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Aujourd’hui, je te parle de Drummondville. Pourquoi? Parce que si je le fais pas y a des maudites chances que tu t’y arrêtes juste pour pisser en montant à Québec ou en revenant de Québec (ça dépend dans quel sens tu pisses). Mais l’affaire c’est qu’y a pas juste des urinoirs ou des buissons-urinoirs à Drummond*.
*L’usage du mot Drummond est uniquement dans le but d’alléger le texte.
Je sais que le magazine Croc a ridiculisé la ville pendant des années ce qui ferait une raison supplémentaire de lever le nez sur un petit passage dans la ville du Centre-du-Québec, le nombril de la place au milieu de nulle part, mais le magazine Croc est mort, pas Drummond. Donc, à défaut d’être moins éclatant que Croc sur l’échelle du temps, Drummond lui a survécu.
Drummondville “une ville de watcheux”
La ville de Drummond a été fondée par le lieutenant-colonel Frederick George Heriot, sur le bord de la rivière St-François. L’idée c’était d’avoir des soldats démobilisés de la guerre de 1812 opposant les Britanniques (futurs Canadiens) aux Américains, afin qu’ils “watchent” un important accès au Québec par la voie maritime, en cas d’invasion américaine.
L’invasion n’est toujours pas arrivée, mais les Drummondvillois “watchent” encore. C’est la raison pour laquelle il y a autant de galeries avec chaises berçantes incluses. Il s’agit d’avant-postes de supervision militaire moderne. Elles se fondent bien dans le décor. Personne ne les remarque, mais elles sont bien là.
Comme les gens sont occupés à “watcher” ça en fait un endroit idéal pour aller prendre une marche tranquille dans la belle cité. Il n’y a à peu près personne dans les rues. Vous n’y croiserez que quelques passants isolés parfois confus, mais toujours sympathiques. Même si vous ne les connaissez pas ils vous salueront par un hochement de la tête et un sourire.
Seul bémol avec les marches à Drummond : la police. Comme vous êtes en train de marcher dans une ville où tout le monde a une galerie, c’est suspect de marcher. Il y a donc de fortes chances pour que si vous croisez une police sur votre chemin, elle vous “watche” (c’est dans les gênes ici). Gardez votre calme continuez de marcher après 4 ou 5 rues, elle verra qu’il n’y a rien à voir et ira “watcher” ailleurs. Vous aurez ensuite tout le loisir de sortir la bière savamment cachée dans votre poche et la savourer.
Donc pour une promenade à Drummond, il est de mise d’avoir à sa disposition de grandes poches ou encore un petit sac discret pour caché la pièce à conviction. Au final ça demeure une expérience très plaisante pour les plus ambitieux.
Le Lauzière : haut lieu du savoir houblonnais
T’es une personne désorganisée, t’es arrivée à Drummond et la première chose que tu te dis c’est : “Ouin je veux ben me promener là, mais j’ai pas de bière quessé je fais?” Inquiète-toi pas mon perdu, Drummond à pensé à toi.
Il y a en ces lieux ancestraux situés sur le boulevard Lemire un “Shangri-La” du Houblon appelé par les gens de la place “Chez Lauzière”. En ce saint lieu, tu trouveras probablement la plus hallucinante sélection de bières d’importation et de micro-brasseries qu’il t’ait été donné de voir dans ta vie.
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Pour les amateurs ou les curieux du houblon, ce détour peut coûter cher. Pensez donc à avoir assez d’argent pour faire des provisions. Pour les moins curieux, il y a également toutes les variétés de bière commerciale du Québec, des plus insipides jusqu’aux savoureuses.
Quoi qu’il en, soit cet endroit demeure un détour obligé.
La gastronomie drummondvilloise
Bon là, t’as ta bière mais tu te dis : “Ouin mais si j’ai faim quessé je fais?” Drummond pense à toi mon bonhomme! On a inventé la poutine! Penses-tu qu’on va te laisser crever de faim?
OUPELAÏ
Bon là! Je sais je viens de toucher une corde sensible. J’en entends déjà dire : “Non la poutine a été inventée à Victo, à Warwick, à St-clin-clin-de-name-it!” Check first, tu sais pas de quoi tu parles. Tu penses que l’austérité est nécessaire?! Que mettre de l’argent dans l’éducation c’est une dépense inutile?! Et que Trump va être un président génial!? Je peux rien pour toi mon homme! T’es une cause perdue.
La poutine a été inventée à Drummond! Deal with it! Pour toi l’article s’arrête ici.
La gastronomie drummondvilloise (2e partie)
Je disais donc la poutine a été inventée à Drummond. Vous en trouverez à plusieurs endroits. La maison-mère étant le Roy Jucep sur le boulevard St-Joseph. La poutine n’a pas été inventée à l’endroit actuel cependant, il s’agit bien du restaurant qui possède le brevet. Si vous ne me croyez pas, il est probablement encore possible de consulter ledit brevet dans les toilettes des hommes.
