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Séduction, je sais pu comment te prendre. T’es pu comme avant.
Je sais pu trop comment on fait pour cruiser!
En tout cas, c’est pu comme en 2005! Pour charmer l’autre sexe, ça prend pas mal plus que 2-3 Smirnoff Ice pis une camisole Simons pas de brassière. (J’ai fait fureur à Chambly au début des années 2000, laissez-moi vous l’dire…)
Une chose est certaine, y’a pas de manuel d’instructions ni d’infos de base sur internet sur le pourquoi du comment de la cruise. Quand même choquant quand tu sais qu’il y’a des sites qui proposent des produits naturels pour se bleecher l’anus… r’garde, j’veux ben avoir un beau “rim”, mais avant ça, faut que j’trouve quelqu’un pour jouer avec.
C’est rendu un art cruiser. Et malheureusement ce n’est pas donné à tout le monde.
“Si tu passes par le lac St-Jean, fais un croche à Chambord pis viens me manger le bleuet.”
HA! Tu vois! Quelqu’un qui maîtrise mal son art. Premièrement, c’est un peu vulgaire. Et deuxièmement, moi j’tune fille de framboises.
Tsé, peut-être que ce gars-là pense qu’il a une approche funky et différente. Mais c’est pas parce que c’est différent que c’est une bonne idée. Prend juste l’exemple des pubs de Métro avec les employés qui faisaient du rap… c’tait différent, mais oupelaye, y’en a un qui l’a échappé en brainstorm solide.
Moi, quand je cruise, j’ai toujours peur de passer pour le gars lourd du Lac qui s’offre le bleuet, ou pour ceux qui pensent qu’y ont le flow de la pub de Métro. Le genre “bien essayé”, mais qui rate la cible.
Moi, je suis quelqu’un de…. possiblement trop directe. (Je dis possiblement, mais le bon mot, c’est clairement.) Je suis trop transparente. C’est pas compliqué, quand je rencontre un gars drôle, fin, sexy, qui a de l’entregent et les mains de Roy Dupuis, je me transforme en monstre. La transformation est intérieure, je n’ai aucune poussée soudaine de pustules et de poils follets. C’est mon attitude qui change ultra rapidement.
Quand mon MOI tripe sur un TOI, je le démontre trop pis je dis des affaires sans retenue genre “En tk, il est vraiment beau ton chalet. Quand tu veux, je viens faire un tour dedans pis je te fais de la bouffe partiellement nue pendant que tu travailles du bois s’ul terrain vague”. Et ce, à l’ami d’un ami que je vois pour la première fois qui me montre une photo de son nouveau chalet. Tu vois le genre?
J’ai de la misère à jouer la fille faussement détachée qui a TELLEMENT d’autres choses à faire en ce moment que de triper sur le magnifique gars qu’elle a rencontré. Criss, je te trouve de mon goût, faut que je le cache combien de temps? La friendzone, ça arrive plus vite qu’on pense. Un “J’t’aime Joncas, comme un chum de gars” est SI vite arrivé.
Je prends donc pas de chance, pis je me la joue sans filtre. Comme une belle photo sur instagram. On dirait qu’on les trouve plus belles sans contraste pis vignette pis trop de clarté pour cacher les défauts. Soyons VRÂ!
Je dis pas d’approcher un gars en disant : “Écoute, t’as juste une bouteille de vin rouge à apporter chez nous pour que j’te suce”. Je l’ai déjà essayé, ç’a marché… mais j’me suis sentie charrue pis je vivais mal avec ça! (Maman, c’est pas vrai…)
Une amie m’a dit : “Faut cruiser avec le non-verbal”.
Ok!
Genre je prends un verre de blanc pour avoir les pommettes rouge pis je ris à tout ce que le gars dit en ayant la poitrine un peu penchée vers lui de manière super trop subjective? Une fois de temps en temps je le regarde avec des yeux de biche pis je me liche les lèvres? J’enchaîne le tout jusqu’à ce que lui fasse un move? Oh la la! Je ne suis pas cette fille-là!
Je trouve ça triste parce que notre génération, on se la joue super indépendants. Toujours un peu détachés, à crier sur tout le toit qu’on est bien tout seul et qu’on ne cherche rien de sérieux. On ne laisse plus assez de place à la séduction, tout ce fait trop rapidement, avec Tinder, entre autres. On ne se force plus pour charmer pis on est pris dans des games de “je te suis, tu me fuis, je te fuis, tu me suis”. R’garde, on peut tu se frencher au lieu de se courir après.
MOI, je suis le genre de fille qui dit : “Je te trouve de mon goût. Si jamais t’as envie qu’on se voie, j’ai plein d’idées de dates super quétaines, mais full loufoques. Genre aller dans un centre de personnes agées pis faire de la danse en ligne et boire des verres avec les plus willing.” C’est cute, non?
– Mmmm… le mot date, c’est trop explicite et subjectif. Tu y dis trop clairement qu’il t’intéresse, faut que t’ailles l’air plus détachée. Sinon, ça pourrait faire fuir.
– Tabarnak…
– C’est parce que c’est pas clair dans ton message, si c’est juste pour le cul, ou si c’est plus genre “j’serais game d’aller avec toi 3 jours à New York même si je suis dans ma semaine.
Ok, fait que j’écris quoi? “Salut man, on va tu prendre un verre, ou deux, ou trois, ou sept, peu importe, j’ai pas de fond, c’est sûr que j’te couche”? #friendzone #grossecharogne
JE SAIS PU. Y’a sûrement un entre-deux que je connais pas… pis qu’y ne me ressemble pas. J’ai pas envie d’être à demi moi-même quand quelqu’un me plait. Ça me gosse de me retenir. Je suis tannée de la game actuelle.
Le romantisme a pu sa place en début de flirt, pas plus que l’honnêteté totale.
Chu fourrée. Pis sans tendresse ni romantisme, en plus.