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Pourquoi le podcast revient? Parce que les gens ont soif de vérité!

Par
Julien Brault
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Les podcasts, ce n’est pas nouveau. Il me semble que c’était populaire à la même époque que les blogues et, avec l’arrivée des médias sociaux, on en a de moins en moins entendu parler. Jusqu’à ce qu’on en entende de plus en plus parler.

Au courant des derniers mois, il ne se passe pas une semaine sans que quelqu’un me parle de tel ou tel podcast.

Étant quelqu’un de visuel, je n’écoute pas la radio et je dois avouer que je n’avais jamais écouté de podcast jusqu’à tout récemment. L’élément déclencheur a été ma rencontre avec Zéchiel Breton-Houle, qui m’a interviewé pour son podcast Point d’équilibre au printemps dernier. C’est en le questionnant que j’ai compris que le retour des podcasts était quelque chose à surveiller. Mais la raison de leur retour restait un mystère pour moi.

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Qu’est-ce qui est arrivé pour que le podcast fasse son retour alors que le blogue ne semble pas avoir bénéficié de ce deuxième souffle de vie? C’est clair que l’Internet est plus rapide et que la plupart des voitures peuvent maintenant diffuser des podcasts en se connectant à un téléphone mobile, mais je crois que ce sont des facteurs secondaires dans le retour en force des podcasts.

Selon moi, les podcasts ne sont pas plus populaires aujourd’hui en raison d’une augmentation de leur qualité sonore, mais parce que, justement, ils offrent ce que la radio et les médias traditionnels n’offrent pas. Un produit beaucoup moins mis en scène et peaufiné, bref, quelque chose de plus transparent et de plus véridique.

Après tout, avez-vous déjà rencontré quelqu’un dans un bar qui parle avec un accent radio-canadien, et dont toutes les phrases se finissent par une intonation musicale? Moi non plus.

J’aime bien les blogues, et je suis même un amateur de Medium, qui a donné un second souffle à ce format en perte de vitesse. Le problème, c’est que le blogue semble être de plus en plus être un moyen de partager ses bons coups et d’avoir l’air plus intelligent qu’on ne l’est vraiment. Je dis ça en connaissance de cause. En effet, lorsqu’on prépare un blogue, on peut aller vérifier plein de choses dont on est pas trop sûr et s’en tirer en ayant l’air d’un expert.

Le format du podcast a quelque chose de plus intime, de plus spontané.

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Je dois mon regain d’intérêt pour le merveilleux monde des podcasts à l’entrepreneur et ancien animateur de radio Alex Blumberg, qui a documenté dans son podcast Startup la création de sa propre start-up… une maison de production de podcasts baptisée Gimlet Media.

Il faut dire que je me suis reconnu dans sa démarche, étant moi aussi un ancien des médias traditionnels en train de documenter sur mon blogue la création de ma propre start-up. Lancée en 2014, Gimlet Media est aujourd’hui valorisée à 30 millions de dollars, et ses différents podcasts génèrent quelque six millions de téléchargements par mois.

Alors qu’on a tendance à projeter une image de succès et de perfection sur Facebook, Instagram et Medium, je trouve que le podcast s’apparente à Snapchat, ou encore aux services de vidéos en temps réels comme Facebook Live et Periscope, où on ne peut pas vraiment faire de mise en scène.

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Durant la première saison de Startup, Alex Blumberg n’utilisait pas sa tribune pour dire au monde comment il était intelligent, bien au contraire. On pouvait l’entendre se ridiculiser en présentant son projet à l’investisseur Chris Sacca ou encore discuter avec sa femme de son endettement.

Au Québec, ce n’est sans doute pas un hasard si l’un des podcasts les plus écoutés est celui de Mike Ward, où on peut entendre l’humoriste dire des tonnes de choses qui ne se disent pas à la radio. Et c’est sans parler de 3 bières, un podcast qui met en scène trois amis qui discutent à bâton rompu devant une bière.

Et vous, êtes-vous tannés de consommer des produits médiatiques aseptisés où tout le monde est végétarien, sans gluten, amateur de yoga et inclusif dans son utilisation des pronoms?

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