Il faut par contre noter que ce sont les clients du resto qui ont inventé la pout’. Dans l’temps, ceux-ci commandaient une frite sauce et un sac de fromage en grains et demandaient au propriétaire d’inclure le sac de fromage en grains dans leur frite sauce. C’est ainsi que la poutine est née et qu’une page importante de l’histoire du Québec a été écrite. C’est peut-être pas aussi important que Marie Curie et sa découverte du radium, mais check, tu manges plus de poutines dans ton année que de radium! Alors cette invention mérite ses lettres de noblesse.
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Sinon, il y a aussi la poutine du dépanneur Hériot sur Hériot qui n’est pas mauvaise du tout et qui a été mentionnée parmi les 5 meilleures poutines du Québec par La Presse en 2015, un exploit pour une place où tu peux acheter des jujubes et des cigarettes. Situé juste à côté de l’école secondaire Jeanne-Mance, je préviens les étudiants : “À consommer avec modération si vous ne voulez pas que votre école remporte le prix ‘bédaine’ au palmarès des écoles du Québec.”
Pour une raison que j’ignore, Drummondville a une gastronomie orientale qui n’est pas piquée des vers.
Le restaurant Saïgon, situé sur Hériot, tout près du dépan Hériot, a une cuisine typiquement vietnamienne, servie par une charmante famille vietnamienne établie à Drummondville depuis un très long moment. Ambiance kitsch, on y mange bien, pour pas cher. Le second restaurant est quant à lui d’inspiration thaïlandaise et se nomme le Thaï Wei Wei. On y mange une variété d’entrées et de plats principaux que vous devez tous essayer, donc pas le choix d’y revenir plusieurs fois.
Si vous souhaitez prendre un verre attablé dans un pub avec des enivrants de qualité, le St-Georges vous offrira toute la marchandise nécessaire. Assurez-vous seulement de rentrer à bon port en sécurité.
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Le parc Woodyatt et l’Île aux fesses
Le parc Woodyatt est en quelque sorte le cœur de la ville de Drummond. Tous les évènements majeurs y sont célébrés, du Mondial des cultures en passant par le Festival de la poutine. Quand on parle “gros party”, c’est le seul endroit capable d’accueillir une belle ribambelle d’activités. Nouvellement renippé, on peut y trouver des jeux d’eau, des mosaïques en plus de la beauté naturelle de la ville. Si l’envie vous dit, vous pouvez également marcher plus loin et vous rendre jusqu’en dessous du pont de la Traverse pour y observer des œuvres locales peinturées à même le ciment par les p’tits bums les plus talentueux de la ville. Malgré sa mission festive, le parc garde en général une verdure forestière qui apaise les tourments de la vie quotidienne.
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À ce sujet, une visite du parc ne serait pas complète sans passer par la légendaire Île aux Fesses (oui, oui, c’est son nom, regardez sur Google maps). L’histoire de l’origine du pourquoi du nom de cette île vient du fait qu’à l’époque, les jeunes tourtereaux en mal d’amour avec les restrictions qu’on connaît des années 50, allaient assouvir leurs envies sur cette île. Libre à vous de faire de même.
Par contre, pour ceux qui ne savent pas lire entre les lignes, je vous éclaire : quand une île a tellement servi à jouer aux fesses qu’on a décidé de l’appeler l’île aux fesses, peut-être ce serait mieux que vous alliez jouer aux fesses dans un buisson qui n’a pas encore été nommé. Par contre, rien ne vous empêche de vous promener les fesses à l’air sur l’Île aux Fesses… Euh oui! En fait, selon la loi, vous ne pouvez pas vous promener les fesses à l’air… Bah! Attendez la fin de soirée et faites-le donc!
On est tous un peu amusés par des fesses à l’air!
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Les monuments de la ville
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Si vous cherchez des sculptures, vous en trouverez essentiellement au centre-ville (ben souvent signées Pierre Tessier), mais les monuments de Drummond se trouvent aussi dans les talents de la région. En voici une liste : la poutine, le Festival de la poutine, Georges Hamel, le Mondial des Cultures, Karine Vanasse, Les Trois Accords, Brigitte Boisjoli et le groupe de musique poche (pop, s’cusez) Kaïn.
Pour terminer, Drummond accepte les envies de pipi. MAIS! si vous souhaitez vous y arrêter pour plus longtemps, vous avez tout à gagner : l’ambiance musicale, les restos, une jolie promenade dans toute la ville. A lot of pretty people to meet!
Et si vous voulez plus d’authenticité… On a le Village Québécois d’Antan!
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Pour lire un autre reportage Ville de la semaine : Carleton par Julie Day-Lebel