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L’une des premières choses qui m’ont frappé en m’installant à Montréal, c’est de voir toutes ces murales dans la ville. Passionné d’art urbain depuis mes débuts dans le graffiti, j’attends chaque édition du Festival Mural avec impatience pour partir, carte en main, à la chasse aux nouvelles œuvres.
Et cette année, j’ai pris rendez-vous avec Sarah, l’une des quatre guides du festival, pour être sûr de ne manquer aucun mur, au détour d’une ruelle…
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Les visites s’adressent uniquement aux passionnés de street art ou n’importe quel quidam peut aimer ça?
Il y a de tout! Ça va des blogueurs qui veulent en savoir plus pour écrire des articles, à “monsieur et madame tout-le-monde” qui veulent découvrir des choses nouvelles. Avec la vente de trottoir et le Grand Prix qui se déroulent au même moment sur Saint-Laurent, ça amène vraiment plein de gens différents.
Depuis quand es-tu guide pour Mural?
Dès la première année du festival. C’est la quatrième année maintenant qu’on fait les tours guidés. Les deux premières années, c’était un peu moins connu, mais ça s’est vraiment développé l’année dernière, quand on a eu la collaboration avec la STM qui nous a beaucoup aidés en termes de visibilité.
C’est quoi les questions qu’on te pose le plus durant tes visites?
Les gens veulent souvent savoir le background des artistes. Ce qui est intéressant à Mural, c’est qu’on a des artistes de tous les profils et de tous les âges, avec des backgrounds très différents. Tu en as qui viennent du graffiti, de la rue, d’autres qui ont fait des écoles d’art, et d’autres encore qui viennent de la publicité comme les Brésiliens de Bicicleta Sem Freio qui font souvent des trucs très colorés comme leur murale du boulevard Saint-Laurent… Souvent, on me demande aussi si les artistes sont libres de faire ce qu’ils veulent.
Ce que je leur explique, c’est qu’à Mural, une fois que l’artiste a un mur, il peut faire ce qu’il veut avec. Il a carte blanche.
Quelles sont les œuvres qui ont le plus de succès?
La murale d’Axel Void a reçu une grosse couverture médiatique. Il s’est beaucoup promené dans le quartier, pour sentir la vibe, et il s’en est inspiré pour son œuvre. Il a peint le visage de cet itinérant du boulevard Saint-Laurent, Adrien, qui venait de perdre son camarade, Herman, lui aussi itinérant. Il a fait sa murale derrière un immeuble qui accueille des itinérants. C’est une œuvre qui s’inscrit dans sa série “Nobody”. L’idée, c’est de mettre des gens qu’on oublie en avant à travers ses œuvres.
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Toi, c’est laquelle ta murale préférée?
C’est difficile de faire un choix, il y en a tellement maintenant! Disons qu’il en y a qui m’ont plus marquée comme le gros bison de Roa, parce que c’était ma première année comme guide. C’est un Belge qui voyage partout dans le monde et qui fait des animaux, toujours en noir et blanc. Là, il a pris un animal qui représentait, pour lui, le Canada.
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Pas très loin, il y a aussi celle de Pixel Pancho, le gros robot qui est très impressionnant, surtout qu’il a été très rapide pour faire cette murale, en seulement quatre jours.
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Qui t’a initié à l’univers de l’art urbain?
Les deux premières années, j’ai fait les visites avec Cam Novak qui est un artiste d’ici et qui connaissait bien Montréal pour avoir été coursier. C’est lui qui m’a initié au milieu du street art, du graffiti et de l’underground, pour que je m’imprègne de ce qui se passe à Montréal. Je n’ai pas grandi ici. Je viens de l’Abitibi. Ça fait 8 ans que je suis à Montréal. Et maintenant je forme moi-même des guides.
Et ça sert à quoi des visites guidées dans les rues?
C’est d’aller chercher les gens pour leur montrer des choses qu’ils n’ont peut-être pas vues, dans les ruelles ou les rues à côté du boulevard Saint-Laurent. Ce qui m’intéresse aussi, c’est de faire connaître tous ces artistes qui viennent d’un peu partout pour performer ici. C’est vraiment trippant d’avoir un festival aussi important à Montréal.
Même si avec les années, le festival s’est étendu dans le quartier, la main reste au cœur de Mural?
Oui. À la base, l’initiative de faire ce festival est venue avec la société de développement du boulevard Saint-Laurent, qui a toujours été un endroit important à Montréal. L’activité avait commencé à baisser avec la fermeture de certains commerces et établissements. L’idée, c’était d’apporter un nouveau souffle au boulevard, pour le faire revivre avec toute cette créativité.
Combien de visites prévois-tu faire cette année?
Comme on a eu beaucoup de succès l’année dernière, on va en faire une quarantaine. On va avoir deux parcours guidés, un qui va plus vers le nord, et l’autre vers le sud, jusqu’au métro Saint-Laurent.
Tu vas porter quoi dans tes pieds pour être prête à marcher toute la journée?
Probablement des Stan Smith ou une paire de Nike!
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