personnes âgées, alors il y a fort à parier qu’on vous offrira du bon stock.
6- Chicoutimi, ville d’ouverture
On n’a peut-être pas de grand château, de mur qui sépare la ville en deux ou d’église dont la construction va se terminer en 2026, mais on n’en a pas besoin; à Chicoutimi, on a la première historienne transgenre au monde. Russel-Aurore Bouchard, qui est une Métisse, préfère en fait l’appellation « berdache », qui signifie « être bispirituel », mais c’est un détail. C’est une historienne brillante qui, en plus, défend bec et (faux) ongles le nom Chicoutimi depuis qu’on a commencé à le séquestrer en 2001. Mais soyons francs, la première fois que Russel-Aurore s’est promenée en femme sur la Racine, ça s’est mis à jaser dans les cafés.
7- Défense de stationner
2000 : le viaduc du Souvenir s’effondre. 2006 : celui de la Concorde s’effondre. 2011 : le pare-soleil du tunnel Ville-Marie s’effondre. 2018? L’autogare de Chicoutimi va probablement s’effondrer, emportant avec elle ses nombreuses seringues usagées, ses graffitis et 62 Honda Civic avec des blow-off. Pour vrai. Cherchez « blow off autogare » sur YouTube. À regarder jusqu’au bout pour les rires et les commentaires d’attardé.
8- Quand même Plume en parle…
Lorsque Plume Latraverse retournera jouer dans notre auditorium revampé à grands coups de dépassement de coûts, il précisera assurément qu’il revient d’un succulent repas chez Georges, tabarnak. Chez Georges, c’est le restaurant avec l’enseigne la plus débile au Québec (oui, mieux que Ben la bedaine à Granby ou le Fameux à Montréal) et la poule morte est à se rouler par terre. Qui plus est, le mur tapissé de photos, derrière la réception, permet notamment d’entrevoir Caroline Néron sous la pluie, devant le restaurant. Une autre corde à son arc, wow!
9- Boire dans la cave, un classique
Jeunes backpackers qui faites le tour du Québec sur le pouce, sachez qu’on trouve une auberge de jeunesse à Chicoutimi. Le débit de boisson situé au sous-sol, qu’on a judicieusement nommé le Bar à pitons, est un bien meilleur choix que le pub Racine et sa race proprement saguenéenne de douchebags. À ne pas manquer : les jeudis jazz et scotch (parce que le jazz sonne toujours mieux quand l’orchestre est sur la brosse) et les samedis Price (parce que la maison s’appelle Price et que le Canadien joue ces soirs-là; c’est un concept, y paraît).
10- Le paradis des Tremblay (pas la bière)
À Chicoutimi, vous aurez l’occasion de converser avec bon nombre de Tremblay, et chacun d’entre eux, parfois sans le savoir, porte un surnom qui lui a été confié au temps où tous les moyens étaient bons pour éviter de se reproduire entre cousins. Et si on peut facilement repérer sur Internet des surnoms comme Tremblay Berliche, Tremblay Bégin ou Tremblay Blaise, on omet curieusement les Tremblay La Gueule, Tremblay La P’lote et autres Tremblay Chie D’boutte…
En vrac :
Chicoutimi, c’est la capitale incontestable de l’équipe de hockey junior en reconstruction. La preuve : on se dit depuis 1973 qu’on va « avoir toutte qu’un club dans deux ans ».
N’allez pas à Place du Saguenay. Vous allez perdre toute votre dignité, voire un peu plus.
Chicoutimi a donné au monde le gardien de but Georges Vézina, le dessinateur John Kricfalusi et le Bixi. Oui, on est fiers du Bixi. Si les deux premiers devaient être retirés de bornes pour être utilisés, ils marcheraient mal eux aussi (quoique Ren ou Stimpy avec TELUS imprimé dans le front, ça pourrait être drôle).
Parlant de Georges Vézina, on retrouve à côté de l’amphithéâtre qui porte son nom un autre aréna, plus petit celui-ci, qui s’appelle le Pavillon de l’agriculture. Mais si vous voulez avoir l’air d’un habitant de la place, appelez-le par son petit nom : le Pavillon des vaches.
Dorénavant, le plus gros festival à Chicoutimi est celui des Rythmes du monde. C’est plaisant, parce qu’on reçoit plein d’artistes de l’étranger comme Marco Calliari, Damien Robitaille et Arthur l’Aventurier.
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